Une caravane de soutien, initiée par « les jeunes libres » - TopicsExpress



          

Une caravane de soutien, initiée par « les jeunes libres » d’AtZmenzer ce mardi, aura réussi comme l’attendait ses organisateurs. Une dizaine de voitures ont pris leur départ au chef-lieu de la localité et sont parties en cortège en direction du village du chanteur-rebelle. Les voitures étaient décorées de poster de l’artiste, elles émettaient ses chansons, pendant que le mégaphone appelait les citoyens kabyles à la tolérance ainsi qu’au respect de la liberté de pensée et d’expression. La caravane a culminé chez le chanteur qui a reçu tous les citoyens qui convergeaient vers AtXelfun. Elle a traversé le village sous l’œil à la fois curieux et accueillant des villageois que les caravaniers saluaient avec respect et en expliquant le motif de leur visite. Arrivés sur place, les présents ont été accueillis chaleureusement par le chanteur. Ils ont pris la parole tour à tour. Le dernier orateur fut le chanteur lui-même qui avouait ne pas trouver les mots en une telle occasion. L’essentiel de son intervention est reproduit ci-après. Les chanteurs targuis de NoudjoumEssahel étaient aussi présents et ont pris la parole pour témoigner leur sympathie à Zedek. Les caravaniers se sont séparés en se donnant rendez-vous à 10h samedi 31 Aout, au même lieu qui a vu se dérouler l’historique rassemblement pour la liberté de conscience du 3 Aout : la place Matub Lunes. Des interventions qui disent tout Que rajouter de plus que les différents mots de soutien que chacun a formulé à sa manière en prenant la parole, avec émotion et précision et sans aucune monopolisation. « Ta voix, c’est notre bol d’air. Nous ne pourrions pas en manquer ». « Si tu t’arrêtes de chanter, une terrible tristesse s’abattrait sur nous ». « Tu n’as pas le droit de te retirer !». « Tu es tout ce qu’il reste à la Kabylie. On nous a tué Matub, on nous a enlevé notre JSK. Si tu pars, il ne nous restera rien ». « Nous sommes tous des Zedek Mulud. Nous défendons tous la même chose ». « Je cite Voltaire : ‘lorsque l’innocence est persécutée, la conscience est impliquée’ ». « Tu fais barrage aux ennemis de la liberté, de la laicité et de la Kabylité ». « Si notre culture meurt, nous mourrons avec . Ta voix continuera à retentir ». « Ce que tu fais est beau, tu nous embellis. Lorsque le poète n’est pas valorisé, la culture court à sa perte ». « Nous sommes les jeunes d’At Zmenzer. Je peux t’assurer que pour tout ce dont tu aurais besoin, tu n’auras qu’à nous appeler. Et nous serons là ». « Mulud a grandi ici, parmi nous, a At Xelfun. Nous savons tous qui il est, qu’il n’est pas un provocateur, qu’il n’aime pas le mensonge, et qu’il se bat pour la Kabylité ». « En lisant la nouvelle de son retrait, j’ai eu très mal. Mulud c’est ma lumière. C’est le poète qui éduque les kabyles. Mulud on t’aime ! ». Intervention de Zedek « Votre geste et votre soutien me vont droit au cœur et me redonnent beaucoup d’espoir. Il faut savoir que le 3 Aout, j’étais venu de mon plein gré. Ma participation était naturelle. Amazigh, ca veut dire Homme libre, et j’estime que l’on doit redonner un sens dans la pratique à notre nom. Notre liberté doit se voir sur le terrain. Je trouve ca inacceptable qu’un kabyle risque des représailles parce qu’il ne fait pas ramadan, parce qu’il mange en public. Le 3, nous n’étions pas aussi nombreux que nous pouvions l’être, mais toutes les causes justes commencent dans ces conditions. Mais il faut dire qu’après l’évènement, je me suis senti très isolé, et ce, malgré la présence de quelques amis. J’ai décidé de prendre la décision de me retirer parce que j’avais l’impression d’être dans le viseur des critiques juste à cause de ma qualité d’artiste. J’ai pensé qu’en laissant tomber la chanson, je redevenais un citoyen classique et qu’on n’aurait plus d’excuse pour me contester l’exercice de ma liberté d’expression. J’ai aussi pensé que si je prenais une telle décision, un choix important s’imposerait : soit j’étais soutenu et cela se manifestera, ce qui me conforterait dans mon combat et ses difficultés. Soit j’étais finalement réellement seul, ou presque, et dans ce cas je n’avais plus besoin de continuer à me battre, puisqu’un combat doit se mener de façon collective. Mais aujourd’hui vous êtes là, vous avez tranché cette alternative. Le combat va continuer! Tant que vous êtes encore là, la Kabylité vivra ! ».
Posted on: Tue, 27 Aug 2013 19:03:33 +0000

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