EBAUCHE BIOGRAPHIQUE SUR LE PARCOURS DE L’ERUDIT de MANGAYE - TopicsExpress



          

EBAUCHE BIOGRAPHIQUE SUR LE PARCOURS DE L’ERUDIT de MANGAYE : THIERNO YAHYA BA, l’HUMILITE PERSONNIFIEE Par Djiby Bâ dit Demba et Mountaga Diallo PREAMBULES : Au Nom de Dieu, Le Clément, Le Miséricordieux, Paix et Salut sur le Seau des Prophètes, Mohamed pour l’Amour Duquel, le Seigneur Créa le Monde et tous ce qui l’entoure. Nous voulons par le présent document rendre grâce à Dieu qui nous a offert la force et l’opportunité de le rédiger pour retracer le parcours d’un homme, un érudit qui de nos jours, à notre humble avis est celui qui a repris le flambeau des saints ayant vécu dans la zone géographique du Fouta-Toro oriental, précisément à l’Est de Ndioum. En nous engageant pour ce travail de rédaction biographique, nous voulons nous conformer à ce qu’Allah, Subhaana Huu Wa Ta’aalaa a dit dans son Livre Saint : « Chahiid’Allaahu anna Huu Laa i laa ha Illaa Huwa, wal Malaa’ikati, wa Uulul Ilmi» (Où Dieu, Subhaana Huu Wa Ta’aalaa, met en exergue l’importance du savoir et des savants) ou encore dans un autre verset où Il Dira : « Wa man yu’ta’al ikmata, faqadd uutiya, xayran kaçiraa » (A celui à qui J’ai donné le savoir, Je lui ai donné beaucoup de bien-être). Et toujours dans le Livre Sacré où Dieu Dit « Al Ulamaa’u warasatul Anbiaa’i » (Ce sont les savants qui héritent du savoir (de la mission) des Prophètes).Quant au Prophète (SAW), Il Dira : « Izaa araada bi ibaadihi, xayran, yu faqihu huu, fid’diini » autrement dit (Si Dieu Donne une bonne prédestination à son sujet, Il le Met « au parfum de sa religion). Dans un autre Hadith, Rassoul (SAW) dira : « Rahmat’Allaahi, a’laa Xulafaa’i, faqiila man xulafaa’uka, yaa Rasuulallaahi ? Qaala : Allaziina, yuhyuuna sunnatii, wa yu Alli muuna haa ibaadallaahi » ; (Que la Miséricorde se répande sur mes « khalifes » Qui sont-ils ? lui demandèrent les membres de son auditoire ; Il répondit : ce sont ceux qui vivifient ma « sunna » et l’enseignent aux croyants). Abu Hurayrata qui était un des compagnons les plus en vue du Prophète (SAW) dit avoir entendu de ce dernier que : « Man akrama Aa’liman, faqad akrama Sab’iina, Nabiiyan ; Wa man akrama muta’alliman, faqad akrama sab’iina Shahiidan ; Wa man ahabbal Ilma wal Ulamaa’u, lamtuktab lahuu, xaqii atun ; » (Toutes personne qui honore un savant a le mérite de celui qui a honoré soixante-dix Prophètes, et celui qui honore un disciple, a le mérite de celui qui a honoré soixante-dix « Chahiid » ; et celui qui aime le savoir et le savant, il ne lui sera inscrit aucun péché) ; ou encore « Akrimuu hamalatal Qur’aani, fa man akramahum, faqad akramanii ; wa man akramanii, faqad akramal Laahuu » (Honorez ceux qui maîtrisent le Coran ; car celui qui les honore, m’honore ; et celui qui m’honore a honoré Dieu ;) Autant d’arguments fondés sur le Saint Coran et des Hadiths du Seau des Prophètes (SAW) nous réconfortent pour parler du parcours de cet homme de Dieu qui a atteint le sommet en traversant toutes les étapes confirmant ainsi la personnalité et la dimension exceptionnelles du Soufi qu’il est. D’emblée, nous nous excusons de ne pouvoir retracer de façon exhaustive tout ce qui concerne la vie de Thierno Yahya Hul’laah Bâ, nous contentant « d’ouvrir une brèche » en vue de faciliter la tâche à des chercheurs plus avertis d’approfondir ce récit ; car contrairement à ce qu’il peut paraître, ce travail n’est pas de tout repos ; notre premier objectif étant de lever le voile sur la vie de cet homme de Dieu pour le faire découvrir au grand public plus qu’il ne l’est déjà. Introduction : contexte social et historique Le Fouta-Toro, situé au nord, on le sait est incontestablement le berceau de l’Islam au Sénégal. En effet, cette partie du Pays a constitué depuis plusieurs générations, le « foyer ardent », une grande école d’où sont sortis la majeure partie de grands érudits qui ont marqué de façon indélébile l’histoire religieuse du Sénégal. Cette contrée islamisée depuis le début du 9ème siècle par le premier souverain du Tékrour, War Diaby a connu bien des bouleversements sociopolitiques qui l’ont profondément marqué ; ainsi, d’une dynastie à une autre, sa pratique de l’islam évoluera en dents de scie au gré et à l’humeur des rois qui se succéderont au trône ; la vallée connaitra sa stabilité au début du 18ème siècle ; de grandes figures religieuses, d’éminents érudits ont su maintenir allumée, la flamme qui de nos jours encore éclaire nos cœurs. Sont de ceux-là, - Cheikh Souleymane Ball, originaire de Bodé, le premier guide qui a conduit la révolution de 1776 contre le règne paganisé des « Déniyankés », - Abdoul Qadir Kane, originaire