Cher petit, ta bouche s’entrouvre, Demande - t - elle un gros baiser ? Non ! C’est pour qu’on y découvre L’ornement qui vient de percer. Le petit coquet sait, je gage, Ce qu’il a de plus à présent… En attendant qu’on boive à ton premier langage, Je bois à ta première dent ! Maintenant vogue la galère Tu pourras dire « j’ai mordu » Commençant au sein de ta mère Pour finir au fruit défendu. Si plus tard l’amour te réclame Pour sûr tu lui crieras : présent ! En attendant qu’on boive à ta première flamme, Je bois à ta première dent ! Seras-tu député, notaire, Artiste, marchand de joujoux, Restaurateur, apothicaire Ou joueras-tu du coupe-chou ? L’Etat militaire a des charmes Salut ! Mon beau sous-lieutenant ! En attendant qu’on boive à tes premières armes, Je bois à ta première dent ! Mais non, ton œil est pacifique Tu préféreras, plus discret Aux rumeurs de la politique Les douces voix de la forêt. Allons poète, allons, quand même Viens jeter ta pensée au vent En attendant qu’on boive à ton premier poème, Je bois à ta première dent ! Plus tard ta lèvre mignonnette Portera la moustache en crocs, Alors ta robe si blanchette Aura subi bien des accrocs Tu te marieras, chose sûre, (Il te faut bien ta part de chiendent) En attendant qu’on boive à ta progéniture, Je bois à ta première dent !
Posted on: Sat, 14 Sep 2013 17:38:58 +0000
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