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ws Résultats des législatives, manifestations de l’opposition : Sidya Touré s’exprime… CONAKRY- L’opposition guinéenne va-t-elle accepter les résultats qui seront proclamés par la commission électorale nationale indépendante ? Dans un entretien exclusif accordé à notre rédaction, le porte-parole de cette opposition, Sidya Touré, est revenu sur ce scrutin législatif très controversé. Exclusif ! AFRICAGUINEE.COM : Bonjour monsieur TOURE ! SIDYA TOURE : Oui bonjour ! AFRICAGUINEE.COM : Monsieur Touré, les guinéens se sont rendus le 28 septembre dernier aux urnes pour choisir leurs députés, quelle analyse faîtes- vous du déroulement de ce scrutin ? SIDYA TOURE : Ecoutez, je pense que les responsables de la gestion des élections dans ce pays ainsi que le gouvernement, ont réellement trahi ce pays. Nos compatriotes se sont mobilisé de bonne foi le 28 septembre en espérant que cette élection allait être une opportunité pour eux d’exprimer leur point de vue : à savoir, envoyer la majorité qu’ils souhaitaient et puis surtout, mettre un terme à la transition qui a durée depuis trois ans. Au lieu de cela, nous avons assisté à des cuisines électorales que personne ne pouvait s’attendre, où vous voyez les mêmes qui votent à l’uninominal mais qui ne votent à la proportionnelle ; où vous avez des résultats soviétiques comme à Mandiana où 97% des électeurs qui votent pour un même parti et où vous n’avez pas des bulletins nuls. Mais par contre à Kaloum (centre administratif, ndlr) on nous dit qu’il y a à peine 51% des électeurs qui ont pu voter. A N’zérékoré où il y avait 228 000 électeurs, vous avez 30% seulement qui ont pu voter soit 69 000 personnes, et la moitié des bureaux de votes ont été jetés, soit 182 bureaux de vote sur 419. Voila le genre d’élection auquel on a assisté. Et quand on centralise les résultats aujourd’hui, on se rend compte que le RPG, rien que dans le gouvernorat de Kankan, se fait pratiquement 600 000 voix. C’est une histoire de fou. Donc, j’estime que nous n’avons pas rempli le contrat que les gens attendaient de nous, et que ces élections c’est un échec. C’est la raison pour laquelle l’opposition maintient toujours son rejet. AFRICAGUINEE.COM : Au cas où le pouvoir ne céderait pas, jusqu’où l’opposition compte-t-il aller ? SIDYA TOURE : Ecoutez, nous allons aviser au fur et à mesure. Dans un premier temps, nous n’acceptons pas ces résultats parce qu’ils ne correspondent pas à la réalité du vote. Chacun de nous peut le mesurer dans son fief. Nous estimons que ce n’est pas ce que les guinéens ont voulu donner comme message. Nous continuons de demander l’annulation de ces élections. Nous nous préparons pour que cela soit entendu et su partout où besoin sera. AFRICAGUINEE.COM : Plus de deux semaines après la tenue du scrutin législatif, les résultats provisoires se font toujours attendre. Comment expliquez vous cela ? SIDYA TOURE : Nous sommes à pratiquement 19 jours du vote, les résultats officiels ne sont pas affichés, mais vous savez pourquoi. Nous connaissons les résultats de Matoto depuis dix jours. Mais le RPG, tant qu’il n’a pas gagné, il nous demande de recompter. Mais au final, le résultat qu’on nous a servi hier, c’est un résultat qui met 25 quartiers dans lesquels l’UFR a 1726 électeurs de plus que le RPG pour nous dire qu’on va garder un décompte où on a qu’une avance de 1700 voix. Alors qu’on en avait 3800 qui sont prouvés dans le premier décompte qui a eu lieu il y a huit jours que dans le deuxième décompte. Donc, nous ne considérons pas ces résultats comme étant des résultats fiables. En ce qui concerne la proportionnelle, nous n’avons même pas pu faire l’échantillonnage du calcul qui avait été fait, alors que nous en notre possession énormément des PV qui ont été tout simplement raturés, transformés dont les résultats ne sont pas conformes à la sortie des bureaux de vote. Hier soir, on n’a pas voulu qu’on se prononce sur cela. Donc, oui, on a peut être fini aujourd’hui avec Matoto, mais Matoto est symptomatique de ce qui s’est passé à Siguiri. Cela a durée 19 jours, parce que la communauté internationale était là et le RPG, l’administration et le gouvernement auraient pu changer les résultats comme cela a été fait dans les préfectures que même la communauté internationale a signalé et dans d’autres ; telles que Kankan, Mandiana, Macenta, Kouroussa où il y a eu des fraudes inacceptables et inadmissibles dans un processus électoral. AFRICAGUINEE.COM : A l’occasion de