Si l’on poursuit honnêtement un examen de soi, on finit par se rendre compte que tout est question de contentement personnel. Lorsque nous entreprenons une démarche d’évolution et de remise en cause de nos schémas habituels, c’est pour en tirer profit. Sinon, à quoi bon changer ? Pourquoi consentir à un tel effort ? La vérité toute nue, c’est que l’on recherche sans cesse des satisfactions plus intenses et plus durables. Même nos gestes les plus altruistes sont motivés par le fait que nous nous sentons mieux lorsque nous les accomplissons. Ainsi nous pourrions dire que la plupart du temps nous nous déployons dans ce que l’on peut appeler un sain égoïsme. Le sain égoïsme est différent de l’égocentrisme. Il permet à un être de demeurer au centre de sa propre expérience de satisfaction, sans fausse honte, et en observateur et expérimentateur de sa réalité. Que recherche un être qui donne sa vie pour une grande cause humanitaire ? Il s’efforce de trouver une sensation de plénitude, précieuse sensation qu’il conquiert en mettant sa vie au service des plus démunis. Que recherche le mystique qui passe sa journée à contempler la divinité ? Il est en quête d’états de ravissement qui, pour lui, sont supérieurs à ce qu’un bon repas peut offrir. (…) L’égocentrisme se situe à des lieues du sain égoïsme. Il consiste en l’enfermement d’un être dans sa propre bulle, un être obnubilé par la satisfaction de ses besoins et n’y arrivant jamais, car un besoin en engendre un autre, dans une quête sans fin. Un sain égoïsme permet de s’oublier. On s’oublie lorsqu’une activité nous rend heureux. L’égocentrisme ne le permet pas, car la peur de ne pas exister, de perdre le contrôle et de ternir notre image nous préoccupe sans cesse. Notre pouvoir, nos possessions, nos appuis sont des sujets constants de préoccupation. Dans ce monde-là, il ne peut y avoir ni détente ni abandon. (Guy Corneau)
Posted on: Thu, 28 Nov 2013 00:06:40 +0000
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