Article : Positionnement Bordeaux 2013 / millésime - TopicsExpress



          

Article : Positionnement Bordeaux 2013 / millésime bipolaire Paul Pontallier, du château Margaux, parle de “ millésime compliqué...mal commencé ... merveilleusement poursuivit ” (in vidéo agence fleurie *) d’autres auraient dit ...merveilleusement pourris. Vendanges et vinifs faites, on peut se demander quel sera le dénouement de ce scénario à intrigue qu’à été le millésime 2013. Code vin vous propose en off, quelques témoignages de terrain et commentaires authentiques pour se faire une idée de la réalité. Quel diagnostique ? Pulls et parapluies jusqu’en juin, clim à fond juillet août, septembre mitigé - Alain RAYNAUD: (château du Parc, consultant international*). Sans démagogie, il parle de millésime très dur. A commencer par les orages, 10 000 ha ravagés, du jamais vu. De la coulure sur les vieux pieds, et surtout avec des sols gorgés et le retour des fortes températures : alerte au botritis. Aux regards de toutes les propriétés qu’il conseille, ceux qui n’auront pas manqué de vigilance feront une récolte raisonnablement qualitative. Donc à prévoir quelques happy few pour 2013. Le grand écart climatique de 2013 donne raison aux sols historiques bordelais. Ceux capables de réguler l’approvisionnement en eau des racines, la rejeter quand il y en a trop, mais en garder pour les moments de manques. Après la révolution méditerranéenne du changement climatique, on a trop vite oublié les millésimes où il fallait acheter du sucre. A quel autre millésime ressemble ce 13 ? - Bernard Grandchamps, (BG Conseil*) le met dans la lignée du 1992, et complète en disant que les vieux de la vieille le comparent aux 1977. En bon ingénieur et oenologue (*) il rappel qu’un millésime c’est une une moitié de viticulture, et une moitié de vinification. Avec les outils high tech dont disposent maintenant les vinificateurs, on sait faire du vin là ou la génération précédente ne pouvait pas. Annus botritis, annus horribilis ? Les conditions anti cycloniques de juillet et août ne rattraperont pas le temps perdu du mois de juin, septembre mitigé non plus, et le soleil bas d’octobre encore moins. L’enjeu stratégique de la vendange a été de combiner deux cycles inverses, jouer les prolongations pour gagner en maturité, et en opposition ne pas laisser le temps au botritis de trop dégrader les baies. Pour les non initiés le botritis c’est la pourriture grise. Ce corps étranger met pas mal de bazar dans la fabrication du vin. Le plus évident est le goût de moisi terreux qu’il apporte et qui défigure un vin. Il y a aussi les effets secondaires, baisse de la coloration et des tannins, oxydation...que du bonheur. Quand les actions préparatoires à la vigne ne suffisent, il faut se défaire à tout prix des raisins contaminés en les séparant. Un gros travaille de main d’oeuvre. A ce stade, il est possible de chauffer le moût de raisin pendant une douzaine d’heures à 65°c. Par après, on peut également le gommer en utilisant des copeaux de chênes toastés qui vont masquer ce défaut. - Virginie PRADET, (Pradet Motoculture*) n’a pas eu de difficulté à prouver le bénéfice des machines à vendanger grâce à leur réactivité. Cette année, elles ont été un facteur déterminant pour ramasser au bon moment, même par ceux qui se défendent de les utiliser habituellement... Cela d’autant que la main d’oeuvre était occupée à d’autres récoltes au moment de vendanger tardivement. Bordeaux est océanique, naturellement pluvieuse.Sans les particularités hydrologiques de ses sols elle ne pourrait pas accueillir une plante fondamentalement méditerranéene. Le grand gagnant de cette année sera le cabernet sauvignon. Mieux équipé avec une peau épaisse. Le merlot à vraiment beaucoup plus souffert. Quid des vins bios dans ce scénario ? - Paul BARRE, ( château La Grave*) avoue n’avoir rien compris cette année à la biodynamie. Il constate une force de croissance démesurée et confesse une inhibition