de Dimar et basé à Kobilo, premier Almamy du Fouta-Toro (1776-1807) qui a réorganisé la pratique de l’islam, - EL Hadji Oumar Foutiyou Tall, originaire du village de Halwar près de Ndioum, dont la mission expansionniste a favorisé un ancrage de la religion musulmane dans toute la partie occidentale de l’Afrique. Au début du XX ème siècle d’illustres hommes sont partis du département de Podor pour distiller leur savoir à l’intérieur du Pays ; c’est le cas de : - Seydi EL Hadji Malick Sy qui a repris le flambeau pour continuer la mission du « Prodige de Halwar », - Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, Khadimou Rassoul le fondateur du Mouridisme - Seydina Limamou Laye de Yoff - Et tant d’autres seraient tous originaires de la vallée du Fleuve. D’un héritage à un autre En nous fondant sur le contexte ci-dessus, il ne serait donc pas étonnant qu’il subsistât une relève spirituelle de la trempe de l’homme de Dieu pour qui l’opportunité nous est offerte de rédiger la biographie, même si avant lui, d’autres personnalités religieuses ont occupé l’espace « foutanké » ; entre autres, - EL Hadji Mouhamadou Lamine Bâ de Pathé-Gallo, - EL Hadji Mouhadji Bâ de Marda-Walo, - EL Hadji Mamadou Moussa Ly de Dara-Halaybé, - Thierno Hamdou Rabi Ndiath de Madina-Ndiathbé, - EL Hadji Ahmadou Ibrahima Datt de Ndioum, - EL Hadji Mamadou Aw de Thiélao et récemment, - EL Hadji Thierno Adama Gaye de Nianga-Edi qui nous a quitté dans le courant du mois de Septembre 2011. - Il en est de même pour un homme dont la dimension spirituelle a traversé les frontières du Fouta-Toro pour s’épandre dans d’autres régions du Pays ; nous voulons nommer Thierno Baro Mbour, originaire de « Baroobé-Diakel » qui s’établit dans la ville de Mbour depuis fort longtemps et son disciple EL Hadji Mamadou Saïdou Bâ fondateur du village de Madina-Gounas dans l’actuelle région de Kolda. En effet c’est en terre du Fouladou que se rencontrent annuellement des dizaines de milliers de fidèles venus d’horizons différents, célébrer le « Daakaa» qu’il a crée. Tous ces grands hommes, par leur sagesse et l’étendue de leurs connaissances ont en effet servi de guides et sources d’inspiration, des sources juteuses qui ont alimenté et continuent d’abreuver la communauté religieuse en générale et celle des haalpulaar en particulier. Certes, ils sont partis ; ils ne sont plus de ce monde, mais ils n’ont pas manqué de transmettre le bâton de relais à une génération de jeunes guides qui, tel un fil conducteur, ont continué de perpétuer l’héritage légué par les anciens. Notre travail d’écriture, porte aujourd’hui sur l’un de ces illustres héritiers, dépositaires des enseignements, Thierno Ahmadou Ibrahima Bâ plus connu sous le nom de Thierno Yahya Bâ de la communauté des «Mangaynabé» . Ce saint homme qui se réclame d’un village appelé Ouro-Maleye situé à une dizaine de kilomètres sur la route nationale II à l’Est de la commune de Ndioum, habite présentement à Richard-Toll. Quoi de plus juste et naturel que de retracer la vie et l’œuvre d’un homme dont la destinée a été évoquée et annoncée par Cheikh Oumar Foutiyou Tall lui-même alors qu’il était sur le chemin de la Djihad ? N’est-il pas en effet celui dont les ancêtres avaient accueilli et honoré le Khalifa’Tijjaniya en lui offrant, lui et toute son armée gite et nourriture lors du célèbre séjour de Diamal dans la zone de Edi ? Nous avons recueilli plusieurs anecdotes qui renforcent notre point de vue sur la dimension spirituelle de l’homme en question. Entre autres, celle du petit-fils et actuel Khalif de feu Chérif Mohamad EL Hafaz . Pour sa biographie, nous nous contenterons de rapporter les entretiens que nous avons recueillis au niveau de personnes qui l’on connu, entre autres : Son compagnon de toujours, Thierno Mamadou Diéri Dia de Guia, Monsieur Maham Sidy Diallo, ancien Gouverneur de Dakar et compagnon de jeunesse. La naissance et l’enfance : Né d’une mère, Binta Altiné dite Coumba Ndoula, qui au paravent avait perdu plusieurs couches, Thierno Yahya Bâ est venu en ce monde en 1942 dans un village appelé Diolbortol ; cette période coïncida avec le mois de « Chaabaan »que les haalpulaar appelle « yaawa ». En cette nuit de saison sèche, Dieu gratifia la zone de la première pluie. Au lendemain de ce grand événement qui marqua sa naissance – le ngatamaare – sa famille transhuma vers la zone de diéri et s’établit dans un village appelé « Hayré Sadio » où il sera baptisé. Ses premières années d’apprentissage : Trois mois après sa naissance, au mois de « Chaw’al »son père Ardo Aliou Hamady décéda et fût enterré en ce lieu. Mais avant sa mort, le vieil homme avait recommandé à son épouse d’amener