Exagérons nous lorsque nous affirmons que le couple gaz-pétrole - TopicsExpress



          

Exagérons nous lorsque nous affirmons que le couple gaz-pétrole est bien le sang de notre planète et que les pipelines et autres gazoducs qui en transportent sont les artères de ce globe. Ainsi, Pourrait-on aussi soutenir que nos crises pétrolières ou gazières ne sont autres que des crises cardiaques de notre belle terre bleue ! Et qu’une crise cardiaque est bien dangereuse, voire mortelle ! Peut-on affirmer le contraire ? Nous sommes donc peut-être en train d’assister les bouches béantes à une sorte de crise cardiaque terrestre qui est en train de se dérouler sous nos yeux impuissants ! Personne n’espère subir les conséquences catastrophiques de cette crise, pourtant des vrais hommes, des enfants, des femmes, des vieux sont en train de payer de leur vrai sang les dommages collatéraux de cette crise. Où ? En Syrie au Machrik[1]mais aussi ailleurs ! La crise syrienne est au cœur de la crise de Nabucco[2] La date de lancement du Nabucco, 2002, suit juste le début de la guerre étasunienne visant l’Afghanistan ! Les dates repoussées successivement[3]de la fin des travaux du Nabucco 2009, 2012 et 2014 suivaient scrupuleusement et respectivement la date des deux guerres israéliennes contre le Liban et Gaza, l’année dite « l’année du printemps arabe » et la résistance inattendue de la Syrie aux objectifs du « printemps arabe ». C’est là que les relations entre Moyen-Orient, Russie et Europe médiane se nouent. Actuellement la date proposée pour la fin de ses travaux, selon nos références est désormais 2017. Pourquoi les Américains ne cessent de repousser la date butoir de la fin de travaux de leur gazoduc, alors que les Russes finissent, paisiblement, des projets semblables les uns après les autres ? Pour comprendre ce dilemme, il faudrait pénétrer dans le bourbier syrien avec ses innombrables bifurcations en forme d’usine à gaz ! Commençons d’abord nos efforts, en réfléchissant aux réponses à toutes les questions susceptibles d’être posées par tout être humain occupé par la réalité de la crise syrienne qui se place au carrefour de quatre régions : Moyen-Orient, Russie, Occident avec l’Europe médiane au centre. - Pourquoi la crise syrienne va en s’aggravant avec croissement des conflits internes et externes ? - Quelle est la nature et la taille des intérêts qui se croisent dans l’espace syrien ? - Pourquoi le retournement des positions turques et qatariotes envers la Syrie et pourquoi l’alliance du Doha et d’Ankara contre Damas ? - Pourquoi l’appui de la Russie à Damas ? - Pourquoi les réticences allemandes envers la politique des autres puissances de l’OTAN ? - Et pourquoi le silence des pays d’Europe médiane qui avaient la plupart pris bruyamment part à la guerre visant l’Irak ? - Quel est le secret du retournement de l’Emir du Qatar sur son père et d’Erdogan sur son maître Necmettin Erbakan ? - Quel est le secret de la déclaration américaine sur le nouveau Moyen-Orient ? - Dans quel sens vont se développer les événements en Syrie ? - Quels sont les indicateurs de l’avenir à la lumière des documents de WikiLeaks ? - Les fuites de WikiLeaks sont-elles involontaires ou bien programmés ? - Tous les jours il y a plusieurs « BOUAZIZI » arabes. Pourquoi ce Tarek BOUAZIZI tunisien en particulier ? Quelle est l’histoire secrète du printemps arabe ? - Les révolutions arabes sont-elles préfabriquées à Washington ? - Comment a fonctionné le lien entre Otpor serbe, les révolutions colorées dans l’espace eurasiatique et le printemps arabe ? - Quel est l’objectif du gazoduc syro-iranien à travers l’Irak et vers l’Europe via la Grèce ? - La Fragmentation de ce qui est divisé est-elle le titre du nouveau Moyen-Orient ? - L’occupation de l’Irak serait-elle l’ouverture officielle du projet du nouveau Moyen-Orient ? … Un plan a-t-il été élaboré dans les couloirs du puissant G7 (évidement sous la pression des grandes sociétés financières et énergétiques transcontinentales) en 1992[4] ? Cette