Ce soir, Musique et Citations sort sa deuxième critique cinématographique et je vous propose le thriller Prisoners réalisé par le canadien Denis Villeneuve. Le film a été bien accueilli au festival de Toronto et est en bonne passe pour les Oscars... Bon pour lhistoire je vous la fais courte: Deux fillettes de 6 ans, Anna et Joy sont kidnappées dans la banlieue de Boston. Très vite un premier suspect est interpellé par le détective Loki en charge de laffaire suite au témoignage du père dAnna: Keller. Faute de preuve le suspect Paul Dano, déficient mental est relâché mais sa libération nest pas du goût de Keller qui va franchir la ligne blanche pour tenter de le faire parler. De son côté linspecteur Loki tente de trouver des indices pour retrouver les petites filles. Une course contre la montre sengage. Elle mènera les protagonistes jusquaux frontières du mal... Prisoners est un film sombre qui sur un fond de kidnapping mêle des thèmes beaucoup plus dérangeant comme la pédophilie et nous dresse le portrait dune Amérique plus complexe quelle nous apparaît avec lomniprésence de la religion. En effet la deuxième scène du film est une scène de Thanksgiving, on a le portrait dun père nationaliste mais aussi très pieux, vestige du pionner prêt à tout pour défendre sa famille quitte à se perdre dans une obsession de survivant à une pseudo apocalypse. Au passage chapeau bas à Hugh Jackman pour son interprétation très réaliste de ce personnage qui oscille entre bonne morale biblique et sa volonté de retrouver sa fille à nimporte quel prix. Un point que jai particulièrement apprécié dans ce film, cest que chaque personnage a un défaut, le kidnapping fait resurgir leurs démons intérieurs comme le souligne Denis Villeneuve, le réalisateur: Chaque personnage du film est, d’une manière ou d’une autre, prisonnier des circonstances, de ses propres démons ou de la peur. Chacun doit faire face à un emprisonnement qui lui est propre, et va devoir se battre pour retrouver la liberté. Le père Keller, sa femme Grace Dover droguée par les médicaments et anti-dépresseurs, linspecteur Loki -interprété par un Jake Gyllenhaal captivant- en proie des troubles obsessionnels du comportements et qui commettra une bavure (je ne vous dis pas laquelle) mais aussi Nancy Birch, la mère de lautre fillette Joy et qui décide de ne rien révéler à la police lorsquelle apprend que Keller a séquestré et torturé Alex Jones (le premier suspect). Dailleurs on peut saluer la performance exceptionnelle de ce dernier: la scène de linterrogatoire par Keller est absolument saisissante. Enfin je vous conseille daller voir ce film pour lambiance qui y est recréée, les séquences sont longues, on sattache sur des détails (cf tatouages des personnages par exemple) qui mettent le spectateur mal à laise, on joue sur les contrastes, les lumières comme avec la scène de lapproche du camping-car au début sous une pluie battante ou bien encore lorsque Loki conduit une des fillette à lhôpital, les gyrophares, la pluie, la caméra immergé au coeur de la voiture; on sy croirait vraiment. Bref je ne peux que vous conseiller daller voir ce film digne dun -Alfred Hitchcock en matière de rebondissements- si ce nest que pour ses performances dacteurs bien campés dans leur rôle mais aussi pour la tension quil parvient à faire naître dans une salle de cinéma. Tout ça en 2h33 quand même, oui ça peut paraître long pour certains. Avec des petites boules chocolatées dune célèbre marque de confiseries dont je ne citerais pas le nom, ça passe mieux. Le seul reproche quon pourrait faire à Prisoners cest de ne pas pousser l’interprétation des symboles rencontrés dans lenquête mais il est excusé dans la mesure où je pense quil faudrait une heure supplémentaire pour cela...
Posted on: Sun, 03 Nov 2013 21:51:51 +0000
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