leur fils chez un saint homme résident à Ndioum, lorsqu’il serait en mesure d’apprendre le Coran. Ainsi, le moment venu, la mère exécuta les souhaits se son défunt mari, amenant donc le petit Yahya chez Thierno Ahmadou Ibrahima Datt, qui en fait est membre de la même communauté que son homonyme. Emut par ce geste, le marabout félicita et remercia la brave femme mais déplora l’âge de l’enfant. Cette dernière, tenant à respecter les vœux de son défunt époux insista ; alors, Thierno Ahmadou lui fit une proposition, celle de transcrire pour le disciple la première lettre du Coran, Baa et la lui enseigner. Il ajouta à cette proposition d’inscrire le jeune Yahya auprès du marabout de son village – Thierno Ali Haby - où il devra poursuivre son apprentissage jusqu’au moment où il serait en âge de rejoindre d’autres maîtres coraniques. C’est avec ce même Thierno Ali Haby qu’il se rendra dans « le Sahal » en Mauritanie. Ils y resteront jusqu’au moment où la mère du disciple Yahya viendra en personne le récupérer pour le confier à Thierno Salif Demba Bâ de Doubangué Edi. Il séjourna avec son nouveau marabout pendant plusieurs années avant que celui-ci ne l’amène avec lui à Madina Ndiathbé auprès d’un autre célèbre érudit appelé Thierno Hamdou Rabi Ndiath où il terminera le Coran pour la première fois ; c’était en 1954 et il n’avait que douze ans (12) ans. Il poursuivra sa deuxième étape d’apprentissage pour la terminer une fois de plus sous la direction du fils de Thierno Hamdou Rabi appelé Malick Ndiath. C’est avec ce même Thierno Malick qu’il restera jusqu’à la maîtrise complète du Saint Coran et entamera avec lui le « Tafsiir ou traduction du Saint Coran » excepté le dernier « nisifs» qui en fait constitue la partie ultime du « hisb » ; il terminera cette dernière avec Thierno Hamdou Rabi Ndiath, lui-même. Il restera avec le saint homme de Madina Ndiathbé pendant 12 ans (1954-1966) Avant de quitté son maître, celui-ci l’élèvera au rang de Khalif de la tarikha tijjaniya’Mouhamadiya. Il lui donnera des bénédictions et le libérera pour retourner à Edi. La quête du savoir soufi auprès de……. EL Hadji Mama Aw de Thiélao Ayant très tôt opté pour le soufisme, Thierno Yahya quittera son village sur ordre de sa mère et se rendit à Thiélao auprès de Thierno Mama Aw, qui, en cette époque incarnait la plus haute dimension spirituelle du milieu. En plus d’être l’ami personnel d’Ardo Aliou Hamady, père de Thierno Yahya, cet homme fut celui-là qui à travers un rêve se vu au service d’un Saint homme – Alpha Hassimiyou Tall, neveu de Cheikh Oumar Foutiyou Tall – qui résidait à Médinatou Mounawara en terre Saoudienne. Convaincu du bien fondé de son rêve, et guidé par la lumière divine, Thierno Mama Aw quitta son village et se rendit à pied à la Mecque. Une fois arrivé en ce saint lieu, il n’eut aucune contrainte pour retrouver le domicile de l’homme qu’il avait vu en rêve. Alpha Hassimiyou, l’accueillit dans sa maison ; EL Hadji Mama sollicitant l’accord du saint homme pour lui faire la « khidma» (le servir) lui posera la question de savoir qu’elle était la voie la plus rapide pour conduire un disciple vers Dieu. Alpha Hassimiyou lui répondit que c’était l’eau. C’est ainsi qu’il s’empressera de remplir tous les ustensiles de la maison. Il restera avec son maître pour une durée inférieure à deux années avant que ce dernier ne l’annonçât son intention de le libérer. Cette décision fit pleurer Thierno Mama Aw ; lorsque qu’Alpha lui demanda les raisons de son désespoir, EL hadji Mama Aw lui répondit que son souhait était de rester avec lui jusqu’à ce que la mort les sépare ; L’homme de Médine lui rétorqua que c’était aussi son idée, mais que, hier soir le Prophète l’avait informé que les souhaits de son disciple pour accéder à Dieu sont exaucés. Sur le chemin de retour vers son Fouta natal et trois mois durant, Thierno Mama voyait le Prophète Mohamed (SAW) qui lui affirmait, en rêve qu’il l’accompagnait. C’est après son retour de ce voyage à la Mecque que Thierno Yahya Bâ ira le voir. Notons que Thierno Yahya, dès son bas âge, et à toutes les occasions qui le ramenaient chez ses parents, avait l’habitude de rendre visite à Thierno Mama Aw avant de retourner à Madina-Ndiathbé. EL Hadji Mamadou Moussa Ly de Dara-Halaybé C’est à l’occasion de l’une de ces nombreuses visites au Saint de Thiélao que ce dernier lui ordonna de prendre contact avec EL Hadji Mamadou Moussa Ly de Dara-Halaybé et de se soumettre à cet érudit ; Qui était Mamadou Moussa Ly ? Selon Abdoul Ata Gawlo - que la terre lui soit légère - griot de la famille Omarienne, ce grand homme aurait vu le jour « à Nioro Lamido Dioulbé dans le Soudan colonial (actuel république