rencontre a eu lieu presque en parallèle, histoire de donner l’impression d’une démocratie mondiale, avec le fameux sommet de la terre[5]dit par d’autres sommet des pauvres de l’UNCED, filiale de l’Organisation des Nations Unies, qui s’est tenue à Rio de Janeiro au Brésil et qui a donné naissance au protocole de Kyoto. Ce protocole impose la réduction des émissions de gaz polluants dans l’atmosphère afin de limiter l’aggravation du réchauffement climatique. En soit, c’est louable. Hélas, c’est bien là où germent les grands conflits mondiaux à venir ! L’Union européenne ratifie cet accord en 1994. Ainsi le gaz naturel est devenu la plus importante source d’énergie à la place du pétrole, qui a commencé à décliner d’importance stratégique pour chuter à la deuxième place. Il faut alors beaucoup de gaz à l’Europe, la plus grande consommatrice mondiale du gaz ! Or ce gaz, il est disponible en Iran et en Russie à profusion… Les aléas politiques et diplomatiques vis-à-vis de l’Iran mènent l’Europe directement dans une position inconfortable face au pseudo monopole russe[6] ! Avec le temps l’Europe soufre de l’insécurité quant à l’approvisionnement de ces besoins énergétiques. Ce problème rend indispensable l’intervention des stratèges américains ! Est-ce que Washington permettra l’expansion de l’influence russe en Europe après la dissolution du pacte de Varsovie et la probabilité de la disparition de la raison d’être de l’OTAN ? C’est ce que semblent réclamer certains européens ! Au passage, nous soulevons une contradiction imposante, les USA sont l’un des rares pays à ne pas avoir ratifié le protocole de Kyoto, alors que de grandes sociétés américaines se frottent les mains pour réaliser le projet de Nabucco et acheminer ainsi le gaz vers l’Europe ! En 1995 un accord au Qatar, a conduit le fils au pouvoir par un coup d’Etat (blanc) contre sonpère. Des accords rapides ont alors permis la démarcation de la frontière avec l’Iran et le début del’extraction de gaz au Qatar pour tenter de couvrir la demande européenne et de réduire l’impact de la dépendance de l’Europe envers le gaz russe. L’impossibilité du transport du gaz du Qatar vers l’Europe par gazoduc, a rendu nécessaire de liquéfier le gaz malgré le coût élevé de cette opération. La Syrie a refusé le passage d’un tel gazoduc puisque Qatar imposait d’y transporter du gaz israélien[7]. Cette positionstratégique syrienne restera en rigueur tant que le problème palestinien ne sera pas réglé. L’étonnante ironie est que les états voisins : le Bahreïn[8]et le Sultanat d’Oman[9]achètent le gaz enprovenance de pays lointains, alors que le gaz qatariote est tout proche ! En effet, Washington a décidé de privilégier le gaz qatariote pour le marché européen afin de concurrencer le gaz russe. A Doha le dernier mot revient à Washington. Forte de sa super base militaire[10]au nom de code rappelant un doux Disneyland « Camp Snoopy », alors que ses énormes composantes disent le contraire 1) l’aéroport international de Doha 2) le camp militaire du Saliyah 3) la base aérienne de l’Al Udeid et surtout le commandement central américain de la région centrale dit « CENTCOM[11] ».Parallèlement Washington semble dans le passé avoir aidé à enflammer les régions de laTchétchénie et de la Yougoslavie en utilisant des mercenaires arabes et afghans au nom d’un« djihad » incertain ! La société du gaz russe « Gazprom[12] » a été transformée en société d’État par actions (РАО) en 1993, par le chef du gouvernement russe Viktor Tchernomyrdine et son parti, le NDR, où Poutine était un responsable régionale à Saint-Pétersbourg. Quand Poutine a réussi en mars 2000 a maitrisé sans retard, les rênes de la situation en Tchétchénie, Gazprom est devenu rapidement le centre réel de pouvoir en Russie à l’image des compagnies américaines semblables qui régissent les Etats-Unis et qui sont derrière le projet du Nouveau Moyen-Orient. Washington a réalisé l’importance de la répartition géographique du gaz[13]dans la région : le Turkménistan, l’Azerbaïdjan, l’Iran, l’Egypte