Texte de Elie Laforce (Deuxième des quatre parties) L’Haïti - TopicsExpress



          

Texte de Elie Laforce (Deuxième des quatre parties) L’Haïti de demain : Entre idéologie politique et politique économique Entre le socialisme et le libéralisme, les futurs leaders haïtiens se cherchent… Avec 10% des couches supérieures de la société recevant près de 50% du revenu national, Haïti est l’un des pays les plus inégalitaires au monde. Une situation qui favorise l’émergence d’une conscience socialiste chez certains jeunes qui croient que la redistribution des richesses doit cesser d’être un projet. Ces jeunes dont la souffrance fait partie du quotidien, sombrent parfois dans la haine et avalent les maximes socialistes les plus violentes avec une étonnante facilité. Prenant Cuba, Venezuela et parfois Corée du Nord comme modèle, ces jeunes sont convaincus que le salut d’Haïti se trouve dans le socialisme. Ces modèles souvent évoqués, regardons-les de plus près. Cuba, ce bout d’Union Soviétique plongé dans les tropiques réussit à afficher d’excellents résultats en santé et en éducation, malgré un embargo de plusieurs décennies. Mais derrière ce rideau de façade se cache une autre réalité, celle d’un peuple qui survit au quotidien. Un peuple dont le quotidien est fait de ticket de rationnement et de privations de liberté. Malgré la générosité du système, la misère y est fortement présente. Insatisfait, ils sont de plus en plus nombreux les fonctionnaires qui abandonnent leurs postes pour se lancer dans des initiatives liées à l’économie de marché. Conscient de l’insatisfaction des gens et les limites de leurs systèmes, le gouvernement cubain, avec les reformes de 2011, ouvre timidement le pays au capitalisme. Venezuela, a été pendant plus d’une décennie, le témoin privilégié de l’émergence d’un exceptionnel leader. Hugo Chavez, l’homme qui croyait dans un tiers-mondistes renouvelé, jetait durant sa vie les bases d’un autre type de coopération Sud-Sud. Si en politique étrangère, il se faisait agréablement remarqué, sur le plan intérieur, il a réussi à faire reculer considérablement l’extrême pauvreté. Voulant se rapprocher des gens pauvres, Hugo Chavez oubliait souvent qu’il était le président de tous les vénézuéliens. Ces discours fréquemment improvisés semaient la haine et la méfiance au sein de la population vénézuélienne. S’ensuit une attitude hostile à l’égard des gens de la classe moyenne et les couches supérieures. Une attitude qui décourageait les entrepreneurs et fait chuter l’investissement privé au Venezuela. Entre 1998 à 2006, la moitie des industries ont fermé leurs portes. Des fermetures qui conduisent des milliers de gens au chômage. Durant cette même période, en 8 ans de mandat, Chavez a construit 10 kilomètres de route et sur les 140.000 logements promus au peuple, seulement 14.000 ont été livrés au peuple chaque année, soit 10 fois moins. Une situation qui peut s’expliquer par manque de transparence et d’absence totale d’investisseurs privés sur le marché de BTP (Bâtiments et travaux publics). L’histoire nous appris ces derniers siècles que l’un des meilleurs moyens d’arracher les racines de la pauvreté, c’est par la création d’emploi durable et ce dernier ne peut pas être seulement l’œuvre de l’Etat. Le secteur privé a son rôle à jouer dans tout processus de création d’emplois durable, mais dans un climat de grande méfiance entre le privé et l’Etat, aucun sol n’est propice à l’investissement. Les entrepreneurs hésiteront à investir leurs temps et leurs argents dans des projets d’entreprises. À Corée du Nord, ce pays qui semble figé dans le passé, vit des gens au plus grand mépris des droits de l’homme. Ce que l’on reproche au capitalisme y est malheureusement présent : La pauvreté. L’extrême pauvreté ! Dans ce pays qui possède l’arme nucléaire, des gens meurent de faim. Evoquer positivement Corée du Nord dans un débat où on est en quête d’un meilleur choix de société pour Haïti, semble être une insulte à l’intelligence humaine. Car les humains peuvent faire mieux. Ce choix de société semble malheureusement appartenir à un autre temps. La nature humaine nous pousse à croire qu’une société construite sur l’oppression, la privation de liberté et un sévère rationnement ne peut pas durer longtemps. Si le socialisme avait une mission, c’était de ne pas répéter les erreurs du capitalisme, en promettant mieux. Construire sur la dignité, faire de l’égalité une réalité et éradiquer la pauvreté, tels devrait être les grands objectifs du pendant idéologique du capitalisme. Après des décennies d’exercice ces mots ne semblent présents que dans les jolis manifestes socialistes soigneusement rédigés. Nonobstant les résultats humains du socialisme, ces limites dans un monde en constante évolution deviennent de plus en plus évidentes. Le socialisme va devoir se réinventer, s’il veut rester attacher à son principal objectif qui est d’être à la hauteur des grands enjeux de la civilisation humaine. Car survivre ne doit et ne peut pas être un projet de vie.
Posted on: Thu, 29 Aug 2013 23:36:34 +0000

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