Semaine sociale à haut risque Ça craque de tous les côtés. - TopicsExpress



          

Semaine sociale à haut risque Ça craque de tous les côtés. Pas un secteur – à part peut-être le luxe ou l’aéronautique – qui ne soit touché par la crise. La semaine promet d’être explosive. Agroalimentaire, banque, santé, médias: quel que soit le domaine d’activité, les manifestations de salariés vont se succéder. La Bretagne a ouvert le bal et la dernière mobilisation de ses habitants, ce week-end, pourrait se poursuivre. Dans le Finistère, le volailler Tilly-Sabco est au bord du gouffre. Ses salariés, qui ont nourri les cortèges des « Bonnets Rouges », samedi, réfléchissent à des actions coups de poing spécifiques. Des milliers d’emplois pourraient disparaître après que la direction a annoncé son intention de suspendre sa production de poulets à l’export en janvier prochain. Stéphane Le Foll, le ministre de l’Agriculture, a annoncé son intention de se rendre vendredi dans la région pour réfléchir à l’avenir du territoire et « préparer de manière offensive le redressement de la Bretagne », a-t-il expliqué dimanche. Histoire de calmer l’incendie. Ce lundi 4 novembre, Arnaud Montebourg sera lui aussi en première ligne. Le ministre du Redressement productif recevra les employés de Fagor, ce groupe d’électroménager qui emploie 2000 personnes en France et dont la direction a annoncé le démantèlement. Le ministre a pour objectif d’étudier, avant le comité d’entreprise exceptionnel du 6 novembre, toutes les possibilités pour sauver l’entreprise. A charge aussi pour Arnaud Montebourg de trouver une issue pour Goodyear. Les syndicats doivent se prononcer ce jeudi 7 novembre sur le projet de fermeture du site d’Amiens nord. Mais la proposition de reprise du tonitruant Maurice Taylor, le PDG de l’américain Titan, est loin de faire recette. Dans le meilleur des cas, seuls 333 emplois seront sauvés sur les 1137 employés de l’usine de pneus. Toujours dans l’industrie, chez Nexans, fabricant de câbles, l’inquiétude monte encore d’un cran. Prévoyant un large plan d’économies en Europe, le groupe menace de supprimer 206 postes dans l’Hexagone. Le comité central d’entreprise de mercredi risque d’être animé. Le lendemain, ce sont les ouvriers de La Redoute qui battront le pavé à Lille pour défendre les 700 postes menacés de cette marque si chère aux Français. Jeudi aussi, à Paris, les sages-femmes défileront sous les fenêtres du ministère de la Santé. Ces blouses blanches, qui bénéficient d’un haut niveau de sympathie dans l’opinion publique, se mobilisent depuis plusieurs semaines pour obtenir un meilleur statut médical. Excédées de ne pas être entendues, elles promettent de durcir leur mouvement… Ce même jour, les employés de la banque Natixis feront eux aussi entendre leur voix, pour tenter de sauver les 700 postes sur la sellette dans leur entreprise. Jeudi encore, les programmes télé seront allégés, car France Télévisions sera en grève, après les annonces de la direction de réduire la voilure avec 361 postes en moins (sans compter plusieurs centaines de CDD qui ne seront pas renouvelés). Et toujours dans les médias, le groupe Lagardère tient un comité d’entreprise extraordinaire ce lundi pour évoquer son plan de « sauvegarde de l’emploi »: 350 postes sont concernés. A elle seule, la liste à de quoi faire frémir. Elle ne fait pourtant que s’ajouter aux licenciements qui ont déjà marqué l’actualité ces derniers mois. Alcatel et ses 900 suppressions de postes dans l’Hexagone, Arcelor Mittal et ses 629 emplois en moins à Florange, sans oublier Air France, qui prévoit de passer à la trappe 2800 emplois, après les 5000 déjà annoncés dans le cadre de son plan d’économies baptisé Transform, ou PSA Peugeot Citroën, qui, après la fermeture du site d’Aulnay-sous-Bois, taille dans ses effectifs… « Et comme toujours, ces plans sociaux sont l’arbre qui cache la forêt, rappelle le secrétaire général de Force Ouvrière, Jean-Claude Mailly. Il y a tous les sous-traitants, ces TPE et PME, qui seront impactés. » Et le leader de FO de dénoncer l’immobilisme du gouvernement: « Sur le terrain, les salariés nous demandent ce qu’il faut faire pour que ça change, pour être entendus. Brûler des portiques? Lancer des pétitions comme les Pigeons? » L’exécutif refuse de céder à la panique. « La grogne en Bretagne a donné quelques sueurs froides car pour la première fois, la protestation cristallisait des populations hétéroclites: les agriculteurs, les artisans, le Medef, les salariés ont défilé presque ensemble, confie un conseiller d’un ministre, mais là, on sent bien que ça se tasse. » Le gouvernement cherche à confiner le conflit au niveau local. Une réunion devrait avoir lieu avec le préfet cette semaine. A moyen et long terme, François Hollande n’a pas prévu de changer de stratégie. Le Président entend toujours inverser la courbe du chômage d’ici à la fin de l’année, grâce notamment à l’amélioration de l’emploi des jeunes. Les emplois d’avenir – 75000 ont été signés – permettent de diminuer le nombre d’inscrits de moins de 25 ans à Pôle emploi. Michel Sapin, le ministre du Travail, s’active comme un beau diable pour engranger des signatures de contrats de génération, le symbole de la campagne de François Hollande, qui peine toutefois à se mettre en place. Au sommet de l’Etat, on se dit confiant dans les outils publics mis en place. Et de vanter par exemple les réalisations de la Banque publique d’investissements (BPI), qui a promis d’investir 12 milliards d’euros dans les PME d’ici à 2017. Utile, dans un contexte où les dépôts de bilan se succèdent. Le 15 octobre, par exemple, la BPI a « sauvé » le groupe Clestra, 400 salariés, en s’associant à ses repreneurs. Elle a apporté 4 millions d’euros sur un total de 25 millions pour remettre sur pied ce fabricant strasbourgeois de cloisons amovibles pour les entreprises. Dix jours plus tôt, l’établissement dirigé par Nicolas Dufourcq avait confirmé son soutien au groupe Serenium (fédération d’entreprises de pompes funèbres) en souscrivant à une émission obligataire de 2 millions d’euros. Autre appui sur lequel le gouvernement compte: la médiation du crédit. Mise en place au moment de la crise financière de 2008 pour faciliter les relations entre banques et créanciers, elle continue à fonctionner de plus belle. Au premier semestre 2013, son intervention a fait débloquer 610 millions d’euros d’encours de crédit et permis à 869 entreprises de continuer leurs activités en préservant 20587 emplois. Pas sûr, toutefois, que vu le contexte, ce soit suffisant. Lopinion
Posted on: Mon, 04 Nov 2013 06:20:04 +0000

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