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Dans unne autre Version de Tabari, Histoire des Prophètes et des Rois III 181: Ce fut dans le même mois de rabia premier que le prophète envoya quelquun pour tuer Kab, ibn Ashraf, dont il avait essuyé beaucoup dinjures. Kab était un juif, lun des principaux des Banu Nadir. Il sétait arrogé le commandement de la forteresse des Banu Nadir, et il possédait lui-même, en face de cette forteresse, un château fort, renfermant des plantations de dattiers. Il récoltait chaque année, une grande quantité de blé et de dattes, quil vendait à crédit, et il avait ainsi acquis une fortune considérable. Il avait de léloquence et était poète, car son père était de la tribu de Tayy, tandis que sa mère appartenait aux Banu Nadir. Or le jour où Zayd ibn Haritha, arriva aux portes de Médine avec la nouvelle de la victoire des musulmans, et quil énumérait les chefs quraysh qui avaient été tués, Kab, se trouvant là, dit : - Cela est impossible. Tous ces Quraysh , en effet , étaient ses parents. Lorsque la nouvelle se confirma , il se rendit à la Mecque , consola les habitants, composa des élégies sur les morts et des satires contre le prophète et contre ses compagnons. Ensuite il revint à Médine, et le même jour le prophète apprit quil avait fait des satires contre lui. Puis, chaque fois que Kab venait dans la ville, il disait : -Pleurez, pour que lon pense que Muhammad est mort, et que sa religion cesse dexister. Ces paroles furent rapportées au prophète. Un jour quil se trouvait au milieu de ses compagnons, et que lon parlait de Kab ibn Aschraf, le prophète se plaignit de lui et dit : -Qui donnera sa vie à Allah, et tuera cet homme? Lun des ansari, nommé Muhammad ibn Maslama, dit: -Moi jirai, et je le tuerai, ô apôtre dAllah! Le prophète le remercia vivement. Lorsque, trois jours après, le prophète vit quil nétait pas encore parti, il lui en demanda la raison. Muhammad répondit: -Ô apôtre dAllah, je nai pas mangé depuis trois jours, de chagrin. Jai pris envers toi un engagement, et je crains de ne pouvoir le remplir ; car Kab est un homme très considérable et habite un chateau bien fortifié. Le prophète dit: -Essaye toujours ; si tu réussis, tu seras béni ; si tu ne réussis pas, tu seras excusé. -Il me faut, dit lautre, pour cette affaire des compagnons. Il avait parmi les ansari un ami, nommé Silkan ibn Salama, surnommé Abu Nayla, qui était le frère de lait de Kab. Celui-ci, chaque fois quil venait à Médine, descendait dans la maison de Silkan ; il lui montrait de laffection et de la confiance. Muhammad ibn Maslama, vint trouver Silkan, lui fit part des paroles du prophète et lui dit : -Si tu me prêtes assistance, je pourrai accomplir cette oeuvre et être agréable au prophète dAllah. Silkan consentit et dit : -Il nous faut encore dautres compagnons. Sept ansari se concertèrent ainsi et se mirent à délibérer de quelle façon ils exécuteraient leur dessein. S’étant mis daccord, ils vinrent, avant de partir, trouver le prophète, au moment de la prière du coucher, et lui dirent : -Nous allons partir, ô apôtre dAllah, mais il faudra que nous disions du mal de toi et de ta fonction prophétique. Le prophète les y autorisa, les accompagna jusquau cimetière nommé Baqi al Gharqad, puis il leur dit : -Allez, au nom dAllah, et revenez aussitôt. Ils se dirigèrent vers le château de Kab. A une demi parasange de ce chateau se trouvait une plantation de dattiers ; la forteresse des Banu Nadir était en face, et tout autour demeuraient des Juifs. Ils arrivèrent pendant la nuit à la porte du chateau de Kab. Celui-ci, qui sétait récemment marié , dormait avec sa nouvelle épouse sur la terrasse. Silkan, ayant posté ses compagnons sur le chemin, sapprocha tout armé de la porte du château et appela Kab, qui se réveilla, le reconnut, lui répondit et regarda en bas. Silkan lui dit: -Jai à te parler. - Que peux-tu avoir à me dire à cette heure-ci? demanda Kab. -Je suis venu pour te consulter sur une affaire, répliqua lautre. Si tu peux, descends, si tu ne peux pas, je men retournerai. Kab se leva pour descendre ; mais sa femme saisit le pan de sa robe et le pria de ne pas y aller. Kab lui dit : -Cest mon frère de lait, dont la porte mest ouverte la nuit comme le jour ; ce serait mal de lui fermer la mienne, puisque je ne me suis jamais présenté en vain chez lui. La femme dit de nouveau : -Ny va pas, il fait nuit, tu