qu’il a eu à choisir quels moyens d’actions devant l’ampleur des réactions de la vigne. Il confesse aussi ne pas remarquer décart sanitaire entre sa vigne et celle de ses voisins, et ne se sent pas un un cas particulier. Nul doute que l’homme chevronné sortira cette année encore un très beau vin. - Yvon MAINVIEL (chateau Lagarette*), autre biodynamiste est lui beaucoup plus pessimiste. Pris par ces autres activités, il n’a pas pu déployer avec son épouse Olympe les efforts extra ordinaire que demandait ce millésime. Une année de jusquau-boutistes ? - Pierre REBAUD (château Gaby*) présente le millésime de du Gaby avec les premières qualités d’un bon vin. A l’autre bout du spectre, château Moya, des mêmes propriétaires en côte de Castillon, a été intégralement ravagé par la grêle. L’équipe technique sans perdre courage se mobilise quand même. Tout ça pour produire un vin qui demandera plus de travaille encore, pour une quantité réduite par dix. Juste pour l’honneur en somme, l’honneur de faire non pas un vin, mais du vin de qualité. Dans cette année de tous les dangers, la maîtrise des opération au vignoble a été prépondérante. Pour les patrons vignerons, ceux qui signent de leur nom leur vin comme un engament personnel, l’année a été sportive. - Hugues DELAYAT (château Hourbanon) raconte comment son fidèle tracteur a eu un arrêt maladie de 15 jours pour cause d’une nécessaire transplantation d’organe. En dépit de ce stress supplémentaire, ses cabernets ne seront pas moins bon, son sol drainant de grave fine fera la différence. L’année aura encore plus que d’habitude imposé sa direction au vigneron, avec un très fort recentrage sur les cabernets. - Caroline NOËL-BARROUX (chateau Barrabaque) faisait sa deuxième récolte d’une nouvelle parcelle de Malbec très qualitative, nichée sur le haut du coteau; très drainant et exposé. Une cueillette des petites graines top pour une belle extraction. Elle ne le mariera pas au merlot mais au cabernet sauvignon cette année. A coup sure une pépite. Les liquoreux pourront eux aussi sortir leur épingle du jeu. Une année tendue, avec des (encore) plus petits volumes. La stylistique sera bonne, du fruit et une bonne vivacité. Si Yquem a donné la permission de faire du vin alors tout va bien… Les plus chanceux cette année, c’est souvent le cas dans les millésimes techniques seront incontestablement les blancs secs. Quesl effets économiques après ce millésime ? - Olivier Antoine GENY ( AOC conseil) émet un jugement pessimiste sur le marché des vins de Bordeaux. La baisse de récolte du Bordeaux 2013 va faire augmenter la demande des acheteurs: inquiet de ne pas avoir les volumes suffisants. Dans le même temps, les entrées de gamme en IGP (Languedoc notament) vont confirmer leur augmentation de part de marcher auprès de la très nécessaire grande distribution. Quand cet effet sera avéré, lors de la campagne de primeur, les acheteurs (dont les asiatiques) bouderont les grands crus, locomotives du marché. . Les coûts de production à l’hectare vont grimper, la rentabilité des bordeaux va baisser. La pression financière va certainement entraîner une augmentation des transactions à cause des tensions de trésorerie (déjà antérieures au millésime). L’avantage immédiat sera de délester les stocks. * Références -Paul Pontallier : agence-fleurie/2013/10/infoprimeurs-millesime-2013-avis-dexpert/ - Alain Raynaud terredevins/alain-raynaud-le-karl-lagerfeld-de-loenologie/ - Bernard Grandchamp : myglobalbordeaux/author/bernard/ - Virginie Pradet :pradet-motoculture/ - Paul BARRE : vignoblespaulbarre/ - Yvon MINVIEL : chateaulagarette.blogspot.fr/2011/03/film-biodynamie-lesprit-du-vin-le.html - Pierre REBAUD : chateau-dugaby/leblog/category/lequipe/ - Hugues DELAYAT : hourbanon/ - Caroline NOËL-BARROUX chateaubarrabaque.fr/Fronsac/fronsac_canon_fronsac.html - Olivier ANTOINE-GENY : aoc-conseils/index.php?p=2
Posted on: Tue, 12 Nov 2013 04:18:50 +0000

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