la fête de Tabaski, Alpha Condé a déclaré qu’après l’installation des députés à l’Assemblée nationale, le pays sera un Etat de droit et qu’il n’acceptera pas la ‘’pagaille dans ce pays’’. Comment réagissez-vous à cette déclaration du président de la République ? SIDYA TOURE : Mais s’il y a pagaille, c’est Alpha qui a instauré la pagaille ici le premier en tant qu’opposant. J’estime qu’il n’a pas à oublier que dans les années 90 le RPG était dans la rue. Ce genre de discours n’est dans la mesure de ce qu’on veut dans ce pays. Ce que nous recherchons dans ce pays aujourd’hui, ce n’est pas de s’installer permanemment dans le débat politique. Mais pour cela, il faut que vous arriviez à un minimum de consensus. Mais on ne fait pas consensus avec soi- même, on fait consensus avec les autres. Et pour cela il faut que vous puissiez vous entendre sur ce minimum pour qu’il soit possible enfin de dérouler enfin dans ce pays un programme de développement qui est en fait d’étude politique. Mais comme ce gouvernement n’a pas de programme à réaliser, nous allons rester effectivement dans des débats stériles comme ceux là. Ce genre de menace n’a tout simplement pas de sens. AFRICAGUINEE.COM : Justement, parlant de menace, dans la déclaration du chef de l’Etat, ne vous sentez vous pas visés, à cause des menaces de manifestations de rue que vous brandissez ? SIDYA TOURE : Ne parlez pas de manifestations de rue comme si c’est une invention de l’opposition de maintenant. Il y a eu des manifestations ici de tous les temps. Ce n’est pas nouveau, et dans tous les pays. Les manifestations sont inhérentes à la vie politique. Le fait que ça soit violent, ça c’est du fait de la police et de la gendarmerie, parce que ces gens qui meurent lors de ces manifestations, meurent par balle. En général, avec ce que je sache, les militants ne se promènent pas avec des fusils. Quand on dit qu’on n’accepte pas des résultats et qu’on dit que nous allons protester cela, ça ne veut pas dire que nous allons tous nous retrouver dans la rue. C’est peut être des manifestations organisées à l’intérieur du pays, à Conakry, dans les circonstances différentes. Mais n’oubliez pas que ça c’est un droit constitutionnel. Ce n’est pas le président de la République qui régule les manifestations. Beaucoup des gens sont morts dans ce pays, mais est-ce que vous avez entendu parlez d’une enquête ouverte pour savoir qui a tué qui ? Mais pourquoi on veut poser cette question aux opposants ? Il faut la poser à tout le monde. L’un des grands problèmes que nous avons eu ici lors des manifestions, c’était en 2007. Il y a eu plus de 200 morts, nous étions avec le RPG, ensuite ça été le stade du 28 septembre en 2009. Tidiane Traoré a été blessé en même temps que nous en tant que représentant du RPG. AFRICAGUINEE.COM : Autre sujet qui défraye la chronique c’est l’arrestation monsieur Billo Sy Savané, qui a été libéré et soumis à un contrôle judiciaire. Votre réaction ? SIDYA TOURE : D’abord Savané n’est pas mon militant. Il est franco-guinéen, un ami personnel. On a été ensemble en Côte d’Ivoire, il est proche de l’opposition. Il est un intellectuel de très grande valeur, un professeur de l’économie. Apparemment, ceux qui ont voulu en faire une affaire banale se sont trouvés face à d’autres réalités qui les ont obligés à le relâcher. Moi, Kalifa Gassama Diaby m’avais assuré qu’il aurait traité le problème avant lundi, et s’il a été libéré lundi, je vais bien être à son crédit du fait qu’il ait pu le régler. Mais je ne sais pas dans quelle condition il a été arrêté et dans quelle condition il a été libéré. Ce que j’apprends, c’est qu’il a été libéré avec une condition suspensive, puis ce qu’il est assigné pour le moment à ne pas pouvoir sortir du pays. Il est sous contrôle judiciaire. AFRICAGUINEE.COM : Ne craignez- vous pas une crise postélectorale, comme ce que beaucoup de pays dans la sous région ont vécu ? SIDYA TOURE : Mais je crois que c’est pour cela qu’il faut évité de tricher les élections, parce que ceci est le résultat d’élection bâclée et non transparente. Il faut éviter, c’est la raison pour laquelle on a accepté d’engager des discussions. Quand vous engagez des discussions, et qu’aucune des mesures arrêtées n’a été appliquée lors du vote, et surtout au moment de la proclamation des résultats, vous êtes à même de vous poser cette question. Il y a une chose que je ne comprends pas dans ces élections. Les bénéfices essentiels de ses élections c’était de sortir ce pays de la transition. L’objectif