Un lundi à Montréal! Grosse journée dans la grande ville au - TopicsExpress



          

Un lundi à Montréal! Grosse journée dans la grande ville au bout du cordon ombilical qui se déroule jusqu’à Longueuil et que je n’ai jamais vraiment coupé. Deux rendez-vous : avec Marie-Claude en après-midi et avec Kathleen le soir aux francofolies. Premiers anicroches : je rate mon premier bus et j’oublie mes bouteilles d’eau. J’en achète une au couche-tard du métro. Ça me fait toujours bizarre d’acheter de l’eau que je suis incapable de voir comme un bien monnayable… un relent de culture paysanne? Je me prends aussi un café en passant pour me rendre chez M-C. qui vit dans le nord, dans Saint-Michel. Marie-Claude est une femme de 47 ans que je connais depuis 1990. Elle est lourdement handicapé physiquement, et non intellectuellement, par une paralysie cérébrale depuis sa naissance. Elle ne contrôle de son corps, avec beaucoup de difficultés et de spasmes, que son bras droit et son cou. Pour jaser avec elle, je dois lui installer autours de la tête un bandeau de plastique auquel est fixé une tige avec laquelle elle pointe des lettres et des syllabes sur un «tableau écrire». Je m’assois à ses cotés et je la lis; c’est la façon de l’écouter… Nous avons parler édition car elle propose ces temps-ci aux maisons d’édition une autobiographie de 600 pages écrites lettre par lettre avec sa licorne! Alors, quand une maison lui demande de retrancher 400 pages, elle n’a vu que le travail colossal que cela demandait. Pour un auteur, il est toujours plus facile d’en ajouter que de couper… Je ne sais pas pourquoi! J’ai donc passé l’après-midi avec M-C avant de me rendre aux francofolies pour 19h30 à mon rendez-vous avec Kathleen. Elle qui est généralement en retard, était en avance de 50 minutes! Nous sommes donc partis du métro St-Laurent à 19h. Le spectacle qui nous intéressait était le gros show de 21h : 25 ans, 25 artistes, 25 chansons… Le plaisir d’être en avance est de prendre tout son temps, de lambiner et de s’arrêter à la scène multiculturelle pour écouter du rock arabe! Nous avons été très intrigués par un instrument de percussion rond où le musicien frappait à coup de poing toujours sur le même rythme. Une seule fois il a utilisé ses deux mains… Nous nous sommes ensuite dirigés vers le site du gros show, sur la rue Jeanne-Mance. Nous avons trouvé des places assises pour ne pas passer une heure et demie debout. Pourquoi mettre le meilleur show des francos un lundi soir et Rock Voisine pour la fermeture? Même si vous êtes fan de Voisine, vous conviendrez qu’il ne bat pas à lui seul 25 gros noms! Je ne vous ferez pas la liste mais je vous direz simplement que j’ai été agréablement surpris par Pierre Lapointe, que j’aime bien sans être un fan. Le jeu, pour Kathleen et moi, était de trouvez plus rapidement le nom de l’artiste car ils n’étaient pas présentés : ils entraient sur scène et poussaient leur hit. Loco Locass y est allé de «Libérez-nous des Libéraux» et c’est vraiment les seules paroles que je comprenais. Au bout d’une heure, une atroce envie de pipi m’a pris et comme Stephy Shock était sur scène j’en ai profité pour faire la vidange de ma vessie. Je demandai au retour à Kathleen si j’avais manqué quelque chose et elle m’a répondu : «C’est quoi le nom du gars de Beau Dommage?» Je venais de rater Michel Rivard. Mais il y a eu Paul Piché, Richard Séguin et le pauvre Luc de la Rochelière qui manquait de son et qu’on n’entendait pas. Puis entra en scène un artiste dont on ne se rappelait plus le nom sur le moment; il s’agissait de Daniel Boucher, qui s’est mis à faire du «body surfing» sur la foule tout en continuant de l’animer. Un groupe derrière nous qui semblait provenir directement de l’Inde appréciait clairement le spectacle. Je demandai à un homme le nom de l’artiste que nous n’avions pas encore trouvé et j’ai entendu la dernière chose que j’aurais cru entendre aux Francofolies : « Sorry, I dont speech french!» Devant mon visage ébahi, il a ajouté : «I’m just enjoing» Mon sourire amusé a clos la discussion. La musique passe par dessus toutes les barrières. N’ais-je écouté chanter en arabe quelques heures avant que j’en n’en parle pas un mot! Et en finale? Éric Lapointe, évidemment, que tout le monde attendait…
Posted on: Tue, 18 Jun 2013 22:57:09 +0000

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