Zaghouan : Histoire et civilisation. Zaghouan est une ville qui - TopicsExpress



          

Zaghouan : Histoire et civilisation. Zaghouan est une ville qui a toujours été habitée par l’homme. En effet, depuis des temps très anciens, l’homme a conquis cette ville et s’y est installé, lui même conquis par sa beauté. . D’ailleurs, des études très sérieuses estiment que cette présence date de la préhistoire ou plutôt de l’époque de la civilisation Assyrienne c’est-à-dire depuis prés de cent mille ans En effet, ce qu’on a découvert à Zaghouan en témoigne largement : des cimetières, tombes et fosses communes taillés à même la roche sous forme de chambrettes se trouvent encore non loin du village de Sidi Medyen qui est situé derrière la montagne de Zaghouan ( Djebel Zaghouan) mais aussi dans d’autre endroits tels que Ain Asker et Sidi Zid. Et si l’on n’a rien encore sous la main pour prouver que la ville de Zaghouan était fort prospère à l’époque carthaginoise ( l’ère punique), cela n’empêche pas d’exhiber de nombreuses preuves irrévocables de son essor et de sa prospérité à l’ère romaine et plus particulièrement au 2ème et au 3ème siècle après J.C. Effectivement, la ville a vécu un essor civilisationnel de taille ce qui lui a valu la nom de Municipe ( municipalité) : preuve tangible de son statut de cité à part entière ; les Zaghouanais eux-mêmes, tirèrent profit de l’aubaine et eurent l’honneur d’accéder au statut (ô combien convoité à l’époque !) de Citoyens de Rome ! D’après les chercheurs, « Ziqua » (l’ancienne appellation de l’actuelle ville de Zaghouan ) renvoie à cette époque. Il est fort probable aussi que son nom est une dérivation du mot aqua, qui veut dire « eau », faisant allusion à la richesse principale de la région . D’ailleurs, il est maintenant établi que le nom « Zaghouan » est, à son tour , une variation un tant soi peu grossière de « Ziqua ». Ces même chercheurs estiment que la ville actuelle est construite sur les décombres même de l’ancienne ville romaine. Plusieurs sculptures le prouvent et l’une d’elles fut offerte à Boniface : gouverneur d’Ifriqiya ( 423-432 J.C.) en l’hommage à cet homme qui a œuvré pour la restauration de la ville et sa rénovation . Néanmoins, la pièce à conviction la plus importante attestant de l’importance historique de Zaghouan à l’époque romaine et même longtemps après est le fameux « Temple des Eaux » dont la stature se dresse fièrement aujourd’hui encore sur les hauteurs de la montagne de Zaghouan. «Le Temple des eaux » a été érigé sous le règne du bon roi Adrianus qui a régné sur la ville de 117 à 138 ap.J.C. La source d’eau qui jaillit d’en dessous marque le premier maillon d’une longue chaîne de colonnes qui échoue à Carthage : ce sont les aqueducs qui suivent leur bonhomme de chemin semant sur leur passage faste et prospérité aussi bien sur le plan agricole que social. Longs de 123 kilomètres, les aqueducs de Carthage et derrière le génie de l’homme de l’époque et son savoir-faire pour ce qui est de l’art architectural. Les aqueducs, dévastés puis négligés par les Vandales, furent vite restaurés par les Byzantins puis par les conquérants arabes (lors des états de siège). Les aqueducs furent de nouveau délaissés et négligés jusqu’a l’avènement des Fatimides puis des Hafsides. Quand le calife Al Mostansar Billeh Al Hafsi les a restaurés au 13ème siècle ap. J.C. et en a exploité l’eau pour arroser les parcs et promenades de Ras Tabia ainsi que les célèbres jardins de l’Ariana. Malheureusement, les aqueducs furent encore saccagés mais cette fois-ci par les Espagnols. Avec l’éclosion de l’Islam au sein du Maghreb, Zaghouan fut conquise au 7ème siècle ap. J.C. par le chef militaire Moussa Ibn Nouçaîr. Ensuite, la ville fut gouvernée par les Aghlabides puis les Fatimides avant d’être envahie par les Espagnols. A l’aube du 16ème siècle des hordes d’Andalous, fuyant la tyrannie des espagnols y prirent refuge. Ils s’y installèrent en y instaurant les bases de leur civilisation. Ils firent bâtir des maisons des boutiques et firent ouvrir des routes. Les Andalous installés à Zaghouan était férus de jardinage. Les jardins et autres espaces verts qu’ils ont entretenus enlaçaient la ville formant une merveilleuse ceinture verte où l’on trouve des espèces variées d’arbres fruitiers et de fleurs multiples et ce grâce à l’abondance de l’eau de Zaghouan. Ils s’intéressèrent aussi à la confection de la « chéchia » (sorte de couvre-tête généralement de couleur rouge) et au traitement du cuir. Ils firent construire des tanneries et des fabriques pour la confection de couvertures en laine et pour la fabrication de la fameuse chéchia. Cette fabrique porte le nom de teinturerie (littéralement maison du teinturier : arabe « Dar Assabegh») qui fut transformée en école primaire sise à la rue de Chaouachia, et devient par la même occasion l’une des plus vieilles écoles de Zaghouan étant donné qu’en 1897 elle accueillait déjà 109 élèves dont 14 filles. Aujourd’hui encore , la ville de Zaghouan porte en elle cette empreinte andalouse assez particulière et qui se voit surtout dans les usages, traditions et habitudes de ses habitants : On peut déceler cela dans l’art de distiller l’églantine (rose blanche musquée), et dans le doigté inégalable dans la préparation du « kaàk el warqa (sorte de gâteau rond sous forme d’anneau, fourré généralement aux amandes et parfumé à l’eau de rose) mais aussi les tapis et « mergoums ». De même, l’aspect architectural de la vieille cité mérite aussi d’être cité notamment avec le fort beau mausolée du saint homme Sidi Ali Azzouz, ou la grande Mosquée ou encore certaines propriétés privées. Zaghouan à l’ère chrétienne : Le Christianisme fut introduit en Afrique du Nord par le biais des nombreux ports qui s’y trouvaient et grâce aux commerçants venus de l’Orient qui s’y sont installés. Des preuves de cette présence chrétienne nous sont parvenues dès le 2è siècle ap. J.C. En effet, divers écrits relatent les récits atroces de l’oppression et des supplices subis par les martyrs chrétiens. D’autre part, la grande messe célébrée à Carthage en 256 ap. J.C. assurée par l’évêque d’alors Saint Cyperien, nous permet de savoir qu’à l’époque, Ifriquia comptait aux moins 87 évêchés. Zaghouan était représentée par l’évêque Séjermès. Cette représentation constitue l’une des plus anciennes attestations de la présence chrétienne dans la région. Aujourd’hui encore, on peut trouver des traces indéniables qui renvoient à l’époque chrétienne.
Posted on: Sun, 14 Jul 2013 11:13:15 +0000

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