Bras de fer gouvernement-magistrats-police : Ousmane Batoko - TopicsExpress



          

Bras de fer gouvernement-magistrats-police : Ousmane Batoko enfonce le clou Le torchon brûle depuis peu entre l’Union Nationale des Magistrats du Bénin (Unamab), le gouvernement et le syndicat de la police nationale. Alors que chaque camp reste campé sur sa position, avec à la clé une annonce de grève des magistrats, le vice président du conseil de la magistrature suprême, Ousmane Batoko s’est invité dans la crise depuis hier, désavouant les juges. C’est dire que la tension pourrait monter d’un cran les tous prochains jours. Le conseil supérieur de la magistrature vient d’exprimer sa position pour ce qui est du bras de fer entre les magistrats, les policiers et le gouvernement. En effet, à l’occasion de la cérémonie de passation de charge entre le nouveau et l’ancien président de la Haute cour de justice hier, le président de la Cour suprême, vice-président du conseil supérieur de la magistrature a donné son appréciation sur les revendications des magistrats qui menacent d’aller en grève dès la semaine prochaine. Désaveu formel Ousmane Batoko n’est pas allé par quatre chemins pour désavouer l’Union des magistrats du Bénin. " Le Conseil supérieur, de la magistrature de la magistrature a reçu la lettre du bureau de l’Unamab le 12 juin 2013. Mais déjà le 13 juin 2013, le bureau de l’Unamab a commencé par faire des communiqués comme s’il était attendu que le Conseil supérieur de la magistrature devrait se réunir immédiatement dès réception de leur lettre de revendication. J’ai le sentiment que les jeunes collègues ne savent pas comment ça fonctionne dans le pays. Même si on peut leur concéder la fougue de la jeunesse… Mais la fougue de la jeunesse n’empêche pas qu’ils se souviennent qu’ils sont avant tout des fonctionnaires de justice. Il faut qu’ils se rappellent que l’Unamab n’est pas au dessous du Conseil supérieur de la magistrature. Qu’il se rappelle également que l’Unamab n’est pas gestionnaire du personnel et de la carrière des magistrats. Qu’ils se rappellent enfin que l’Unamab n’est pas au dessus de l’Etat. Je voudrais rappeler que l’Unamab n’a rien à exiger de qui que ce soit encore moins du Conseil supérieur de la magistrature. Il y a sans doute des erreurs qui se sont glissées dans les décisions qui ont été prises> Ses erreurs seront examinées en son temps. Il y a quelque chose que je ne comprends pas chez mes jeunes collègues de l’Unamab. Je veux bien qu’on revendique. Mais la manière de revendiquer, la manière de demander vaut autant bien que ce qu’on demande. Ça aussi, ça s’apprend. L’Unamab n’a rien à exiger de qui que ce soit. Si l’Unamab doit exiger quelque chose, c’est de ses mandants. C’est de ses mandants qu’il doit exiger le sens de la responsabilité et le sens de l’Etat. Nous ne sommes pas encore au Bénin, je crois bien à moins que je me trompe, dans la République des juges. Nous sommes dans un Etat de droit. Il faut un minimum. Je tiens à le rappeler et surtout qu’on ne nous amène pas à faire ou dire des choses qu’on n’a pas envie de faire ou qu’on n’a pas envie de dire. Chacun sait d’où il vient. " Rappel En effet, tout est parti de la décision d’ordonnance rendue par le juge d’instruction dans les affaires " tentatives d’empoissonnement et de coup d’Etat ". Alors que l’Unamab avait déjà haussé le ton pour condamner la violence et la pression faites sur le juge, ce dernier a intenté contre les responsables de la police nationale une action en justice. A cet effet, Louis Philippe Houndégnon (directeur général de la police nationale) et certains de ses collaborateurs ont été convoqués au cabinet de Toumatou Georges, Juge d’Instruction au Tribunal de Première Instance de Première Classe de Cotonou. Mais la convocation du premier responsable de la police nationale n’a pas non plus été du goût des policiers dont le syndicat est monté au créneau pour dénoncer un acharnement et un règlement de compte. Le syndicat des policiers refuse de se soumettre au " dictat " de l’Unamab et de son " protégé ", le Magistrat Angelo Houssou. Il demande alors au premier Magistrat du pays de prendre ses responsabilités afin de garantir au personnel de la Police Nationale et surtout son Chef, la protection qui leur est due dans l’exercice de leurs fonctions. Des faits qui montrent bien qu’entre les magistrats et les policiers, c’est désormais une guerre ouverte. Multi revendications Les revendications de l’Unamab sont multiples. Les dernières mutations dans le secteur de la justice font aussi objet de grognes. Après une première sortie le 13 juin dernier pour exiger du Conseil Supérieur de la Magistrature une correction de ces mutations, l’Unamab a profité de sa sortie lundi 18 juin pour proférer des menaces de grève de 72 heures à compter du mardi prochain. Elle demande au Conseil supérieur de la magistrature et au gouvernement de procéder aux corrections exigées par le Bureau Exécutif de l’Unamab dans sa correspondance en date du 12 juin 2013, et invite les chefs de juridiction à surseoir jusqu’à nouvel ordre aux installations des collègues nommés. Rebondissement A y voir de près, les déclarations du président de la cour suprême raviveront sans nul doute la tension au sein de nos hommes de droit. Le bras de fer risque donc de prendre une nouvelle dimension, vu que le conseil supérieur de la magistrature semble s’inviter dans la crise. D’ailleurs, des sources généralement bien informées annoncent déjà que la réaction de l’Unamab ne se fera pas attendre. D’où des inquiétudes sur la suite à donner à ce conflit qui oppose l’Unamab aux policiers, gouvernement et conseil supérieur de la magistrature. Les juges ont-ils les moyens de leur lutte ? Iront-ils vraiment en grève la semaine prochaine ? Ne risquent-ils pas de connaitre le même sort que les douaniers à qui le droit de grève est arraché depuis peu ?
Posted on: Thu, 20 Jun 2013 09:13:59 +0000

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