Un patrimoine marocain à l’abandon par Hicham Bennani Depuis - TopicsExpress



          

Un patrimoine marocain à l’abandon par Hicham Bennani Depuis la mort de Mohammed Kacimi, rien n’a été fait pour conserver et entretenir son oeuvre, malgré les tentatives de ses amis. Les problèmes d’héritage gèlent toujours l’épineux dossier. En août 2003, Mohammed Kacimi fait part de sa volonté de créer une fondation. Il souhaite faire de son lieu de résidence le siège d’une association où poètes, peintres, musiciens et artistes en général pourraient se rencontrer. Cet espace de vie inclurait aussi des ateliers d’animation artistique pour les jeunes. Trois mois plus tard, le peintre disparaissait sans avoir eu suffisamment de temps pour réaliser son projet. Se réunit alors un petit noyau d’amis de l’artiste fermement déterminés à exhausser son voeu. Il s’agit de l’écrivain Edmond Amran El Maleh, du peintre Miloud Labied, du peintre Fouad Bellamine, de l’écrivaine Marie Redonnet et de l’intellectuel Bernard Prince. Le poète Abdellatif Laâbi, le romancier Abdelkébir Khatibi, l’architecte Abderahim Sijilmassi, le poète Mohamed Bennis ou encore le psychanalyste Jalil Bennani, pour ne citer qu’eux, rallieront très rapidement ces hommes clés. Le 2 décembre 2003, ils parviennent à réunir une centaine de personnes lors d’une première réunion qui se tient dans la demeure de Mohammed Kacimi dans le quartier des « Vieux marocains » à Témara (plage de El Harhoura), à l’invitation de Batoul, fille de Kacimi. Et puis, plus rien. Ni association, ni fondation ne verront le jour. Pire encore, les œuvres du peintre dépérissent depuis 4 ans. Les petites rencontres entre amis qui se sont tenues pendant cette période n’ont rien changé. Elles n’ont fait qu’alimenter le désespoir. Comment expliquer ce statut quo ? Pourquoi un peintre de l’envergure de Kacimi reconnu mondialement et pleuré par les plus grands ne bénéficie-t-il pas d’un traitement particulier au Maroc ? Les tableaux moisissent Dès la mort du peintre, un problème de succession s’est posé. Deux individus sortis de nulle part sont apparus, se revendiquant être les frères du défunt. Le colossal héritage de Kacimi est alors contesté à son enfant unique Batoul et à sa femme Chafika Sekkat. « Personne n’a jamais entendu parler de ses deux individus » explique Bernard Prince, proche de Kacimi. Et d’ajouter : « pas même sa femme, sa fille ou encore lui-même ! » Un terrible imbroglio juridique débute. L’affaire est sans cesse reportée par la justice. Maître Mechbel, avocat de la famille « connue » de Kacimi réclame une preuve tangible du lien de parenté entre le peintre et les deux hommes. Le père de Kacimi avait répudié sa mère bien avant la naissance du peintre. Il a ensuite eu deux enfants avec une autre femme. Juridiquement, Kacimi n’est donc pas le fils de son père géniteur et il ne doit rien à ses deux pseudo-frères, inconnus au bataillon jusqu’à sa mort. Mais les deux lascars ont profité des méthodes dilatoires de la justice pour se concocter une place au soleil. Un premier jugement donne les deux opportunistes vainqueurs, mais un appel a été déposé par les deux héritières de facto. Sans suite pour le moment. « Les lois islamiques ont fait de ces deux personnes les héritiers. Personne ne peut intervenir sur le cours de la justice ni sur la loi islamique. » s’indigne Bernard Prince. Il précise : « La justice islamique au Maroc fonctionne à celui qui paye le plus cher et qui va payer la bonne personne pour qu’elle sorte le bon verset du Coran ! » En attendant, les œuvres du peintre sont toujours dans son atelier à El Harhoura, sous scellés par Mohammed Achaari, ministre de la culture à l’époque en commun accord avec le ministère de la justice. Le lieu situé près de la mer, connu pour son humidité, n’est pas un endroit idéal pour la conservation de tableaux. D’autant plus que personne n’y a accès. « Les tableaux sont en train de moisir. Lorsque Kacimi était là, il faisait vivre son atelier, mais maintenant, je n’ose pas imaginer dans quel état ils sont… » dénonce Abdellatif Laâbi. Autre injustice de poids qui témoigne du manque de professionnalisme de l’Etat, l’administration des impôts émet en 2006 un avis d’imposition de 10 000 dirhams sur la maison de Kacimi considérée comme « secondaire ». La fille de l’artiste, étudiante à Bordeaux qui entretient la demeure de son père ne peut que constater l’absurdité de la situation, car elle n’est même pas considérée comme propriétaire ! Un président fantôme De février à avril 2004, Karim