essentiel était que les gens aient la perception qu’il y a des élections en Guinée et l’opposition et le parti au pouvoir se sont mis d’accord pour que les résultats soient plus ou moins acceptés comme des résultats probants. C’est là où je reviens sur le problème de consensus minimum. Ça aurait permis de consacrer enfin notre temps au développement ce pays. C’est le véritable problème. Toute politique qui ne nous sert pas une proposition d’amélioration des conditions de vie des habitants n’a aucun sens. Nous passons notre temps à discuter du processus électoral, à nous faire trainer en longueur, et nous allons finir le mandat des cinq ans à ne parler que politique, c’est très dommage ! Moi je suis le premier à être désolé, parce que ce n’est pas ça. Le vote se fait un jour, on tourne la page et on s’attaque aux vrais problèmes de développement. En Guinée, personne ne veut tourner la page, surtout le pouvoir. On a mis trois ans pour avoir des élections qu’on aurait pu avoir six mois après la mise en place du président de la République, et aujourd’hui, nous sommes à cinq mois des élections communales et communautaires, alors qu’on n’arrive pas à liquider ces élections législatives, pourquoi ? AFRICAGUINEE.COM : Vous parliez de mesure et de consensus, la communauté internationale n’a-t- elle pas une part dans ce jeu ? SIDYA TOURE : Non, pas du tout ! Les gens viennent chez nous, c’est pour nous aider. Ils ne viennent pas pour faire quelque chose à notre place. Il appartient aux guinéens de chercher les voies et moyens de créer une nation dans laquelle nous allons pouvoir nous donner un temps soit peu la main. Il n’a pas dit donner à tout le monde, mais qu’on se dise, entre Kouyaté et moi, peu être qu’on n’a pas la même vision, mais on est d’accord que notre pays doit avoir 5% de taux croissance, doit avoir une bonne éducation, une bonne santé, doit avoir des élections acceptables. Après ça, chacun de nous fera comme il veut. Mais au moins ces objectifs fondamentaux, on s’est mis d’accord là-dessus. Tout habitant de la Guinée doit avoir un tel consensus à moins qu’on ne le veule pas du tout. AFRICAGUINEE.COM : Votre mot de la fin ? SIDYA TOURE : Ecoutez, moi je suis extrêmement perturbé par la manière dont ce processus a été conduit et par la façon dont on a vraiment retardé les résultats pour nous envoyer à des dates qu’on vient d’observer, c’est-à-dire perdre un temps inacceptable pour un résultat qui était connu. Cela donne un déclic principal pour bien comprendre comment le processus s’est passé. C’est une catastrophe. Donc, j’estime que ce n’était pas comme ça qu’on aurait pu conduire le processus. Ce processus devrait nous sortir d’une crise. Apparemment, il ouvre des perspectives des crises beaucoup plus importantes que celles qu’on a connues avant le vote. En cela, je dis qu’il y a un problème, et je rends responsable le gouvernement et la CENI, parce que ce sont les deux institutions qui ont été chargées de faire ce travail. Nous avons découvert qu’il y avait des listes parallèles, nous avons trouvé des listes d’émargement parallèles, nous avons trouvé des enveloppes, on a trouvé chez les chefs des quartiers tout une panoplie de vote à Matoto, à Ratoma, à Boké. On a trouvé partout, ce n’est pas comme ça qu’on peut gagner des élections. Donc, j’estime que le fait de n’avoir pas pu régler ce problème risque d’être un handicap par la suite. Le handicap principal ce n’est pas les élections, le handicap principal en Guinée c’est l’incapacité du gouvernement à conduire un programme de développement pour le pays. Mais je pense qu’ apparemment il y a une volonté de maquiller cela dans un débat politico-électorale dont on ne sortira pas de si tôt. C’est assez dommageable pour notre pays. Nous estimons que des meilleures conditions seraient apportées, si jamais d’autres élections devraient se faire ici, si possibles sous surveillance électorale. Nous avons tenu une réunion ce jeudi, nous avons réaffirmé notre volonté de maintenir le refus d’accepter ces élections et d’en demander fermement l’annulation. Nous en sommes là, et nous continuons la réflexion ce soir et demain pour savoir quelle est l’attitude à tenir. AFRICAGUINEE.COM : Merci d’avoir répondu à nos questions ! SIDYA TOURE : SIDYA TOURE : Merci à vous ! Interview réalisée par Aliou BM Diallo Pour Africaguinee (+224) 664 93 46 24 Rubrique: Politique date: 18- Oct-2013 à 23:44:02 Partager: :
Posted on: Sat, 19 Oct 2013 06:05:00 +0000

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