du Mali). A la chute du règne d’Ahmadou Cheikhou (Lamido Dioulbé) vers 1898 et sous l’intervention du colonel Archinard, le fils d’EL Hadji Omar se refugia en Pays Haoussa ; la communauté Pulaar, désemparée s’était empressée de rejoindre le Fouta sous la conduite d’un homme du nom de Bocar Baïdy Dia du clan des Halaybés. Parmi les gens de cette communauté, il y avait la mère de Mamadou Moussa Ly qui portait sur le dos ce dernier étant encore tout jeune. Fatiguée par la fuite et les intempéries du long voyage, la brave femme déposait son enfant au pied d’un arbre « le confiant » à Dieu ; mais grande fut sa surprise, au lendemain, de retrouver son fils couché à ses côtés ; elle ne sut par quel miracle cet enfant qu’elle avait abandonné au pied d’un arbre, lui avait été ramené. Ce fait ne l’empêcha pas de récidiver son acte de la veille, laissant une fois de plus l’enfant sous un arbre en le recommandant à Dieu ; et une fois de plus, le même phénomène se reproduisit ; à la troisième tentative, les fugitifs entendirent une voix puissante surgie d’on sait où qui disait les propos suivants : « Ô gens du Fouta! Si vous tenez à voyager en paix et arriver à destination sans difficultés, relayez le-vous le transport de l’enfant Mamadou Moussa Ly ». Ainsi fut-il fait. Thierno Yahya restera disciple d’EL Mamadou Moussa jusqu’à la mort de ce dernier en 1970. EL Hadji Mamadou Lamine Bâ de Pathé-Gallo. De retour à Thiélao, Thierno Mama Aw lui recommandera de rejoindre EL Mamadou Lamine Bâ de Pathé-Gallo. Dans le Fouta, toutes les autorités étaient unanimes à reconnaître que de tous, EL hadji Mamadou Lamine était sans conteste le plus humble et le plus généreux. Avec ce nouveau maître, il approfondira ses connaissances spirituelles. Lorsque son maître fut atteint par la maladie qui devait l’emporter, Thierno Yahya l’hébergera à Richard-Toll, puis le conduira à Dakar pour ses soins ; c’est dans cette ville qu’il décédera en 1974 et sera inhumé à Pathé-Gallo. Un disciple soumis et laborieux Après cette étape de sa vie, Thierno Yahya Bâ retournera souvent auprès d’EL Hadji Mama Aw pour l’appuyer dans ses travaux champêtres car ce dernier avait l’habitude de quitter le village avec sa famille pour la brousse où il se livrait à la pratique d’une culture de subsistance. Etant un disciple d’une grande soumission et d’estime à l’endroit de son maître, Thierno Yahya n’approuvait pas de le voir se fatiguer à la rigueur du travail, mais le Saint de Thiélao refusait toujours et se mettait au travail à chaque fois que cela était nécessaire. Ainsi, pendant plusieurs années, Thierno Yahya se rendait-il au champ de son maître pour l’accompagner. De temps en temps, EL Hadji Mama Aw se rendait à Richard-Toll auprès de son disciple et y restait quelques semaines avant de retourner à Thiélao ; C’est au cours de ces voyages que seront divulgués les secrets de sa « Wilaya ». Au cours d’un voyage à Dakar où il avait rendu visite à EL Hadji Saïdou Nourou Tall, en signe de soumission totale, EL Hadji Mama Aw n’avait pas hésité à enfilé son turban autour de son cou et tendre l’autre bout au grand marabout en lui demandant de faire de lui ce qu’il voulait ou bien le vendre à qui il souhaitait . S’exclamant trois fois de suite, EL Hadji Saïdou Nourou rappela que c’était aussi ce que faisait EL Mamadou Moussa Ly de Dara-Halaybé. A l’approche de sa mort, il fit des recommandations d’abord et annonça qu’il quittera ce bas monde dans la nuit du Vendredi 31 Décembre 1991 et est enterré le Samedi 1er Janvier 1992 à Thiélao tel qu’il le souhaitait, mais pas avant le lever du jour au moment où le soleil est dans le ciel ; il précisa que Thierno Tidiani Ly de Dara-Halybé, dont il connaissait le degrés d’attachement et la sincérité de la soumission à son endroit, ne serait pas à son chevet au moment de rendre l’âme et n’assistera à son enterrement qu’après plusieurs tractations; en effet ce dernier ayant eu écho de la disparition du marabout de Thiélao a tenté de joindre le lieu, mais sa voiture sera bloquée par une forte pluie qui s’est déversée dans la zone et comme prévu par EL Hadji Mama, c’est sur une charrette qu’il viendra à Thiélao. Thierno Yahya lui, sera présent aux funérailles et participera à la prière funéraire qui sera dirigée par Thierno Adama Gaye ainsi qu’à l’enterrement. EL Hadji Saïdou Nourou Tall : Les raisons de l’implantation de Thierno Yahya à Richard-Toll et actes d’allégeance Un jour, alors qu’il était à Dakar, EL Hadji Saïdou Nourou Tall avait demandé à Thierno Yahya qui il était, quels sont ses parents et s’il connaissait un certain Demba Edi ; ce dernier était un ami intime de son grand-frère Thierno Mountaga Daha