et les réservoirs de gaz, bien identifiés auparavant par Washington, sur la côte orientale de la Méditerranée entre la Syrie et Chypre et surtout sous la Syrie. Ils ont réalisé que le contrôle de ces sources signifie la conservation d’une position monopoliste incontestée et la gestion du monde en fonction de leurs intérêts. Mais il leur faut neutraliser l’impact de l’influence russe, qui contrôle le transit gazier des régions de l’Azerbaïdjan et le Turkménistan. Le moyen pour y parvenir est le contrôle de gaz méditerranéen de manière a assurer l’approvisionnement de gaz à l’Europe. Ainsi la Russie ne sera pas en mesure d’acheter du gaz de l’Asie centrale, pour le vendre à l’Europe. Ces pays d’Asie centrale seront donc forcés à entrer dans l’orbite de la stratégie américaine. Mais l’accès à la commande du gaz à partir de la rive orientale de la Méditerranée doit achever le processus de paix de la région, et pour parvenir à la paix dans la région, selon la légitimité internationale. Est-ce que l’Etat israélien est prêt à cela ? Ou préfère-t-il un « nouveau Moyen-Orient » plus facilement contrôlable avec des cloisons confessionnelles et de nouveaux Etats sectaires qui ne disent pas non à Qatar ou plutôt à son maître ? La liquidation de la cause palestinienne pour dissoudre la patrie et la remplacer quelque part dans le royaume de Transjordanie, serait éventuellement un remède dans ce dernier cas ! C’est le chantier du siècle, il y aura énormément de pertes humaines et quelque chose qui ressemble à un printemps arabe ! Est-ce vraiment nécessaire ? N’y aurait-il pas une solution de rechange ? Avant ce projet du nouveau Moyen-Orient, il y avait un plan plus simple et moins coûteux aux yeux de Washington. C’est le plan qui visait à l’élimination de la résistance au Liban, où elle peut atteindre les réservoirs de gaz sans apporter une solution à la question palestinienne. Cette question est devenue un dilemme et une équation difficile à résoudre pour l’avenir de Washington dans la région. Comment résoudre ce dilemme pour le contrôle de cette région ? Les options sur la table étaient, soit de liquider la cause palestinienne, soit d’éliminer la résistance libanaise, et les deux c’est encore mieux ? C’est alors qu’a commencé la guerre israélienne contre le Liban en 1996 sous le nom inspirateur « les cépages de la colère » pour éliminer le Hezbollah et sa résistance, pour imposer la paix avec le Liban et pour sécuriser l’approvisionnement en gaz. Mais l’échec de l’attaque a conduit à la déclaration de la légalité de la résistance à l’occupant et à forcer Israël pour la première fois de son histoire, de se conformer à l’entente d’Avril. Plus encore en 2000, la libération du sud du Liban a marqué la naksah[14]des deux Etats, israélien et américain. Dans la même année, M. Poutine est arrivé au pouvoir en Russie, après la démission de Boris Eltsine. Washington s’est rendu compte que le gaz du Qatar est devenu incapable de rivaliser avec le gaz russe sur le marché européen avec une influence de la Russie de plus en plus grande et une demande européenne croissante, ce qui du coup a mis toute l’Europe médiane, des Balkans à la Pologne sur une position stratégique dans la concurrence Russie/Moyen-Orient. Ceci a été couplé avec une reprise économique qui a permis rapidement à la Russie de récupérer ses positions politiques et stratégiques. Une course contre la montre presse Washington à faire quelque chose ! Soudainement, les citoyens du monde entier assistent impuissants en direct aux écrans de télévision à une attaque-suicide de deux avions contre le « World Trade Center » à New York et à l’effondrement des tours jumelles !!! Washington saute sur l’occasion, et lance presque au lendemain du 11/9 une attaque contre l’Afghanistan puis contre l’Irak pour les occuper ! Pourquoi ? Dire que c’est en réponse au terrorisme, le monde n’a jamais était si unanime sur une question, ce qu’il était sur son refus et son rejet des accusations américaines contre l’Irak, que ce soit à propos