Bennani, nommé officiellement par le tribunal effectue l’inventaire dans l’atelier de Kacimi. Le peintre est le seul expert inscrit auprès des tribunaux au Maroc. C’est pour cela qu’il est désigné. Ironie du sort et ce n’est un secret pour personne, Kacimi ne le portait pas dans son cœur. « Il s’est sans doute retourné dans sa tombe en entendant Karim Bennani faire l’inventaire… » plaisante Fouad Bellamine. Sylvie Belhassan, experte en matière d’art, désignée par Batoul pour la représenter lors de cet inventaire raconte : « avec l’aide du gardien Abdallah, j’ai tenu à emballer les œuvres car je savais qu’elles allaient rester là un moment…mais je ne me serais jamais doutée qu’elles y resteraient plusieurs années ! » Sylvie Belhassan indique également que lors de l’hivers 2004, qui a connu beaucoup de pluies au Maroc, de grandes pressions ont été faites sur le ministre de la culture, sans pour autant arriver à pénétrer une seule fois dans l’atelier. Un comble. L’architecte Abderahim Sijilmassi, très proche de Kacimi, devait l’aider à monter la fondation. Il avait même effectué les plans de la future maison. Souhaitant être président, il a pris les rênes de l’association fictive. Mais de l’avis de tous, Sijilmassi s’est surtout distingué par son manque de présence. « Il a été un président absent, un président fantôme » n’hésite pas à clamer Marie Redonnet. Bernard Prince a des propos plus nuancés : « il est probablement un peu mou, mais nous ne cherchons pas à avoir de règlements de compte ». La mort du frère de Sijilmassi, n’a évidemment pas aidé l’architecte à poursuivre son activité de président. Abderahim Sijilmassi reporte la responsabilité sur d’autres. Il pense que la seule issue possible doit venir des hautes instances. « Hassan Aourid n’a rien fait, mis à part un aménagement ridicule au bord de la mer, il n’a servi a rien et ne connaît rien au projet » dénonce l’architecte qui poursuit : « ni Jabrane, ni Achaari n’ont les moyens d’intervenir, ce sont de simples exécutants qui font semblant de travailler ! » Le 14 mai 2007, Abdellatif Laâbi lance un appel à l’opinion publique en publiant dans la presse une lettre intitulée : « C’est la mémoire de Mohammed Kacimi qu’on assassine ! ». Il y dénonce le bourbier dans lequel se trouvent les défenseurs de Kacimi : « Il s’agit là d’un scandale qu’il faut faire éclater au grand jour. Et tout le monde devra en prendre pour son grade. » Le poète engagé signale également que le problème reste général tout en s’appliquant à Kacimi : « Notre scène culturelle se caractérise ainsi, entre autres tares, par une grande cruauté. Et, dans le cas de Kacimi, celle-ci se traduit par un déni de ses dernières volontés, et donc une indifférence à sa mémoire. » La lettre en question a fait beaucoup de remous dans la société civile. Suite à sa parution, le Directeur de cabinet du Roi, Rochdi Chraibi, contacte Batoul, fille de Kacimi et l’invite à rencontrer l’entourage royal. De nombreuses promesses ont été prononcées. Mais depuis, silence radio. Kacimi n’est pas à vendre Ne sachant plus à quel saint se vouer, Chafika Sekkat pousse un cri du cœur le 12 février 2008. Elle envoie un message à tous ses proches pour tenter en vain, de mobiliser les décideurs. La femme, qui devait divorcer de son mari peu avant sa mort, est finalement restée à son chevet pour le soutenir dans la douleur : « J’ai accompagné son attitude constante, acharnée, dépassant les limites physiques de son corps avec pour seul objectif celui de servir l’art. » Les mauvaises langues ont pensé que Chafika Sekkat était en fait restée avec Kacimi par intérêt. Mais les plus proches du couple fustigent avec négation cette version des choses. « Chafika n’aurait jamais fait ça, elle a soutenu l’homme dans ses derniers instants. D’ailleurs, elle ne demande que la sauvegarde du patrimoine » explique Jalil Bennani, ami confident du peintre. Chafika Sekkat conclut son haro ainsi : « Je lance un appel à tous ceux qui se sentent concernés pour joindre leurs voix à la mienne, je ne suis pas éternelle non plus, personne ne l’est, mais le travail d’un artiste l’est. Que la justice ne s’égare pas. Kacimi n’est pas à vendre !!! » Le vendredi 15 février 2007, la fondation Edmond Amrane El Maleh a organisé « une journée d’hommage et de réflexion consacrée à Mohammed Kacimi ». « Ce sera un nouveau départ pour l’œuvre de Kacimi, car pour l’instant, c’est le désert total » explique Edmond El Maleh. Un événement ayant pour objectif de sauver et de faire vivre les œuvres du peintre. Pourvu que cette