TRIPOLI, 23/08/13 – Deux attentats terroristes ont frappé cet après-midi deux mosquées sunnites de Tripoli au nord du Liban, faisant au moins, selon le dernier bilan officiel, 42 morts et plus de 500 blessés. Les deux explosions, intervenues à deux minutes d’intervalles dans une ville majoritairement sunnite, ont eu lieu alors que les deux mosquées étaient bondées, ce qui ne laisse aucun doute sur les intentions terroristes des auteurs. La première explosion, qui a touché la mosquée al- Taqwa, a fait 14 morts. Cette mosquée, qui est réputée pour être fréquentée par des Musulmans aux positions radicalement opposées au régime syrien, a été presqu’entièrement détruite par la déflagration. Le cheikh de la mosquée, Salem al- Rafei, est également connu pour être un fervent opposant au régime terroriste syrien et n’hésitait jamais à défendre, dans ses sermons vu vendredi comme dans ses prêches, la rébellion islamique syrienne. Il rejoint en cela, par le discours, les militants sunnites libanais qui ont rejoint le théâtre de guerre en Syrie. La seconde explosion, bien plus puissante, a frappé la mosquée al-Salam et a fait au moins 28 morts et des dizaines de blessés. Selon les officiels de sécurité libanais, c’est à l’aide d’une voiture piégée que les terroristes ont attaqué la mosquée. Ils estiment qu’au moins 100 kg d’explosif ont été utilisés pour perpétrer l’attaque. La violence de l’explosion était telle qu’elle a soufflé les façades des habitations aux alentours, créant également un cratère de 4 mètres de large et 2,5 mètres de profondeur. Immédiatement après les deux attentats, des hommes en colère ont brandi des armes automatiques et ont tirer en l’air, comme s’ils voulaient montrer leur détermination aux militaires stationnés juste à côté. C’est l’attaque terroriste la plus meurtrière survenue à Tripoli depuis la fin de la guerre civile libanaise en 1990. Ces deux attentats interviennent une semaine après l’attaque qui a visé le fief du parti terroriste Hezbollah au sud de Beyrouth, et risquent d’entrainer des ripostes futures dans les fiefs du parti chiite. L’importation du conflit syrien au Liban n’a jamais été aussi visible. Dans une tentative calculée de rejeter toute accusation, le Hezbollah, ou Hizbusheytane comme il est appelé par les sunnites, a publié une déclaration dans laquelle il condamne les deux attentats et exprime sa solidarité avec les victimes. Mais qu’on ne s’y trompe pas. Les responsables de ces attentats sont très probablement des militants de la cause chiite, qui ont voulu venger la morts des leurs.
Posted on: Fri, 23 Aug 2013 19:44:03 +0000
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