de l’implication de l’Irak dans le terrorisme ou son développement d’armes de destruction massives. Cherchons la cause de ces guerres ailleurs. Est-ce en réponse à la défaite d’Israël au Liban ou à l’arrivée de Poutine au pouvoir, ou à la convergence entre la Chine et la Russie, après des tensions qui ont perduré des décennies durant la guerre froide ? Est-ce aussi parce que les pays de l’Europe médiane qui s’étaient dégagés de l’influence russe n’auraient pas eu tendance à reprendre langue dans ce contexte avec leur ancien protecteur ? Ou alors est-ce en réponse à la chute de certains bastions de son influence en Amérique du Sud ? Il est clair que l’occupation de l’Afghanistan et de l’Irak représente un sommet géostratégique dans l’ensemble des mouvements et des actions américains dans la région, un sommet aux conséquences amères[15]. Bien sûr, parmi les objectifs majeurs de cette action on dénombre : couper des voies de transit existantes ou potentielles en provenance de et vers la Chine (marchandises et produits énergétiques), poursuivre son encerclement, et l’encerclement de la Russie, celui de l’Iran et de la Syrie qui sont les principaux soutiens et fournisseurs des résistances libanaise et palestinienne. En 2002, Washington, signe un accord avec Recep Tayyip Erdogan et Abdullah Gul, qui se sont retournés contre leur ancien maître Necmettin Erbakan. Les deux fondent « le parti de la Justice et du développement », le nouveau AKP, pour qu’Abdullah Gul devienne le premier Premier ministre issu d’un courant « islamiste » en Turquie avec la bénédiction américaine. Ce n’est qu’une répétition du scénario qatariote de 1996 où un coup d’Etat blanc sur fond de motivation gazière un fils a remplacé son père. L’étonnante coïncidence est que les deux équipes arrivées au pouvoir en Turquie et au Qatar avec les félicitations américaines se réclament toutes les deux d’un seul courant islamiste dit « les Frères musulmans ». Le même que celui du Hamas dans la résistance palestinienne et le même que les futurs meneurs du printemps arabe, du Maroc au Yémen ! Avec l’émergence de l’AKP, Washington a annoncé le projet du gazoduc Nabucco pour acheminer le gaz à partir de la mer caspienne et à travers l’Iran, l’Azerbaïdjan, la Géorgie et la Turquie tout en évitant soigneusement la Grèce vers l’Europe en passant par les Balkans plus au nord. La première remarque dévoile l’implication de l’Etat israélien dans ce projet concerne son nom. Nabucco est le nom d’une œuvre musicale de Verdi racontant, selon sa vision, l’histoire de la déportation à Babylone en Irak, des habitants de Jérusalem par Nabuchodonosor, le roi de Babylone de 605 à 562 av. J.C. ! A peine un an plus tard, les forces américaines ont envahi l’Irak ! Une étude qui dépasse l’analyse des interférences entre la sémantique, le gaz, les coups d’Etat blanc ou de trahison, la résistance à l’occupation et tous les états du Moyen-Orient y compris la Palestine et Israël, passe certainement à côté de la vérité sans la toucher ! Alors pourquoi Nabucco ? Certes, Washington était incertaine d’accéder au gaz d’Asie centrale. Elle était également dans l’impossibilité de mener une guerre contre l’Iran à la lumière des circonstances internationales actuelles qu’elles soient économiques ou politiques. Mais elle a mal jugé les réactions brutales de Moscou face au lancement du gazoduc Nabucco. Nous analyserons la réponse russe à Nabucco plus tard. Washington envisageait d’abord d’obtenir du gaz à partir de l’Egypte et de la côte orientale de la Méditerranée. La division et la destruction de la Syrie serait à déclencher par un stratagème à bien définir ultérieurement, pour obtenir sans effort et sans guerre le gaz iranien. Ainsi Moscou ne pourrait plus acheter du gaz azéri, et donc faire perdre l’influence de la Russie dans la Méditerranée, l’Europe et l’Asie centrale à la fois. Et Washington aurait obtenu le contrôle du monde pour toujours !
Posted on: Thu, 29 Aug 2013 21:48:59 +0000

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