Un leader d’envergure internationale qui dérangeait. Depuis, - TopicsExpress



          

Un leader d’envergure internationale qui dérangeait. Depuis, petit à petit, cependant se sont dessinés les contours d’un complot international. La simple analyse politique de la situation internationale et le rôle de plus en plus important qu’y tenait Thomas Sankara l’impose comme une hypothèse plus que probable. Bien qu’étant un petit pays, Thomas Sankara devenait de plus en plus populaire au sein de la jeunesse du continent, jusqu’à inquiéter les dirigeants des pays voisins qu’il n’hésitait pas à interpeller publiquement. C’est ainsi qu’ils avaient commencé à refuser de le recevoir dans la capitales pour éviter des manifestations de soutien à ce jeune leader de plus en plus incontournable tout autant qu’incontrôlable. Mieux Thomas Sankara avait même exfiltré des dirigeants d’institutions inter africaines, jusqu’ici intouchables pour les juger à Ouagadougou devant les Tribunaux populaires de la révolution. Sa lutte implacable contre la corruption, l’élan qu’il avait su insuffler à son peuple, qu’il avait réussi rapidement à convaincre de son engagement sincère à construire le pays, de son intégrité, et qui s’était mis massivement au travail constituaient autant d’exemple qu’il pouvait en être autrement que ces régimes corrompus dans les pays voisins. Un complot international se dessine petit à petit. Les premières enquêtes journalistiques évoquaient déjà la thèse du complot. Le journaliste Sennen Andriamirado, aujourd’hui décédé, très au fait de cette révolution et ami personnel de Thomas Sankara en a développé la thèse dans ses premiers articles suivant l’assassinat avant de se contredire dans l’ouvrage qu’il fait paraitre un an plus tard. Plus, dès 1993, des travaux universitaires de chercheurs anglophones avaient fait état de la présence de libériens au Burkina Faso à l’époque. Ils émettaient l’hypothèse de leur participation à l’assassinat de Thomas Sankara, ce que vont confirmer d’autres travaux en anglais par la suite. En l’an 2000, François Xavier Verschave, alors président de l’association SURVIE dans son volumineux ouvrage Noir Silence ( Les Arènes), écrit page 346 à propos de « paradoxale » relation franco-libyennes : « L’Elimination du président burkinabè Thomas Sankara est sans doute le sacrifice fondateur … Foccart et l’entourage de Kadhafi convinrent en 1987 de remplacer un leader trop intègre et indépendant, au point d’en être agaçant, par un Blaise Compaoré infiniment mieux disposé à partager leurs dessins. L’ivoirien Houphouet Boigny fut associé au complot.» Depuis différents témoignages sont venus confirmer l’hypothèse d’un complot international et notamment un documentaire italien de Silvestro Montanaro diffusé sur la RAI3 en juillet 2009 (voir la le film à et le traduction de certains passages à Plusieurs anciens compagnons de Charles Taylor, affirment avoir été présents sur les lieux, mais évoquent aussi la participation de la Côte d’Ivoire, de la Libye, de la France et de la CIA américaine. Les campagnes pour la vérité et la justice se heurtent à la mauvaise volonté du comité des droits de l’homme de l’ONU, et au blocage de la justice burkinabé. C’est ainsi qu’en France, relayant une campagne de signatures demandant l’ouverture d’une enquête indépendante, les députés des Verts et du Front de gauche ont tour à tour demandé l’ouverture d’une enquête parlementaire sur l’assassinat de Thomas Sankara en 2011 et en 2012. Ces demandes n’ont toujours pas été mises à l’ordre du jour de l’assemblée nationale. Une autre campagne, à l’initiative du CIJS (Campagne international Justice pour Sankara) avait réussi à faire mettre cette affaire à l’ordre du jour du comité des droits de l’homme de l’ONU. Celui-ci après avoir en 2006 en partie donné raison à la famille s’est en quelque sorte déjugée en 2008, en s’estimant satisfait des actions de l’Etat burkinabè. Pourtant celui-ci s’était contenté de corriger le certificat de décès de Thomas Sankara qui comportait jusqu’alors la mention décédé « de mort naturelle » et de proposer de l’argent à la famille qu’elle refusé évidemment réaffirmant son exigence de justice et de vérité. Aucune enquête n’avait été diligentée sur l’assassinat de Thomas Sankara. Différentes procédures judiciaires ont par ailleurs été engagées au Burkina. Aucune n’a abouti jusqu’ici. Toutes se sont heurtées à toute sorte de diversions, montrant sur cette affaire le manque d’indépendance de la justice de ce pays. L’actuel président, Blaise Compaoré, ainsi que son Chef d’Etat major particulier, Gilbert Diendéré, décoré de la légion d’honneur en mai 2008, sont fortement soupçonnés d’être directement impliqués dans l’assassinat. Bruno Jaffré
Posted on: Thu, 31 Oct 2013 23:14:17 +0000

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