Au troisième jour de l’été, tu étais déjà là. T’avais - TopicsExpress



          

Au troisième jour de l’été, tu étais déjà là. T’avais déjà changé la face du monde. De mon monde. T’es pas du genre à frapper avant d’entrer. Tu entres sans prévenir et quand tu sors, on espère ton retour. J’ai aimé ça ta différence, ta façon d’être cash. Au diable les convenances, tu ne t’en embarrasses pas. Pas de chemins détournés, pas de bavardages inutiles. Tu vas droit au but. Insouciant et avide. Sans l’ombre d’une hésitation. T’as débarqué comme ça, par hasard, derrière un écran d’ordinateur. Avec tes mots crus que je ne supportais pas. Laisse-moi te dire les autres hommes. Leur façon d’avancer à pas feutrés. De se trouver des alibis. Profitant d’une mèche de cheveux égarée sur ma bouche pour m’effleurer. Tu sais, comme dans les films, cette façon délicate de retirer la mèche rebelle du bout de leurs doigts. Et moi qui dois faire mine d’être gênée et baisser les yeux pour que le scénario soit conforme à leur désir sucré. Oh je peux pas dire que j’ai jamais pris plaisir à ça. Mais j’ai aimé l’absence de détours dont tu as fait preuve. T’es plutôt du genre à me plaquer au mur directement, faire courir mes cheveux épars sur ta peau. Plutôt du genre à foutre le bordel à ma chevelure qu’à la discipliner. J’ai adoré dès le départ ta façon de me déranger, de me traîner hors des sentiers battus, de délivrer la chienne de ses chaînes. Sans laisse, on va tellement plus loin… Débarquer avec la puissance d’une bourrasque, là, derrière l’écran. Il y a de cela des mois. Semant le chaos à l’intérieur. Commence alors notre dialogue. Des plus étranges. Electrique. Un bras de fer. Ton arrogance contre mon indiscipline. Tu m’exaspères. Je te gonfle. Je ne suis pas du genre à obtempérer. On ne se comprend pas. Pourtant, on continue. On se cherche. On a perdu le nord et on veut la chaleur. On se croise. On s’emmêle. On s’entrechoque. On s’y prend mal l’un avec l’autre. Mais on insiste. On s’acharne. Preuve qu’il n’y a pas entre nous que des dissonances. Qu’un fil ténu nous lie. On s’excite. A coups de mots. On se martèle de désir. Crescendo. Au fil des mois. On se tisse un manteau d’obsession. Pour se tenir au chaud. (Extrait de DeSirium tremens paru aux Editions Mutine en commande sur ce lien : editions-mutine.over-blog/article-vient-de-paraitre-desirium-tremens-d-isabelle-mutin-98070509.html)
Posted on: Mon, 22 Jul 2013 07:55:34 +0000

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