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Sur PRESENT : Hélie Denoix de Saint Marc † Résistant, déporté dans un camp en Allemagne, « putschiste » en 1961 en Algérie, détenu, réhabilité, Hélie Denoix de Saint Marc s’est éteint lundi dans sa maison de campagne de la Drôme, à l’âge de 91 ans. Né le 11 janvier 1922 à Bordeaux dans une grande famille bordelaise maurassienne, il s’engage dans la résistance à 19 ans. Partisan du réseau du Sud-Ouest, Jade-Amicol, chargé du passage des aviateurs anglais abattus vers l’Espagne, il est trahi et arrêté le 13 juillet 1943 par la Gestapo. Déporté à Buchenwald puis à Langenstein il sera l’un des trente survivants – squelettiques – d’un convoi de 1 000 déportés. Après la guerre, il rejoint la Légion étrangère à sa sortie de Saint-Cyr et part en juin 1948 pour l’Indochine, où il découvre la guerre et l’« horreur du monde rassemblée dans un paroxysme de crasse, de sang, de larmes ». Dès lors, il sera un brillant officier accumulant les citations : treize au total, dont sept pour l’Indochine, sans compter la croix de chevalier de la Légion d’honneur à l’âge de 30 ans. Affecté au poste de Talung, à la frontière chinoise, il reçoit l’ordre d’évacuer, abandonnant villageois et partisans aux représailles du Vietminh. Une « honte » qui ne cessera de le hanter. Après la campagne de Suez, en 1956, il débarque à Alger où il se charge des relations avec la presse. Commandant par intérim du 1er Régiment étranger de parachutistes (REP), il se rallie au putsch des généraux hostiles à la politique d’un général De Gaulle qui, après cinq ans de guerre pour maintenir l’Algérie française, prône l’autodétermination. En juin 1961, l’officier de Saint Marc, 39 ans, marié et père de deux petites filles, comparait devant le Haut Tribunal militaire. Le 5 juin, il est condamné à dix ans de réclusion et radié de l’ordre de la Légion d’honneur. Gracié en décembre 1966, il sort de la prison de Tulle. Sans maison, sans métier, dans un pays qu’il reconnaît à peine. Il saisit alors la main tendue par un ancien déporté comme lui et entre dans une imprimerie, à Lyon. Il est réhabilité en 1978 dans ses droits civils et militaires. En 1995, il sort de son silence dans ses mémoires Les champs de la braise (prix Femina de l’essai). Suivront plusieurs ouvrages. En 2011, il est élevé à la dignité de grand-croix de la Légion d’honneur (la plus haute distinction de la République) par Nicolas Sarkozy, dans la cour d’honneur des Invalides. Lundi, le « soldat perdu » a rejoint ses camarades de combat.
Posted on: Wed, 28 Aug 2013 08:43:51 +0000

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