"Sous des dehors plus réalistes, un même souci anime Jean-Claude Lalumière dans La Campagne de France, son deuxième roman. À commencer par une réflexion sur le couple franco-allemand, celui que forment Otto et Alexandre, deux enseignants reconvertis dans le voyage culturel. Et lorsque la faillite menace leur petite entreprise, pas d’autre solution que de trimballer en bus une douzaine de retraités jusqu’à Bergues, la ville rendue célèbre par Bienvenue chez les Ch’tis. Prétexte à dessiner un hexagone en manque de repères et en excès de grands-pères, peuplé de seniors à dentier, lentilles et sonotone. Prétexte aussi à montrer un pays transformé en musée à ciel ouvert, semé d’usines fantômes où de vrais-faux ouvriers feignent de travailler pour la galerie, dévasté par la mondialisation. Prétexte enfin, et surtout, à beaucoup rire, car notre homme possède le sens du croquis et maîtrise l’art du dialogue. Les écrivains engagés entraient jadis en campagne, ils préfèrent aujourd’hui la battre, comme Louis-Henri de La Rochefoucauld, ou l’arpenter, comme Jean-Claude Lalumière." Éric Naulleau
Posted on: Mon, 12 Aug 2013 19:24:20 +0000
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