Cheikhou Oumar Tall. Thierno Yahya répondit qu’il connaissait en effet l’homme en question étant donné que c’était son oncle paternel. Thierno Saïdou Nourou lui donna des bénédictions et lui demanda de revenir au lendemain ; ce qu’il fit ; après formulations de prières, EL Hadji Saïdou Nourou lui fixa un autre rendez-vous ; ainsi, trois fois de suite, il venait répondre au rendez-vous avant que le petit-fils d’EL Hadji Oumar ne daigne le recevoir ; Une fois devant le saint homme, Thierno Yahya décida de lui dire ce qu’il souhaitait : aller poursuivre ses études à l’étranger. Alors, EL Hadji Saïdou Nourou lui demanda si son ambition était d’aller découvrir les « études des mécréants ». Thierno Yahya expliqua que son souhait c’est d’approfondir ses connaissances en arabe ; selon EL Hadji Saïdou Nourou, c’était effectivement là, le meilleur moyen de devenir mécréant ; il expliqua que c’est ce qui était advenu d’Amadou Bello et que ce dernier n’est jamais revenu ; c’est sûr que si lui Thierno Yahya empruntait le même chemin c’est ce qui risquerait de lui arriver. Ainsi, EL Hadji Saïdou Nourou lui demandera de s’établir à Richard-Toll et y ouvrir une école coranique. Pour se faire, il convoqua EL Hadji Abdoul Aziz Sy et lui désignant Thierno Yahya, il dit en ces termes : « celui-ci est mon fils ; je veux l’installer à Richard-Toll ; j’aimerai que tu me rédiges une lettre que tu adresseras aux autorités religieuses et coutumières du Walo Barack, fief de Seydi EL Hadji Malick Sy ; je leur recommande vivement ce disciple ». EL Hadji Abdoul Aziz Sy adressa donc des correspondances aux Imams des mosquées de Richard-Toll, Ndiangué, Ndombo, Thiago, Dagana et Bokhoul. C’est ainsi que Thierno Yahya s’installa à Richard-Toll et mensuellement, il se rendait à Dakar auprès d’EL Hadji Saïdou Nourou qui formulait en son endroit trois fois de suites, les trois prières suivantes : « Que Dieu te Protège! Que Dieu te Gratifie de Sa Bonté ! Que Dieu te donne la « Soutoura »! Il en était ainsi pendant toute la durée de ces visites mensuelles auprès du grand marabout, jusqu’à ce que ce dernier le libérât un jour de Jeudi et lui ordonna de rentrer. En 1974, de passage à Richard-Toll alors qu’il se rendait à Ndioum pour l’inauguration de la mosquée de Ndioum-Walo, accompagné d’illustres autorités religieuses - entre autres, Chérif Mohammad EL Habib, EL Hadji Abdoul Aziz Sy et divers marabouts – EL Hadji Saïdou Nourou fit venir les populations de cette ville et s’adressa à elles en ces termes : « Ô vous, gens de Richard-Toll et environnants! Je vous informe que c’est par ma décision que Thierno Yahya Bâ, ci-présent s’est installé dans votre localité ; il n’est pas ici pour chercher de la richesse encore moins de prestige ; car il a hérité de son père plus de trois cent têtes de bovins ; sachez que toute personne désireuse de me faire la « ziyara », si elle voit Thierno Yahya, c’est comme si c’était moi-même qu’elle a rencontré ; si elle souhaite me donner de la « hadaya » qu’elle le remette à Thierno Yahya et qu’elle considère que son acte à mon endroit est accompli ». Arrivé à Ndioum, le grand marabout s’adressera également aux populations de cette localité en ces termes : « Ô gens de Ndioum ! Sachez que la marée humaine que vous venez de voir ici et aujourd’hui ne se reproduira plus jamais ». Pour apporter un témoignage sur l’estime qu’EL Hadji Saïdou Nourou portait à l’endroit de Thierno Yahya Bâ, nous rappelons le mariage qu’il a scellé entre ce dernier et sa deuxième épouse, Binta Diaw qui est la fille d’EL Hadji Ciré Bélal et de Hadja Coumba Ndiack. C’est lui-même, EL Hadji Nourou qui a pris en charge tous les frais : (la dot, la valise de la mariée jusqu’à la location du véhicule qui transporta la femme au domicile conjugal). Merci à Allah d’avoir béni ce mariage duquel plusieurs enfants son nés. C’est ainsi que Thierno Yahya, de 1966 a vécu avec EL Hadji Saïdou Nourou Tall jusqu’en 1980 date du rappel à Dieu de cet illustre et vénéré guide religieux. Mais avant sa mort, EL Hadji Saïdou Nourou avait fait venir Thierno Mountaga Amadou Mountaga Tall à qui il avait remis son « kounass » et lui ordonna de le lui recopier ; après quoi, il convoquera Thierno Yahya et lui remettant la copie, il dira : « C’est comme cela que je l’avais reçu des saintes mains d’EL Hadji Malick Sy ». Il fit ainsi du marabout de Richard-Toll « Muqadam » de la tarikha Tijjaniya et l’élèvera au rang de Khalif de cette confrérie. Tombé malade un jour de Mercredi, il restera alité jusqu’à sa mort un Vendredi 25 Janvier 1980 et fut enterré à Dakar le même jour. De saintes relations……… Bien avant et même après la mort de son maître, Thierno Saïdou