rencontre ne soit pas une énième tentative vouée à l’échec face au roc des réalités du Royaume chérifien. Car il est vrai que Kacimi n’est pas le premier artiste marocain à avoir été mis aux oubliettes. « Le travail de Mohammed Choukri est en train de pourrir dans un garage tenu par son frère » raconte Abdellatif Laâbi. Pour Abdelkébir Khatibi, qui se définit comme un grand ami de Kacimi, le plus grand hommage qui puisse être fait à l’homme, est de rendre ses œuvres « visibles ». Tant que la culture n’aura pas la place qu’elle mérite au Maroc, on ne pourra jamais vraiment parler de développement humain. Interview : Fouad Bellamine, peintre et ami intime de Mohammed Kacimi. Quels étaient vos liens avec Kacimi ? Kacimi était un vrai ami. Il était comme un frère pour moi. C’est pourquoi je pouvais aussi vivre des moments de jalousie vis à vis de lui. On a sillonné les continents ensemble. On a représenté le Maroc un peu partout dans le monde. Brésil, Moyen Orient, Europe…Nous avons vécu des choses intenses. Lorsqu’on rentrait dans une exposition minable ensemble on se regardait et on se comprenait. On aurait pu faire un travail comme celui que je fais actuellement avec Mohammed El Baz : peindre des tableaux ensemble. A l’époque ça ne se faisait pas, parce qu’il y avait un problème identitaire et que chacun brillait par ses crottes. Mais vos travaux ne sont pas les mêmes… Il était sur un autre registre que le mien, nous n’avions pas le même style. Il avait des engagements socio-politiques qui se répercutaient sur ses réalisations. Il écrivait des textes sur son œuvre. Je pense que ce n’est pas la peine de mettre un texte sur une œuvre pour la faire parler. « Il faut couper la langue au peintre » disait Matisse. Il me manque actuellement en tant qu’ami, mais aussi en tant qu’ami-rival. Quel est le bilan de ces quatre années après sa mort ? Les personnes qui ont pris des responsabilités n’ont rien fait. Ils disent qu’ils n’ont pas eu le temps. Malheureusement l’association n’existe toujours pas. Rien n’a été fait depuis la mort de Kacimi. Le procès n’a pas arrangé les choses. Je savais qu’il avait une mère. Mais il ne m’ a jamais parlé d’un frère ou d’un père. Je ne lui ai jamais connu de famille en dehors de sa famille artistique. Tout le monde est en train de humer les œuvres de Kacimi. C’est horrible. Cette affaire constitue-t-elle un cas isolé ? Nous avons perdu une dizaine d’artistes importants dans ce pays. Le jour où on verra la rue Ahmed Cherkaoui ou Jilali Gherbaoui dans pas mal de villes marocaines, on pourra dire que le Maroc a évolué. A Tanger, on a enlevé la rue Goya et la rue Velasquez pour les remplacer par n’importe quoi. La rue Victor Hugo a également disparu à Rabat…Qui est à la tête de ce genre de chose ? Qu’avons nous fait pour Choukri ? Il restait des documents que les héritiers de Choukri (dont il ne voulait même pas entendre parler) ont vendu pour environ 360 000 dirhams à une fondation espagnole… Gharbaoui est mort sur un banc public, on en parle plus… Je voudrais que mon pays soit responsable de son patrimoine. Vous pointez donc du doigt le problème de la culture au Maroc ? Tout ce qui est culturel est mis de côté. On a pas besoin d’un ministre de la culture, le privé peut s’en charger. C’est toute la société civile et les personnalités dynamiques de ce pays qui font la culture. Je n’ai pas besoin du ministère de la culture pour faire une expo. Le ministre de la culture m’a volé neuf années de ma vie pendant lesquelles je n’ai jamais évolué. Il s’agissait tout de même de l’argent du contribuable et d’un ministère marocain. Que faut-il faire dans l’urgence pour sauver les œuvres de Kacimi ? L’œuvre de Kacimi est une œuvre majeure. Comment peut-on vivre dans ce pays de l’amnésie ? On mythifie les personnes avec beaucoup de facilité au Maroc. Il faut mettre le pays devant ses responsabilités. Il faut que Sa Majesté tranche. Il faudrait peut être indemniser les deux hurluberlus (frères) pour mettre fin à cette affaire. En attendant, il faut stoker tout cela dans un endroit approprié en attendant que l’affaire se règle. Il faut mieux revoir le patrimoine, mieux l’inventorier, le répertorier, le retravailler, le nettoyer, c’est un patrimoine du Maroc. Quel est l’avenir de la fondation qui était le vœu le plus cher de Kacimi ? Il ne peut pas y avoir de fondation sans association. Il faut, une fois que l’affaire de l’héritage sera réglée, reprendre les plans de Sijilmassi et les retravailler, trouver des fonds et mettre tout simplement en place les