Et Fukushima me direz-vous ? Toujours pour le nucléaire ? Les - TopicsExpress



          

Et Fukushima me direz-vous ? Toujours pour le nucléaire ? Les derniers événements survenus à Fukushima démontrent que, près de deux ans et demi après le tsunami du 11 mars 2011, la crise nucléaire est encore très loin d’être réglée. Le plus étonnant est le peu de réactions internationales que suscite cette situation, alors même que la pollution radioactive menace les zones de pêche du Pacifique. D’ores et déjà, deux des principales coopératives de pêcheurs de la préfecture de Fukushima viennent d’annoncer qu’elles suspendaient leur activité sine die. Or la pollution ne peut que s’aggraver. Au moins 300 tonnes d’eau contaminée provenant de la centrale accidentée se répandent chaque jour dans le Pacifique, et cela probablement depuis mai 2011. Pourtant, jusqu’ici, la communauté internationale n’a lancé aucun appel ni pris aucune initiative visant à combattre cette dégradation de l’environnement océanique. Seuls les voisins du Japon ont réagi, et de manière plutôt modérée. La Corée du Sud réclame aux autorités japonaises des explications sur la manière dont elles comptent empêcher les rejets radioactifs de contaminer les zones de pêche. La Chine s’est déclarée « choquée » et a appelé le Japon à fournir des informations « complètes, pertinentes et en temps opportun »… Mais ces déclarations restent formelles et ne sont accompagnées d’aucune action concrète, que ce soit pour faire pression sur le Japon ou à l’inverse pour lui proposer une aide. En 1986, Tchernobyl avait mobilisé l’attention du monde entier. Étrangement, tout se passe comme si la communauté internationale était incapable de prendre au sérieux la catastrophe de Fukushima, l’accident nucléaire le plus grave de l’Histoire avec celui de la centrale ukrainienne. Les grands pays nucléaires, notamment la France et les États-Unis, qui ont des accords de coopération avec le Japon, n’ont apporté que des aides ponctuelles et limitées. Aucune action internationale susceptible d’avoir un impact significatif sur la crise de Fukushima n’a été entreprise, ni même proposée. Encore plus étonnant, le Japon lui-même ne semble pas, jusqu’ici, avoir pris en compte la gravité réelle de l’accident nucléaire. Et cela, malgré la multiplication des rapports sur la catastrophe et des annonces de réformes destinées à améliorer la sécurité. D’où la colère des habitants de la région de la centrale. Le gouverneur de la préfecture de Fukushima, Yuhei Sato, a déclaré, à propos de la pollution de l’océan révélée ces jours-ci : « Nous voulons que ces problèmes soient traités pour ce qu’ils sont, une urgence nationale. » Manière indirecte de signaler que la dimension nationale ne va pas de soi : aussi incroyable que cela paraisse, dans les faits, le gouvernement a tendance à gérer Fukushima comme une crise régionale et ne mobilise pas les ressources nécessaires pour faire réellement face à la situation. « Cette crise ne menace pas seulement la sécurité des zones environnantes, mais aussi la confiance internationale envers le Japon. Le premier ministre Shinzo Abe devrait prendre en main la situation en donnant une réponse rapide et efficace. » C’est ainsi que l’un des principaux quotidiens japonais, Asahi shimbun, juge les récents événements survenus à la centrale de Fukushima. Un autre grand journal, The Mainichi, dénonce le « manque de sens des responsabilités du gouvernement », à qui il reproche d’avoir abandonné la gestion quotidienne de la crise à la Tokyo Electric Power Company la Tokyo Electric Power company (Tepco) l’exploitant de la centrale. Pour la presse japonaise, il est clair que le gouvernement ne joue pas son rôle, et se contente de dénoncer les errements de Tepco sans prendre la direction des opérations. Shinzo Abe a annoncé, le 7 août, que le gouvernement allait « prendre des mesures » au lieu de laisser Tepco agir seule. Mais pour l’instant, cette déclaration ne s’est pas traduite en actes. La NRA, l’autorité régulatrice, se montre tout aussi ambiguë à l’égard de Tepco. Elle a fait monter la tension en classant au niveau 3 sur l’échelle Ines – incident grave – , la fuite de 350 tonnes d’eau fortement radioactive qui se sont échappées d’un réservoir et risquent de se répandre dans le Pacifique, si ce n’est déjà fait. La NRA a effectué une inspection à la centrale le 23 août. Elle a conclu que Tepco avait été « négligent » dans la surveillance des réservoirs, et que de nouvelles fuites similaires étaient à craindre. Cette conclusion n’a rien de surprenant. Dès le début, les experts avaient pointé le risque de fuite des réservoirs, au nombre d’un millier environ, que Tepco a construit à la hâte pour recueillir l’eau contaminée produite sur le site. Une partie de cette eau est issue des circuits de refroidissement des réacteurs, tandis qu’une autre partie provient de la nappe phréatique et s’infiltre par le sous-sol dans les galeries où elle se mêle aux substances radioactives. On estime qu’environ 360 000 tonnes d’eau contaminée se sont accumulées sur le site, représentant 85 % de la capacité totale des réservoirs, évaluée à 430 000 tonnes à la date du 20 août. Chaque jour, du fait que les infiltrations se poursuivent, 400 nouvelles tonnes s’ajoutent au stock existant.
Posted on: Sat, 24 Aug 2013 17:29:09 +0000

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