ne sais pas ce qui peut arriver. -Je suis, répondit Kab, plus sur de lui que de moi-même. Puis il dégagea le pan de sa robe quelle avait saisi et dit : -Lhomme noble, quand même on lappellerait à la mort, répond à lappel. Cest là un proverbe arabe, que Kab prononçait par orgueil et pour affirmer son courage. Il ne savait pas que lui-même allait le rendre vrai, et que ses paroles deviendraient une réalité. Kab étant sorti du chateau, Silkan lui dit : -Sache, ô mon frère, que je viens de Médine, parce que ce Muhammad est un fléau ; le pays tout entier est dans la famine et dans la misère, et nous navons plus de vivres. Kab, se caressant la barbe, dit : -Par la tête de mon père! ne vous ai-je point assez dit que cela nest pas une chose sérieuse et que cette affaire na pas de fondement? Silkan dit : -Oui, cela est devenu manifeste pour tout le monde. Quant à ce qui me concerne en particulier, je suis dans la détresse, et je viens chez toi pour que tu me donnes un peu de blé et de dattes que je puisse porter à ma famille. Je te remettrai en gage ce que tu voudras. Jai avec moi quelques amis, qui attendent dans ce verger ; ils avaient honte de venir te trouver: cest pour cela que je me suis rendu seul auprès de toi, pour savoir ta réponse. Kab répliqua: -Il ne mest pas resté beaucoup de vivres ; cependant je ne veux pas te faire de la peine. Silkan reprit : -Nous sommes venus pendant la nuit afin que, si nous essuyons un refus, personne ne connaisse notre situation. Kab dit: -Je vous accorde votre demande, mais je désire que vous me donniez en gage vos enfants. Silkan répondit : -Veux-tu donc nous déshonorer parmi les hommes? Nous avons apporté nos armes, et ce gage vaut mieux que des enfants. Ce serait pour nous un déshonneur de donner en gage nos enfants, et toi, tu aurais à faire la dépense de leur entretien. Silkan lui faisait cette offre, afin que Kab ne fut pas effrayé quand il verrait les armes. Kab répliqua : -Cest bien , apporte les armes. Silkan appela ses compagnons, et Muhammad ibn Maslama, et les autres sapprochèrent avec leurs armes. Ils prirent place en face de Kab et se mirent à causer avec lui. Tout à coup, Kab sécria: -Je vous avais bien dit que cet homme est un fléau, son oeuvre na pas de consistance. Les autres répondirent: -Nous reconnaissons maintenant tout ce que tu nous avais dit. Kab avait une chevelure qui lui tombait sur le cou. Elle était parfumée de musc et dambre. A chaque instant Silkan lui prenait la tête , lattirait vers lui et en respirait les parfums, en disant: -Quelle délicieuse odeur! Lorsquune bonne partie de la nuit fut passée, Kab dit: -Déposez quelques-unes de vos armes pour que nous les mettions de côté. Silkan dit: -Allons nous promener un peu dans ce verger, pour chasser notre chagrin ; nous te remettrons ensuite les armes, que tu pourras emporter dans ta maison, et demain nous amènerons des bêtes de somme pour chercher les vivres. Kab se leva et alla avec eux, tout en causant. Silkan, de temps en temps, passait dans la chevelure de Kab sa main, quil portait ensuite à son nez pour en respirer lodeur. Quand ils furent arrivés au milieu du verger, Silkan saisit fortement Kab par les cheveux et dit : -Chargez! Muhammad ibn Maslama le serra également, et Harith ibn Aws, vint à leur aide, et tous les trois le maintinrent ainsi. Les autres prirent leurs sabres et le frappèrent. Quelquun du château, apprenant cet événement , donna lalarme ; on alluma des torches , et la femme de Kab jetait des cris du haut de la terrasse. Elle fut tuée par les Arabes, qui se retirèrent ensuite. Un coup de sabre avait atteint par erreur la tête de Harith et lui avait fendu le crâne. Le sang coulait, et, comme ils le croyaient blessé mortellement, ils labandonnèrent et séloignèrent en courant dans la direction de Médine, craignant dêtre poursuivis. Harith, ne pouvant pas courir, les suivit lentement. Cependant aucun juif nosa aller à leur poursuite. Arrivés près de la ville, ils furent en sureté et sarrêtèrent pour attendre Harith. Le jour commençait à poindre lorsquils entrèrent dans la ville. Ils trouvèrent le prophète occupé à prier, et lui rendirent compte de ce quils venaient daccomplir. Le prophète fut très heureux, rendit grâces à Allah et les remercia. Ensuite, il souffla sur la tête de Harith, dont
Posted on: Mon, 25 Nov 2013 20:57:25 +0000

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