ateliers pour enfants que souhaitait voir naître Kacimi. Que dire de la prochaine rencontre destinée à lui rendre hommage ? La rencontre n’est pas un hommage, ni un colloque. C’est une manière d’attirer l’attention pour débloquer les choses. Je ne me vois pas raconter des anecdotes personnelles sur Kacimi. Je veux les garder pour moi par respect pour Kacimi. Je ne serais pas là pour intervenir. Si il y a quelque chose à faire je le ferai. Toutes les personnes qui prendront la parole doivent apporter quelque chose. Nous avons besoin de gens qui ont du temps à nous consacrer. Le Journal Hebdomadaire, février 2007 Portrait Kacimi, l’unique Le peintre est né à Meknès en 1942. Dans son enfance, il suivait un personnage qualifié de fou, qui, armé d’un pot de peinture noire peignait des signes étranges sur les murs de la ville. Il n’a jamais connu son père et a grandi avec sa mère, sans frères ni sœurs. Kacimi a débuté dans un atelier de peinture libre auprès du ministère de la jeunesse et des sports animé par Jacqueline Brodskis. Au départ fortement marqué par l’école de Paris, Kacimi se consacre, après 1973, à la dénonciation sociale des atteintes de l’individu. A cet effet, il intègre dans ses toiles les signes calligraphiques, la réitération du signe-symbole : tampons, morceaux de corps, fragments de textes, poèmes personnels… Dans les années 60, Mohammed Kacimi fait partie des peintres marocains qui prennent conscience de leur intégration possible dans l’art informel français, alors dominé par l’abstraction géométrique. En 1972, avec Miloud, Cheffaj, Meghara, Karim Bennani et Toujani, il s’associe au groupe de Casa constitué de Belkahia, Mélehi, Chebaa, Ataallah, Hamidi et Hafid. De cette rencontre naît l’Association Marocaine des Arts Plastiques qui tente de faire aboutir certaines revendications sociales. Dès 1975, ils sont rejoints par Hariri, Miloudi, Bellamine, Chaïbia, Talal, Méliani, Benas, El Glaoui, Aherdane, Alaoui et Ben Talha. Une série d’expositions itinérante verra alors le jour. Homme d’une grande douceur, Kacimi a le sens de la fraternité et a toujours été à l’écoute de ses proches qui louent aujourd’hui encore ses qualités humaines. De son vivant, sa maison située à El Harhoura (plage de Témara) ne désemplissait pas. Abdellatif Laâbi avec lequel il a toujours eu une « grande complicité intellectuelle » explique que Kacimi a réussi à faire inscrire son travail dans une démarche relevant de l’universel. L’artiste avait une grande curiosité et le sens de l’aventure. Il n’est jamais resté cloisonné et multipliait les expériences pour toujours améliorer ses œuvres. Coureur de jupons N’hésitant pas à mêler sa peinture à d’autres arts comme la danse, la musique ou la poésie, il faisait éclater toutes les idées reçues sur la peinture. Son exposition sur les rochers à El Harhoura avec des étendards flottants ou encore avec les teinturiers de Marrakech en témoignent. Le peintre prônait un dialogue sud-sud au détriment de l’éternel échange entre le sud et le nord. Les dernières années de sa vie l’ont vu vagabonder dans les pays africains. Pour Abdelkébir Khatibi, « Kacimi fait partie des rares peintres intellectuels dans le monde arabe ». Le romancier pense qu’il n’a pas son égal au Maroc. Les peintures de Kacimi se situent entre l’abstraction et la figuration. Et son côté poète le pousse souvent à insérer des calligraphies dans ses œuvres ou à les compléter par de petits textes. Avant sa mort il avait entamé un travail avec Abellatif Laâbi, qui restera inachevé, et qui fut publié. Des illustrations de textes de poésie. Son expérience avec le psychanalyste Jalil Bennani consistant à mêler le geste à la parole dans le cadre d’atelier pour adolescent donnera naissance à un livre qui paraîtra prochainement. Aventurier, il l’était aussi dans ses conquêtes amoureuses. Kacimi a laissé derrière lui une réputation de coureur de jupons qui aimait et savait apprécier les femmes. Kacimi s’intéressait et prenait part à toutes les causes dans le monde. A la fin de sa vie, il était pris dans ce qu’Edmond El Maleh appelle une « véritable frénésie de production. » L’écrivain ajoute : « c’était comme prémonitoire. Il travaillait énormément ». « Etre soufi, ce n’est pas une affirmation dans un texte ou une peinture, mais c’est le rayonnement, c’est la flamme. » déclarait Kacimi. Mort d’une hépatite C, l’homme laissera à tout jamais une trace indélébile dans les mémoires. Culture info
Posted on: Sun, 23 Jun 2013 03:39:11 +0000

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