BCE et R Ghannouchi. « On ne nous dit pas tout » Un des - TopicsExpress



          

BCE et R Ghannouchi. « On ne nous dit pas tout » Un des apports les plus importants du 14 janvier était que le Tunisien ait eu la conviction de s’être approprié son destin. La liberté passait par là ! Tout ce qui ressemble de près ou de loin à une agression d’un journaliste, au retour de Ammar 404,…déclenchait l’ire de la société. Le gouvernement de l’ombre, le Qatar, les USA, la France, selon le clan auquel on appartient, ont longtemps hérissé les esprits et suscité le malaise. On critiquait certes les intervenants sur les plateaux TV, on se moquait des discussions de l’ANC mais au moins cela se passait au su et au vu de tout le monde. Les leaders les plus influents (R. Ghannouchi, B.C.Essebsi, Abbassi, …) faisaient régulièrement des conférences de presse pour expliciter leurs points de vue et justifier leurs prises de position. La ligne de séparation était claire, du moins au début. Le tunisien pouvait avoir ses repères et manifester son mécontentement au besoin. Depuis une année cependant, ce qui se trame dans les coulisses commence à dépasser largement ce qui est annoncé publiquement. Les alliances, les fusions, les dissolutions, battaient leur plein sans parler des personnes passe-muraille qui selon l’intérêt du moment se trouvaient tantôt dans un clan, tantôt dans l’autre. Le peuple avide de clarté, de transparence et d’absolu, commençait à se sentir laissé pour compte. Il est devenu en présence d’un Marché Moncef Bey de la politique. Le désagrément du « on ne nous dit pas tout » réapparait. La rencontre de ces derniers jours Ghannouchi-BCE, même si c’est dans l’intérêt du pays, et quelque soit sa teneur, est, de toutes les autres rencontres, la plus déroutante, la plus intrigante et quelque part la plus révoltante, car ayant eu lieu à l’étranger, car niée puis confirmée car rassemblant les deux êtres les plu séloignés de l’échiquier politique, car de l’un et l’autre camps, les bases haïssent le leader du camp opposé et s’en sentent d’autant plus trahis et manipulés. Le Prophète peut-il discuter avec Satan se disent les uns ? Bourguiba peut-ilnégocier avec Ben Laden se disent les autres ? BCE et R Ghannouchi ne devraient jamais oublier que c’est la révolte du peuple qui a tiré le premier d’une fade retraite et le second d’un exil interminable et que donc, si habiles soient-ils, ils n’ont pas le droit de décider aussi effrontément de notre avenir, en catimini, comme si révolution, il n’y a jamais eu.
Posted on: Tue, 20 Aug 2013 18:09:21 +0000

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