Nourou Tall, Thierno Yahya avait noué des relations d’amitié et de spiritualité avec de saints hommes un peu partout au Sénégal et ailleurs ; en effet, elles sont nombreuses les fortes personnalités qui lui ont manifesté une profonde amitié et des relations saines basées sur une confiance et un respect profond ; nous ne saurons retracer ici toutes les personnes que Thierno Yahya a fréquenté mais tout en n’oubliant pas les célèbres figures religieuses que nous avons cité ci-dessus - EL Hadji Mama Aw, EL Hadji Mamadou Moussa Ly et Thierno Mamadou Lamine Bâ, - nous nous contenterons d’en énumérer quelques-unes ; Avec Thierno Racine Dia de Djellis Thierno Yahya noua amitié avec un saint homme, disciple de Chérif Mohamed EL Mouctar appelé Thierno Racine Dia originaire de Djellis ; disposant d’un important cheptel, cet homme de Dieu n’avait ni épouse ni enfants ; Thierno Yahya rendit donc visite à cet homme de Dieu en vue de le ramener habiter avec lui en ville ; ce dernier par la grâce d’Allah sut qu’il allait recevoir un hôte de marque et demanda à ce qu’on retienne un bouc en l’honneur de son futur invité ; lorsque ce dernier est venu, il fut reçu comme il se doit pour les hommes de son rang ; avant de rentrer, il sollicita de son nouvel ami et saint homme de venir habiter avec lui en ville. Ce dernier accepta et vint vivre à Richard-Toll où Thierno Yaya lui trouva une maison et s’occupa de lui jusqu’à sa mort en 1974 à l’âge de 95 ans, d’autres diront plus. Thierno Racine avait l’habitude de raconter une anecdote, celle où son Cheikh, Chérif Mohamed EL Moctar lui avait dit trois vérités : 1)- qu’il vivra longtemps (en ce moment il avait 90 ans) ; 2) que désormais, il ne dépendra de personne ; 3) qu’il ne sera pas honni devant Dieu et que puisqu’il était encore en vie il ne pouvait qu’espérer. Avec Thierno Baba Diallo originaire de Soumbouldé et vivant à Niomi (Gambie) Sous les recommandations d’EL Hadji Saïdou Nourou – avant sa mort - Thierno Yahya fréquentera aussi un homme très pieux du nom de Thierno Baba Diallo qui vit dans une localité appelée Niomi située dans la république de Gambie. Cet érudit très versé dans la « Bâtin», est le fils de Cheikh Oumar Dia, lui-même fils de Thierno Mohamed Diallo qui fut le premier disciple de Cheikh Oumar Foutiyou Tall (R.T.A). Thierno Baba Diallo est originaire de Soumbouldé ; Thierno Yahya a travaillé avec lui pendant vingt-cinq ans au cours desquels, il ne cessa de lui rendre visite au moins une fois par an. Cet érudit était doué pour ses connaissances mystiques ; c’est d’ailleurs pour cette raison que Thierno Saïdou de son vivant avait chaudement conseillé à Thierno Yahya de s’approcher de cet homme ; mais ce dernier connaissant la face cachée de son disciple lui demanda à son tour de prier pour lui pour que ses enfants soient des érudits dans la charia et pour qu’Allah Exauce ses prières pour sa santé et prospérité et pour sa quête de construire une mosquée. Thierno Yahya fit des prières pour lui et Dieu Exauça ses prières ; en effet, tout les enfants de cet homme firent des études brillantes et reçurent de leurs marabouts respectifs la certification de leur maîtrise du saint Coran et de la charia (leur IJAZA); il put aussi disposer de moyens pour construire une mosquée et y prier plusieurs années avant qu’il ne décède. Un jour, alors qu’il se trouvait en compagnie de son ami Thierno Mamadou Diéry Dia au côté de Thierno Baba Diallo, Thierno Yahya s’adressa à son maître en ces termes : « Thierno Baba, je sais que tu aimes Dieu et son prophète (SAW) ; j’aimerais que tu nous garantisses en ce bas monde et à l’au-delà » ; A ses mots, le cheikh qui était assis sur une chaise pliante, se redressa brusquement et répondit comme suit : « Tu as raison ; à l’instant même, le prophète (SAW) et ses quatre Khalifes viennent de se présenter et m’on confirmé devant Dieu de l’Amour qu’Il a pour lui et de l’Amour que j’ai pour eux ; par conséquent, je me porte garant pour vous devant Dieu et son prophète (SAW). Dix ans avant sa mort, Thierno Baba avait prit le soin de creuser lui-même sa propre tombe et de la recouvrir d’une tôle de zinc, attendant l’inévitable rendez-vous. Après avoir manqué d’une année la date de la clôture du compagnonnage et des dernières prières de Thierno Baba à l’endroit de Thierno Yahya, pour cause de maladie, ils reviendront l’année suivante pour les faire. Ils ne se sont plus revus pour cause de décès de Thierno Baba Diallo. Avec Thierno Moussa Kelly A la mort de Thierno Baba, Thierno Yahya scella amitié avec Thierno Moussa Kelly ; ce dernier qui fréquemment passait à Richard-Toll ne manquait pas de demander aux gens de souhaiter longue vie à