Canular, mensonge et dramaturge... l’art de gouverner - TopicsExpress



          

Canular, mensonge et dramaturge... l’art de gouverner d’aujourd’hui !!! « Le monde va être jugé par les enfants. »Georges Bernanos « Un jour que je passais en voiture près d’une école située à Balbala, j’ai été interpelé par une vieille femme, habillée en haillon qui m’a reconnu et m’a dit qu’elle était dans l’impossibilité de récupérer le carnet de son fils car elle n’a pas payé les 1000 fd de la coopérative. Alors, je lui au remis l’argent nécessaire (2000 fd) et me suis garé un peu plus loin pour connaître la fin de cette histoire. Quelques minutes plus tard, la dame en question est ressortie de l’école, le visage souriant. Alors, je suis entré à l’école et apostrophé la directrice sur son sens de civisme et lui signifié qu’elle fera l’objet d’une sanction... fin de citation » Tout le monde éducatif est au courant de cette anecdote... Il nous semble même qu’elle est arrivée jusqu’aux oreilles du Chef de l’Etat. Et nous aussi, nous sommes tombés dans le piège de la mystification qu’excelle notre cher ministre. Oui, comme tout humain que nous sommes, avec ses moments de faiblesse, nous avons cru à cette rumeur démagogique. Désolé ! Nous n’avons pas compris tout de suite le pourquoi de ce canular gros comme un éléphant. Et Comme vous, nous avons été gagnés par un sentiment d’indignation à l’égard de cette directrice coupable de tel fait ignoble et mesquin et souhaité même une sanction exemplaire à son égard afin que ce genre de pratique ne se reproduise plus. Mais, les jours ont passé et curieusement l’anecdote s’est relevée chimérique. Personne n’a été inquiétée ni bien sûr sanctionnée. Pire, la directrice, soupçonnée initialement de cet acte monstrueux, a été même promue à une autre école plus intéressante. Hallucinant ! N’est-ce pas ? « On peut mentir une fois à tout le monde, on peut mentir tout le temps à une personne, mais on ne pas mentir tout le temps à tout le monde ». Abraham Lincoln Mais le comble a atteint son apogée quand d’autres histoires aussi sordides et invraisemblables les unes par rapport aux autres ont fait leur apparition et de manière systémique. Des chroniques bizarroïdes dont le ministre ne s’en prive pas de les raconter en public et en toute occasion à chaque réunion du cabinet ou bien à chaque apparition aux médias, sans aucune gêne apparente et généralement avec cet air d’artiste- dramaturge dont il a le secret. Des histoires fabulatrices tributaires d’une nouvelle idéologie communautarisme véhiculant en réalité une nouvelle vision de pratiquer l’art de la politique moderne qui consiste donc à travestir, diaboliser des « situations normales » et à généraliser des comportements scrupuleux de quelques individus sans scrupules alors que paradoxalement, on est loin de l’exemplarité affichée en matière de corruption. La méthode est simple : on divertit ses subordonnés quand le moment ne s’y prête pas, on improvise des réunions interminables, on les fait tourner et retourner sans ménagement à des activités fictives qui ne sont pas inscrites dans leur cahier des charges, on détourne leur attention par des contrôles inopinées au quatre coins de la ville ou du pays, on mentit sciemment pour les empêcher de réfléchir sur leur sort, on divise les équipes en place en favorisant l’individualisme au détriment de la collectivité et par-dessus tout à se servir quand on veut, comme on peut et qu’est-ce qu’on veut... « Le communisme n’est ni un système économique, ni un système politique. C’est une forme de folie, une aberration temporaire qui disparaitra un jour de la surface de la terre parce qu’elle est contraire à la nature humaine. ». Ronald Reagan Ce remue-ménage est invraisemblablement les conséquences de notre système administratif vieillissant qui a jusqu’à présent fonctionne de manière complaisante et cautionne tout : démarches frauduleuses, bêtises humaines, injustices démesurées... Un système administratif qui a fortement besoin d’être reformé avec de nouvelles normes de gestion garantissant et respectant des règles, valeurs et idéaux fondamentaux relatifs l’éthique déontologie professionnelle de la bureaucratie moderne pour protéger les biens publics et les droits des citoyens. Un système administratif qui n’est pas malheureusement encore armé contre le label d’un nouveau genre de néo-libéralisme autoritaire en vogue dans notre pays et utilisé sciemment par les ministres et parfois quelques directeurs généraux depuis déjà quelques années. Un système administratif qui reste profondément ignorant de son