Soudain, l’ancien président du Conseil général de la - TopicsExpress



          

Soudain, l’ancien président du Conseil général de la Corrèze est apparu sur les écrans, le cheveu plus noir que jamais, déguisé en locataire de lÉlysée. Il a parfaitement tenu son rôle en confirmant que la contravention pour mauvais stationnement du car de la sortie scolaire était annulée, que le panneau du stop serait supprimé au profit d’un giratoire, et que la petite Léonarda capturée pendant sa sortie scolaire pourra revenir en France à condition dêtre orpheline et d’abandonner ses frère et sœurs. Quelle mascarade ! La monarchie républicaine, la toute-puissance de lexécutif sous la cinquième République, tout a été mobilisé pour mettre en scène une décision plus absurde que la situation antérieure, et de surcroît sans aucun fondement légal. Dans les couloirs, Manuel Valls se tapait sur les cuisses ! Lui qui, il y a quelques mois encore, célébrait des parrainages denfants sans-papiers à la mairie d’Evry, a réussi son retour sur la scène, dans luniforme de gendarme de comédie. Sa campagne présidentielle est bien engagée. Il a réussi à rendre transparent loccupant actuel des lieux et à faire disparaître purement et simplement le Premier Ministre. Lui seul ressort plus fort que jamais de la séquence. De plus, l’ancien président du Conseil Général de la Corrèze sest collé tous les flics de France à dos en faisant reporter la responsabilité de la situation sur le « manque de discernement » de ceux qui ont conduit lopération Léonarda. Ainsi selon François Hollande, les dix militaires et les trois agents de la Police aux frontières qui ont été mobilisés pour capturer la jeune fille ont donc commis une faute professionnelle, puisque le discernement fait partie des obligations du service ! Cette semaine sest achevé le vote des communistes de Paris. 57 % en faveur de lalliance avec les socialistes, 43 % pour la continuation du Front de Gauche dans la capitale. En fait ce sont 170 voix décart. Telle est la conséquence dun mode dorganisation où chaque ville décide sa stratégie sans tenir aucun compte du reste du pays. De surcroît, ces 170 voix décart sont réalisées à plus de 90 % dans deux sections de Paris, celle du premier secrétaire fédéral et celle du secrétaire national. Partout ailleurs le résultat est équilibré ou bien très lourdement favorable au Front de Gauche. Cinq cent communistes ont voté pour le Front de Gauche à Paris. Ils sont à présent consternés. Des milliers le sont dans le pays. Partout où ils dirigent les listes du Front de Gauche et là où ils militent pour elles, les communistes du terrain, les grognards des batailles les plus dures, sont atterrés. Beaucoup, comme nous au PG, mâchent des cendres. Et tout cela la semaine où le PS a voté la retraite à 66 ans et expulsé Leonarda ! Et alors même que la section communiste des employés de la mairie de Paris a voté à 87% pour une liste autonome ! Aussitôt Anne Hidalgo a triomphé. Des mois de travail pour trouver une faille dans le Front de Gauche sont récompensés. Elle exulte et, ce faisant, elle se trahit : « cette fois-ci cest fait : la gauche est rassemblée ». Naturellement son intention est de repousser au-delà des frontières de la gauche notre parti. Cest la ligne de Luc Carvounas : « le PG out ! ». L’empêcheur de se tenir par la barbichette est « out » applaudit-elle ! Enfin le vieux monde est reconstitué ! Mais au passage Anne Hidalgo a oublié Europe-Ecologie-les-Verts ! Pourtant ceux-là aussi font une liste autonome ! A ses yeux cela ne compte pas. Je ne comprends pas son comportement. A-t-elle oublié qu’il y aura un second tour ? En juillet, dans le journal « Libération », Pierre Laurent avait annoncé quil négociait avec Anne Hidalgo quinze places pour « tenir compte de la nouvelle influence du Front de gauche à Paris ». Il est possible quAnne Hidalgo croie en effet quavec treize places, un siège de sénateur, et trente et un conseillers darrondissement, les électeurs du Front de Gauche lui seront acquis puisque le PCF a signé avec elle. Cest de la politique à lancienne où les mariages détiquettes provoquaient des rassemblements délecteurs. Rien de tout cela na de sens à lheure actuelle. Car, d’abord, dans ce cas, les étiquettes ne sont pas mariées : de toute façon il aura une liste Front de Gauche derrière Danielle Simonnet. Ensuite parce que les électeurs qui votent Front de Gauche le font pour des convictions qui, dans leurs esprits, ne se mesurent pas en sièges au Conseil de Paris ou au Sénat, surtout accordés par la faveur du prince ! Si Anne Hidalgo ne le sait pas, je pense que les communistes qui ont signé le savent. Maintenant qu’ils se sont engagés dans cette mauvaise passe ils ne vont pas tarder à découvrir le pire. D’abord Hidalgo doit se tourner vers l’électorat centriste d’autant plus fort que la marque « PCF » déséquilibre sa trajectoire. Bon appétit les camarades. Ensuite, le voyage service compris n’est pas gratuit. À chaque « affaire Léonarda », chaque mauvais coup droitier du gouvernement, chaque progrès du Front de Gauche dans la capitale, Anne Hidalgo, leur