Thierno Yahya, si elles souhaitaient bénéficier de ses prières. Au cours de l’une de ces visites à Richard-Toll, il affirma solennellement devant plusieurs personnes présentes en disant ceci: « Thierno, j’ai prié pour toi et Allah a Accepté ma requête ; ainsi toute personne qui t’aimera fera partie des gens du Paradis ; quiconque te hait sera parmi les perdants » A l’occasion d’une veillée de prière à l’honneur du Prophète (SAW) comme Thierno Moussa avait l’habitude de faire annuellement, Thierno Yahya et son ami Thierno Mamadou Diéry se présentèrent en vue de remettre un cadeau à leur ami ; et s’excusant, ils voulurent prendre congés prétextant de ne pouvoir être d’aucune utilité pour lui au cours de cette sainte soirée car n’étant ni chanteurs encore moins de bons orateurs et qu’une fois de retour à Richard-Toll que lui Thierno Yahya, il ne manquera pas d’envoyer du sucre. Thierno Moussa répondit en jurant devant Dieu qu’il n’avait organisé cette soirée que pour que le Seigneur donnât à Thierno Yahya tout ce qu’il y aurait comme bénédictions (barakas). Avec Thierno Mohamed Diallo de Sara-Ndogou Devenu ami de Thierno Mohamed Diallo qui vivait à Sara-Ndogou, Thierno Yahya aura longtemps cheminé avec ce Saint homme, un homme de « Bâtin ». Ce dernier apportera beaucoup de soutien à Thierno Yahya, notamment en ce qui concerne la stabilisation de son école coranique qui était très fragile. Le Saint de Sara-Ndogou a vécu plus de 100 ans. Il était de ses habitudes d’adresser chaque mois une correspondance à Thierno Yahya Bâ. Avant sa mort, Thierno Mohamed avait souhaité à ce que son ami organisât et célébrât lui-même sa cérémonie funéraire : sa toilette mortuaire, sa prière et son enfouissement dans la tombe. Cependant, Thierno Yahya ne put assister à la mort de son ami du fait de ne pouvoir pas être informé à temps car les moyens de communication en ce temps faisaient défaut. Il aura juste la possibilité de venir présenter ses condoléances. Avec Chérif Mohamed EL Habib Tidiani Thierno Yahya était aussi l’ami de Chérif Mohamed EL Habib Tidiani. Par ce statut, il avait le privilège de préparer et d’organiser les visites du Saint homme qui avait l’habitude de se rendre au Fouta. Malheureusement, lors d’un des voyages du Chérif dans la vallée du fleuve, il y eut un malentendu entre lui et les habitants de Richard-Toll ; Sur la route du Fouta, Chérif Mohamed EL Habib, ne s’arrêta pas à Richard-Toll, éliminant ainsi cette étape de son programme. Informé de cette situation, Thierno Yahya essayera, 6 mois durant de convaincre le petit-fils de Cheikh Tidiani Chérif (RTA) de revenir sur sa décision en réintégrant l’étape de Richard-Toll dans son programme. Ce dernier accepta à la seule condition que Thierno Yahya rassemble les habitants de la cité sur une place. Revenu à Richard-Toll, et en compagnie de son ami Thierno Mamadou Diéry, il prit son bâton de pèlerin et défilant d’une mosquée à une autre pour convaincre les musulmans de la localité, les deux amis rendront visite aux populations de Ndiaw, Ndiangué, Khouma-Peul, Gadel-Hout et pratiquement tous les habitants de Richard-Toll pour les informer de la visite prochaine de Chérif Mohamed EL Habib Tidiani. C’est ainsi qu’à partir de cette date, Thierno Yahya, à la tête d’une forte délégation ira accueillir le Chérif au croisement de Rosso-Sénégal toujours accompagné de son ami Mamadou Diéry qui de sa belle voix chantait les louanges du Prophète (SAW). Chérif, dans son intention de surprendre, s’était levé très tôt ; mais c’était sans compter avec la promptitude et la mobilisation des amis de Thierno Yahya. Ensemble, ils partirent pour Richard-Toll à son domicile ; Au cours de la grande réception, Chérif Mohamed EL Habib raconta à l’assistance ce qui s’était passé entre Thierno Yahya et lui depuis six mois et comment ce dernier est parvenu à le convaincre ; il promit désormais, de ne plus « brûler » l’étape de Richard-Toll. C’est en se jour que le Chérif apprit à l’assistance que cette cité deviendra une grande ville prospère où seront implantées des usines et des entreprises dont les retombées financières profiteront à la population locale et même celle des villages environnants. Avec EL Hadji-Thierno Adama Gaye de Nianga-Edi. Thierno Yahya a également été disciple de Thierno Adama Gaye le sage de Nianga-Edi ; Ce Saint homme était pour Thierno Yahya ce qu’EL Hadji Mama Aw était pour lui. Il vouait un respect sincère et un amour profond à l’endroit de ces deux hommes de Dieu. Ainsi, il n’a jamais accusé de retard pour se rendre à la ziyara annuelle de Nianga-Edi. L’une des prières favorites que Thierno Yahya avait l’habitude de formuler à l’endroit de son maître