pouvoir institutionnel « garant des institutions de la république » devenu, hélas au fil des années, un mythe. C’est pourquoi, aujourd’hui, nous nous retrouvons tous dans des situations inédites où personne ne s’étonne : - que les règles instituant les offres du marché public ne soient plus respectées, - que certains membres de la famille du « grand chef » interviennent dans la gestion administrative ou dans les travaux du bâtiment en rénovation, - que le véhicule de service du proviseur du LIC (financé par la BAD) soit confisqué pour être utilisé à des fins personnelles par le ministre, - que les élèves venant des écoles privées ne soient pas encore admis dans les collèges publics comme il était d’usage et cela déjà un mois après la rentrée scolaire, - que tous les courriers adressés à nos supérieurs finissent dans les oubliettes des tiroirs, - que certains soient porteurs d’étiquettes « d’instigateurs » juste à cause de leurs engagements à chercher à se démarquer de ce moule doctrinal « du parfait et docile enseignant ou fonctionnaire », - que certains attendent impatiemment une affectation pour reprendre leur service et cela presque deux mois après la rentrée des classes alors que ce travail de carte scolaire et du mouvement du personnel étaient bouclés pendant les vacances scolaires auparavant avec l’administration précédente décriée comme incompétente, - que l’administration centrale soit paralysée par un pouvoir centralisateur ne laissant tolérer aucune initiative personnelle de la part de ses subordonnés, - que les grands dossiers de la rentrée scolaire comme la qualité d’enseignement, la formation professionnelle, sont relégués en second priorité, - que la pratique répressive courante est rentrée dans la normalité banale, - que nous acceptons par crainte ou par fatalité toutes ces dérives notoires du pouvoir en place et comme si nous sommes devenus de véritables masochistes en exposant nos âmes et nos corps pour se faire fouetter, « Chercher le meilleur des autres, fait ressortir le meilleur en toi. ». L’avantage d’exercer ce métier d’enseignant en outre, c’est qu’il nous apprend à avoir une approche systématique pour appréhender toute nouvelle situation. Il nous apprend à être prudents des objectifs intrinsèques qui animent certaines déclarations relatives à leur profession ou carrière surtout venant d’un pouvoir peu habitué à satisfaire leurs droits fondamentaux. Ils ont cette force de caractère de ne pas se jeter corps et âme sur des situations irréversibles qui risqueraient de nuire leur environnement scolaire (élève, école...) Aujourd’hui, plus que jamais, la communauté éducative est bien consciente que la duperie a assez duré et qu’elle n’y croit plus à cette politique cavalière qui consiste à dramatiser des situations « normales » et à soulever des tornades de poussière juste pour détourner leur attention sur la réalité de leur environnement professionnel et de leur niveau social. Elle est bien consciente que les agissements douteux montant en flèche et gagnent en ampleur, chaque jour qui arrive, et singulièrement avec une assurance et des certitudes d’impunité institutionnelle. On aurait de la peine à imaginer que la rigueur, la transparence et l’exemplarité sont des attitudes privilégiées par le ministre si on n’accumulait pas ces nombreux témoignages de nos chers concitoyens habitués depuis longtemps à ne pas mettre en cause publiquement les attitudes de leur hiérarchie. Certaines personnes ont tendance aussi à ne pas comprendre que la ouate institutionnelle qui jadis absorbait toutes ces bêtises humaines et dont le monde s’en accommodait en apparence est finie, terminée grâce à l’effet de la mondialisation des droits humains dont font partie la liberté et la démocratie sur toutes ces formes institutionnelles. Elles n’imaginent pas également que les souffrances et les humiliations demeurent prêtes à se réveiller et à éclater au grand jour, ce qui serait très préoccupant en cette période très difficile où l’école de la république commence à se redresser péniblement après ces années d’immobilisme de grèves. Enfin, on a tendance à penser que ce n’est pas parce qu’on est atteint d’un mimétisme profond qu’on est aussi touché par la cécité. C’est la raison d’être de notre mission en tant que Collectif pour la Défense des Droits du Personnel de l’Education Nationale et de l’Ecole Publique (C.D.D.P.E.N.E.P.). Préservez les intérêts de la communauté éducative de toutes ces formes d’injustice. Par un enseignant
Posted on: Sun, 20 Oct 2013 07:10:15 +0000

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