Un nordiste au Sud ! En choisissant une route très Sud par rapport au reste de la flotte des voiliers de série, Julien Marcelet a pris l’option de rallonger son chemin vers la Guadeloupe mais cherche à en tirer les dividendes à moyen terme. Le skipper du bateau blanc et bleu aux couleurs du Conseil régional du Nord-Pas-de-Calais et de la ligue de voile du même nom navigue à 300 milles au Nord du Cap-Vert et se trouve, au pointage de ce matin, en 17ème position au classement général provisoire de la Mini Transat 2013. Son escale à Tenerife aura permis à Julien de réparer son pilote automatique. Sans cette arme absolue du marin en solitaire, Julien Marcelet n’aurait tout simplement pas réussi à rallier la capitale de la Guadeloupe, Pointe-à-Pitre. Mais, hélas, au classement général, alors qu’il était régulièrement dans le top 10 entre Sada et les Canaries, Julien a chuté et oscille maintenant entre la 15 et 18ème position. Depuis son re-départ, Julien a plongé au Sud afin d’essayer de toucher des Alizés avant les autres. Un anticyclone très large lui a permis de glisser mais à petite vitesse dans un vent parfois erratique et surtout difficile à comprendre car constitué de nombreux grains. Un petit centre dépressionnaire va désormais barrer la route des valeureux coureurs de cette traversée de l’atlantique sans communication extérieure. Après de nombreux empannages, le nordiste, originaire du Pas-de-Calais, et d’un petit bourg, Ardres, situé entre le premier port de voyageur au monde et la ville de Saint-Omer, n’a pas d’autres solutions de se diriger vers le but en surveillant continuellement les sautes d’humeur du vent et en espérant enfin prendre la poudre d’escampette avant les partisans d’une trajectoire médiane voire Nord toujours tout de même en dessous de l’orthodromie. La vie à bord de « Hissons les Voiles en Nord-Pas-de-Calais » doit être actuellement régler comme du papier à musique. Le matin, Julien se concentre sur la prise des infos météorologiques. Denis Hugues, directeur de course, par BLU, transmet ces différentes données. Le ch’ti sort alors sa carte papier et trace à l’aide de sa règle cras le cap à tenir. Il passe aussi beaucoup de temps sur le pont afin de vérifier son matériel et surtout optimiser les performances de son bateau, une bonne voile d’avant réglée permet, au millimètre, un gain de vitesse important. Quelques heures à la barre l’après-midi afin de se changer les idées, un bon déjeuner lyophilisé pour garder de l’énergie, quelques siestes primordiales pour rester en éveil pendant les phases importantes de la nuit, peut-être un peu de lecture et certainement de l’observation des éléments, le coucher du soleil, quelques cétacés de passage, l’océan infini… 1838 milles séparent Julien des Antilles.
Posted on: Tue, 26 Nov 2013 09:07:41 +0000