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Anonyme: Ci-dessous le temoignage : « Le premier contact » J’ai longtemps eu de l’extérieur, pour avoir comme tout le monde un jour pousser les portes d’un de leur magasin, une image vieillotte des magasins Schlecker. Ces grands magasins blancs, au mobilier, pardon, aux planches cloutées les unes sur les autres pour former des meubles muraux sur lesquels pendent les câblages de caisse, ces mêmes caisses d’un autre âge, fabriquées par Olivetti, marque d’informatique d’entreprise, vestige des années 80, dont le plastique a lentement mais surement jauni au point d’en devenir d’un beige foncé à l’épreuve de n’importe quel produit d’entretien même le meilleur. Ces magasins où les employés portent encore une blouse blanche orné du logo de l’entreprise, un héritage tellement obsolète des années 70, qui fait qu’il suffit d’un moment d’inattention pour ne plus savoir si on est dans une parapharmacie ou un supermarché. La vie fait qu’un jour je me retrouve en entretien en vue d’un poste de Responsable de Magasin au sein de cette société. Face à moi lors de ce premier entretien, un homme d’un certain âge, d’allure assez grande même si il est assis, le cheveu un poil gras rabattu vers l’arrière, costume anthracite de mauvaise facture ou issu d’une collection datant d’au moins dix ans, lunettes sur le nez, un modèle certainement manufacturé la même année que son costume. Impeccable, rien à dire, il colle, il « match », comme on dit aujourd’hui en langage corporate, complètement avec son enseigne puisque c’est le Manager Général des magasins France, Monsieur R. Au fur et à mesure, il essaie de me faire saliver avec son argumentaire de marchand de tapis : sa clientèle fidélisée depuis des années, la rénovation récente des magasins qui avance (oui chez Schlecker, en 2011, quand on a 27 magasins sur une ville et qu’on en refait que un ou deux en un an, on avance, ?!!?), la rigueur « allemande » dans les procédures internes, qu’il illustre du doigt en pointant quelques épais classeurs, portant chacun une lettre du nom schlecker, censés contenir « toutes » les réponses à « toutes » les questions que nous serions censé nous poser au jour le jour au sein d’un magasin. L’argumentaire servant à vanter les mérites de l’entreprise s’avère au final faiblard mais l’entretien est cordial, il me raconte un peu son parcours, façon « exemple à suivre, fiston », l’American Dream version Monsieur R. : lui simple stockman chez Superdrug, destiné à une carrière de prof de sport qui ne se fera jamais suite à une vilaine blessure au genou, qui grimpe non sans mouiller le maillot, car il a un frigo a remplir, puis une famille à nourrir, une à une les marches de la société jusqu’au poste qu’il occupe ce jour-là, survivant du rachat de la chaine de magasin familiale varoise par le géant allemand aux pieds d’argile Schlecker. Même si le pathos est loin de me faire rêver, j’acquiesce d’un sourire en feignant de l’écouter avec un peu d’admiration. Fin de l’entretien, un serrage de louche en guise de point final à ses derniers mots : « un chef de secteur va vous rappeler pour un entretien ». Ok pas de soucis, moi j’ai besoin de bosser.
Posted on: Mon, 04 Nov 2013 08:43:23 +0000

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