confiera le rôle de chien de garde. On se souvient comment cet été Pierre Laurent fit sa rentrée en défendant Manuel Valls contre moi. On voit pourquoi et ce quil en est aujourdhui. Et on voit qui avait raison sur le fond. Mais ce nest pas le plus important. Autre chose d’important doit être noté. Voyez comment laccord qui était alors en préparation sur Paris et sur le découpage des nouveaux cantons a obligé le secrétaire national du PCF, qui mène en secret les négociations, à cotiser auprès de ses bienfaiteurs. De même, dans les mois qui viennent, ses camarades sont donc condamnés à un grand écart permanent et à une dislocation politique inexorable. Pour linstant cest encore l’heure des petites et grandes perfidies chargées de masquer lampleur du retournement de veste. Pour Yann Brossat, lhomme qui m’avait garanti en juin dernier un vote à 80 % en faveur de lautonomie, le mariage forcé avec le PS serait une « union libre ». Cest le vocabulaire dun nouveau marié : il a oublié que lunion libre ne demande ni moins damour ni moins de fidélité qu’une union administrativement enregistrée ! De son côté, sans doute pour créer par une provocation une diversion, Pierre Laurent affirme sur RTL, sur le mode agressif personnalisant qui est devenu son registre constant à mon égard : «à lexception du parti de Jean-Luc Mélenchon, toutes les composantes de la coordination du lundi matin ont décidé de continuer le front de gauche ». C’est une invention pure et simple car naturellement cette discussion na jamais eu lieu et le seul qui ait décidé de ne pas continuer le Front de Gauche cest Pierre Laurent, dans la ville dont il est le sénateur. À Paris bien sûr la situation est plus simple quil ny paraît. Le Front de Gauche continue avec Danielle Simonnet. Il y aura une liste pluraliste aux élections municipales, des centaines de militants et de sympathisants vont se déployer parmi lesquels il aura sans aucun doute des communistes en nombre. Mais sur le plan national, la situation est beaucoup plus compliquée. La perte de visibilité est terrible pour nous. Elle aide l’extrême droite à se présenter comme la seule alternative au système. Dans l’immédiat aussi le coût de Paris va se payer comptant. Je vois trop bien où et comment, à l’heure où les votes internes des communistes continuent dans beaucoup de villes décisives. Robert Hue doit sabrer le champagne ! Nous ne pouvons-nous résigner à la perte de visibilité en nous astreignant a de nouvelles préoccupations diplomatiques internes. Nous ne pouvons pas non plus accepter la décapitation de notre dispositif national qui résulte de la présence dans une même coordination de personnes candidates sur des listes opposées. Enfin nous ne devons pas nous laisser clouer sur place et nous recroqueviller dans les problèmes importés par les alliances contre nature avec le PS. Il faut continuer à aller de lavant pour trouver notre jonction avec tous ses secteurs dEurope Ecologie-Les Verts qui sont en train de constituer, en ce moment même, des listes communes avec nous contre les listes gouvernementales. Il faut donc préparer avec soin et méthode létape suivante qui nous permette denjamber la difficulté présente. Noublions jamais quà la fin ce sont les électeurs qui décident. Dans cet esprit je présente deux demandes à mes amis et à ceux qui écoutent mes avis. Premier point : ne faites pas ce cadeau à ceux qui nous ont trompés den vouloir à tous les autres qui n’y sont pour rien. Cent soixante-dix personnes à Paris ce n’est pas le parti communiste, loin de là ! Ne globalisez pas. Cest seulement une très petite minorité, certes prestigieuse et bien placée, qui nous a abandonné. La dynamique unitaire du Front de Gauche reste ultra majoritaire dans le pays. Restez unis aux communistes du terrain : ils sont membres à part entière de notre famille politique. Ne facilitez pas le travail des solfériniens et des « Huiste » de tous poils en entrant dans des logiques fratricides, les aigreurs, les « textes fondamentaux » et autres pratiques groupusculaires. Deuxième point : tournez le dos séance tenante à tout ceux qui vous proposent autre chose que de reprendre de façon inflexible le travail de conviction sur le terrain pour gagner des consciences, rassembler des électeurs, unir des forces. On se passera sans difficulté de ceux qui ne veulent pas se battre car cest un soulagement de ne plus sentir leur poids de plomb et leurs intrigues sur nos épaules. Mais ce serait une erreur terrible dabandonner un seul jour le travail du regroupement des forces qui se libèrent de lemprise des socialistes par dégoût, lassitude ou rejet intellectuel et moral. Autrement dit : le pire pour nous serait que les solfériniens dun côté, les opportunistes de lautre, finissent par dégoûter plus de monde du combat que nous ne serons capable d’en attirer, et pour finir d’augmenter labstention dans les rangs des rebelles. La clef de la situation est le grand nombre. Celui-là décide et ce n’est pas toujours comme prévu par les gros malins.
Posted on: Mon, 21 Oct 2013 22:51:26 +0000

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