était de demander à Allah de lui accorder longue vie et une santé de fer. Sa fidélité à la famille Omarienne En somme, au regard des témoignages recueillis auprès de ses amis, notamment, Thierno Mamadou Diéry Dia de Guia, Thierno Yahya est resté fidèle à l’endroit de toutes ses illustres figures religieuses qui ont marqué sa vie et son parcours ; aujourd’hui, encore, il garde en mémoire la sincérité des rapports et des liens qui les avaient unis et continue de manifester à leur famille une attention particulière. Cela est d’autant plus vrai qu’en ce moment même où tous les regards sont tournés vers lui, toutes les attentions portées en son endroit, - en attestent les ziyaras annuelles dont il fait l’objet et qui mobilisent de plus en plus des adeptes venant de partout bénéficier de ses prières bénites - il est resté l’humble disciple infatigable qui n’a pas cessé de renforcer sa soumission à l’égard de la famille Omarienne à travers celui qui en ce jour porte le Turban de cette sainte famille sur terre ; nous nommons Thierno Mouhamadel Bassirou Ibn Mountaga Daha Cheikh Oumar Tall, le sage de Louga ; toute la Oumma islamique du Sénégal est de l’Afrique connaît bien la soumission inébranlable que Thierno Bassirou voue à EL Hadji Saïdou Nourou Tall qui lui-même vouait un respect et une admiration profonde à l’endroit de son Grand-frère Thierno Mountaga Daha Tall de Thierno Bassirou. Pour Thierno Yahya, c’est un devoir sacré, un sacerdoce, un fardeau qu’il a décidé de porter avec le plus grand plaisir et la plus grande humilité envers et contre tout. Pour sa famille, Thierno Yahya a quatre épouses : - La première, Sokhna Rahmatoulaye Diallo, dite Ndiéréby est la fille de Hamath et de Fatim Katary Diom Doonga ; la fille aînée de Thierno Yahya s’appelle Fatim Thierno Yahya; son fils aîné porte le nom de Thierno Saïdou. - La deuxième épouse s’appelle Sokhna Binta Diaw ; elle est la fille de Siré Bélal Diaw de Ngane et de Coumba Ndiack de la famille des « Dialloubé » de Méri ; Sokhna Binta est la mère de Thierno Hamdou et de Béchir Bâ. - La troisième nommée Sokhna Maïmouna Bâ est la fille de Boubou Diaw de Mangaye et de Coumba Salif Bâ ; elle n’a eut pas de garçon, mais elle est mère de deux filles : Dieynaba Thierno et de Bintou Thierno. - La quatrième épouse, Sokhna Hawa Datt, est la fille d’EL Hadji Ahmadou Ibrahima Datt et de Sokhna Dondé Samba Boubou Bâ ; Tous les deux originaires du village de Mangaye ; le Saint homme est venu s’établir à Ndioum. De cette union, Thierno eut les enfants suivants : Ibrahima Thierno, Mohamad EL Ghaly et de Dondé Bâ. Conclusion : Avons-nous atteint notre objectif en ouvrant cette brèche sur une infime partie de la vie de cet homme exceptionnel ? Nous pensons que oui, étant donné que notre ambition était juste de lever un coin du voile pour faire découvrir une des figures de l’islam contemporain dans la vallée du fleuve Sénégal. Loin de nous l’idée de verser dans un subjectivisme béat ; en nous engageant pour rédiger ces quelques lignes, nous voulions aussi offrir l’opportunité à des chercheurs plus avertis de poursuivre et d’approfondir les informations contenues dans cette ébauche et d’en tirer les leçons nécessaires à la formation des hommes tant pour le respect que pour l’humilité à l’endroit de nos guides; car, s’il est vrai que la vallée du fleuve, comme nous l’avons souligné plus haut, est la terre nourricière qui a produit d’illustres figures religieuses vénérées à travers notre Pays, il n’en demeure pas moins vrai que la détermination disciplinaire de ses fils et filles autochtones à l’endroit des héritiers spirituels est en de çà de ce qu’elle devait être pour ceux-là qui sont dépositaires de cette spiritualité par rapport aux disciples que nous avons l’habitudes de rencontrer à l’intérieur du Pays. En avançant ce point de vue, nous ne prétendons pas dire que les chefs religieux de la vallée ne sont pas vénérés ; mais au regard de l’apport considérable qu’ils n’ont de cesse de fournir, ils méritent plus de considérations. Thierno Yahya dont nous venons de visiter un pan de la vie quant à lui incarnent bien les valeurs et vertus qui caractérisent une bonne conservation de l’héritage ; il est l’exemple de l’humilité et de la fidélité personnifiées dont les foutankés peuvent se glorifier. C’est en cela que nous invitons les jeunes générations pour raviver la flamme et réconforter notre position à l’instar de brillants foyers allumés à l’intérieur du Sénégal et même au- delà et dont les premières étincelles ont jaillis des tisons pétillants portés par nos ancêtres.
Posted on: Wed, 31 Jul 2013 18:45:44 +0000

Trending Topics



Recently Viewed Topics




© 2015