Cher-es Ami-es, Je prends lhabitude de vous écrire - TopicsExpress



          

Cher-es Ami-es, Je prends lhabitude de vous écrire régulièrement : cela maide à mettre de lordre dans mes idées et dans nos journées communes de campagne. Aujourdhui, jai passé un très bon moment autour dun dialogue sur la ville et le handicap. Un très bon moment car jai appris beaucoup. Beaucoup de personnes dans mon entourage dont Belaïde Bedreddine, qui est formateur dans ce domaine, sont très sensibles aux questions du handicap. Pour ma part, en dehors de convictions et de principes, je ny connaissais pas grand chose. Au bout dune heure de dialogue avec une responsable associative, les choses étaient limpides : le problème de ladaptation des services publics, de la vie de tous les jours, de lécole aux personnes en situation de handicap nest pas dabord une question de moyens (même si cela compte), cest dabord un problème dindifférence. Un exemple tout bête : pour les personnes sourdes, laccès au service public par lécrit (Sms, mail...) est un impératif. Un deuxième exemple (tout aussi bête) : léducation nationale met souvent plusieurs mois à mettre à disposition des personnels (AVS) nécessaire pour les enfants en situation de handicap lors de la scolarisation... Or, souvent pas dAVS, pas de scolarisation. Avant Montreuil avait un petit pool de personnel qui palliait aux difficultés de léducation nationale pendant quelques mois le temps de larrivée des personnels. Même problème pour les enfants dans les centres de loisirs où certaines villes notamment Bobigny répondent vite afin de permettre à tous les enfants, avec leurs différences, dêtre ensemble. Et cela fait du bien à tout le monde ! Et pas seulement aux enfants concernés. Je pourrais égrener les exemples, et sans doute me tromper en route, mais le propos est ailleurs : laccessibilité de notre ville les personnes en situation de handicap se construira dabord par un dialogue vrai avec ces personnes et leurs associations. Je ne vis pas dans le quotidien dune personne sourde, aveugle ou en fauteuil. Or pour améliorer le quotidien de ces personnes, nous avons besoin de travailler avec elles, sur tous les grands problèmes et sur tous les petits qui gâchent la vie et la ville en commun. Et donc il faut changer de logiciel : accepter que le rôle de la Mairie est de fédérer les acteurs pour trouver des solutions. Résoudre les problèmes en sappuyant sur les compétences de notre territoire. Sans transition, permettez-moi de partager un exemple parmi tant dautres de ce qui ne tourne pas rond à Montreuil et dans le pays. Un vieil homme est venu à ma permanence. Pas loin de 80 ans. Dur doreille. Avec des difficultés de compréhension du français. Immigré, il a travaillé toute sa vie. Il touche une petite retraite, son épouse est décédée. Suite à un problème administratif, il fait lobjet dune procédure dexpulsion. Et le système sapprêtait à le mettre dehors, lui qui comprend à peine ce qui lui arrive. Dans mon quartier, à Paul Signac, avec lami. Philippe Lamarche, nous voyons passer un vieil homme : il traine un lourd chariot avec des prospectus publicitaires. Un retraité parmi tant dautres. Quand jétais jeune homme et quon regardait avec mes parents un reportage sur ces retraités anglais qui rangent les caddies des supermarchés pour gagner quelques sous, on se disait : ça narrivera jamais en France. Et cest arrivé. Dernier mot pour saluer laction et la présence ce soir à La Noue, de Belaide Bedreddine, de Dominique Attia, de Juliette Prados, dAlexie Lorca et de Frédéric Molossi auprès de plusieurs familles expulsées dont des femmes enceintes, des enfants, des bébés. Une solution provisoire a finalement été trouvé par la Mairie. Pour un soir. Est-ce ainsi que les hommes vivent ? (Jean Ferrat).
Posted on: Tue, 22 Oct 2013 21:55:47 +0000

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