Thierry Apothéloz: Un homme de gauche qui sait faire fi des - TopicsExpress



          

Thierry Apothéloz: Un homme de gauche qui sait faire fi des clivages en conciliant valeurs et pragmatisme. Né à Carouge en 1971, il a migré dès l’âge de 7 ans aux Avanchets, cité alors en construction, aujourd’hui tenue à bout de bras par un impressionnant filet social qu’il a tissé et dont il a fait une espèce de laboratoire. Plus de 6000 habitants, un taux de chômage qui frôle les 9%, ce lieu des métissages, des immigrations et des classes moyennes exténuées a placé le 6 octobre les MCG Mauro Poggia et Eric Stauffer en tête et en troisième position. Thierry Apothéloz s’est intercalé, ce qui n’est pas un mince exploit. Sur l’ensemble de la seconde ville du canton (34500 habitants), il finit troisième. «Le PS a progressé de 4,5% à Vernier», note-t-il. Ce genre de performance le conforte: il estime très sérieuses ses chances de se classer parmi les sept premiers, au soir du 10 novembre. N’a-t-il pas devancé au premier tour sa colistière Sandrine Salerno (douzième quand lui a fini neuvième), maire de Genève et carte maîtresse avancée par le PS pour remplacer Charles Beer au Conseil d’Etat? Ce dernier ne tarit pas d’éloges: «Apothéloz a réussi à réduire les inégalités de la ville de Suisse la plus précarisée de ces vingt dernières années. C’est un pragmatique qui privilégie les solutions et ne s’enlise pas dans les problèmes. Certains à gauche sont contre la vidéosurveillance, lui l’approuve car cela donne des résultats. Je crois qu’il sera élu.» (...) Travailleur social de formation, juriste, élu député puis conseiller administratif, Thierry Apothéloz a lancé les contrats de quartier, concept qu’il a découvert à Offenburg (Allemagne) et Brest (France). «C’est une forme de démocratie participative. Les habitants qui sont les meilleurs experts du quotidien instruisent les demandes pour améliorer leur cadre de vie, un comité de pilotage les valide ou non. Un crédit est alloué. Ça va vite en général», explique-t-il. Il cite en exemple cet homme qui, observant de sa fenêtre des personnes âgées chuter dans le chemin en descente, a obtenu en deux mois que soit installée une main courante. Il a également mis en place les correspondants de nuit, des travailleurs hors mur qui sillonnent les rues de 18h à 2h, dispositif déjà en vigueur à Zurich. «Ces médiateurs gèrent autant les tapages nocturnes que les disputes entre voisins et les dégradations. On dégage ainsi la police, qui peut se concentrer sur des tâches plus urgentes», souligne l’élu. (...) Pierre Ronget, actuel maire libéral de Vernier, «habitué aux impolitesses et aux calomnies de Cerutti», fait peu cas de ces attaques: «Mon collègue Apothéloz a contribué au déblocage de notre exécutif, avec lui on peut travailler. Je lui reprocherai d’être un peu trop pris par le présent, il devrait plus se projeter.» Le présent, c’est cette campagne qui le voit battre le bitume et décliner un programme résolument de gauche: le filet social bien sûr, la protection de l’emploi, une fiscalité des entreprises élevée à 15% «car la solidarité vaut cela», la mobilité douce avec le Vélib’, le mariage pour tous, le vote étendu au niveau cantonal pour les étrangers légalement installés depuis au moins 8 ans, la fin des stages non rémunérés, une meilleure protection des locataires menacés d’expulsion. «Le monde de l’entreprise n’est pas un sujet tabou, on peut discuter avec lui, précise-t-il. Nous avons fait venir Ikea à Vernier, obtenu un recrutement à 50% local et l’assurance que toute nouvelle création de postes passera par nos services emploi.» Sa famille politique lui reproche de «dépasser certaines limites de la loyauté en la jouant parfois un peu trop solo». «Il est loin du microcosme genevois, mais ça semble lui réussir», lâche, beau joueur, Roger Deneys, candidat malheureux au Conseil d’Etat. Romain de Sainte-Marie, président du PS genevois, rappelle que Thierry Apothéloz peut ratisser large et rassembler au-delà de l’électorat de gauche: «L’inaction sociale du centre droit en irrite beaucoup, tandis que les slogans haineux du duo d’extrême droite UDC-MCG indignent.» L’un de ses amis, ni de gauche ni de droite, conclut: «Maudet dans le répressif, Apothéloz dans le préventif, le canton serait bien armé avec ces deux-là.»
Posted on: Fri, 25 Oct 2013 05:55:47 +0000

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