Idrissa Seck: un «trublion» politique, politiquement en - TopicsExpress



          

Idrissa Seck: un «trublion» politique, politiquement en disgrâce?* « Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloges flatteurs » (Beaumarchais) 1. Même, s’il y a, à dire et à redire, sur l’illisibilé et, les carences dans la fiabilité de la politique déterminée, dans bien des domaines, par le président de la République Macky Sall et, successivement conduite, par les différents chefs de gouvernement (Abdoul Mbaye, Aminata Touré « Mimi »). Toutefois, Idrissa Seck potentiel candidat à la prochaine magistrature suprême, cultive un déterminisme, dans son action politique, qui interpelle singulièrement. Puisqu’il reste incorrigible en n’ayant pas beaucoup appris et, en n’ayant pas tiré toutes les conséquences des causes qui ont concourru à ses échecs lors des élections présidentielles passées (2007 ; 2012). Car, continuant de véhiculer des qualités viscéralement troublantes, notamment une inconstance très marquée et, un amateurisme sidérant, qui ne peuvent, à défaut d’une évidente correction, que l’inscrire une fois encore dans une spirale de l’échec. 2. Ses récentes tribulations liées à son groupe parlementaire à l’Assemblée Nationale, ne sont qu’un épiphénomène, en ce sens que, cette absence (de groupe parlementaire) ne peut être un facteur limitant foncièrement ses objectifs électoraux futurs. Pour preuve, l’actuel président de la République, Macky Sall n’avait pas de groupe parlementaire, durant la dernière législature, et cela, ne l’a nullement empêché d’être porté à la tête du pays, par la majorité des électeurs sénégalais. Cependant, cela restreint considérablement, toute possibilité pour vilipender, à tort ou à raison, dans l’hémicycle la politique du gouvernement, en se servant, par exemple, du temps de paroles, accordé aux groupes parlementaires, à l’Assemblée Nationale. Néanmoins, une telle propagande pourrait toujours être faite, par le truchement des médias. 3. Toute société démocratique a besoin, d’une opposition politique pour vivre et, pour progresser. Rencontre notre profonde aversion, la facheuse tentation à vouloir uniformiser le paysage politique du pays, autour du parti au pouvoir. Procédés, sérieusement blâmables, car réalisés, au détriment de l’intérêt général et, aux seuls profits d’intérêts particuliers et personnels. Une telle pratique est par essence la négation même, de la démocratie, qu’elle altère et affaiblit, mais encore, elle heurte foncièrement et sincèrement les esprits. 4. Ainsi, pour la nécessaire avancée de la démocratie dans le pays, le débauchage « transhumantiel » d’opposants politiques, n’honore nullement la politique et, de surcroît les femmes et les hommes politiques (les politiques), approchés et détournés. Et, au-delà de corrompre les consciences, il ne fait que provoquer de profondes césures entre les politiques et le peuple. Pareillement, il dénote chez les « transhumants politiques » une totale absence de conviction, dans les idées qu’ils ont entendu naguère défendre. 5. En cela, nous saluons avec force, la décision d’Idrissa Seck de s’être retiré de la coalition Benno Bokk Yakaar (BBY), dès lors que, la politique mise en œuvre par celle-ci, était contraire à sa croyance ou, à sa vision pour le pays. De notre point de vue, pour un homme politique, être en réserve en ce moment, de cette alliance est loin d’être anodine. Mais s’inscrit plutôt, avec tous les risques subséquents, dans un désir de garder, son indépendance et, sa liberté, mais encore, de respecter, sans nul doute, le contrat moral signé avec l’électorat. 6. En prenant congé de BBY, il se désolidarise, de facto, de la politique menée par le Chef de l’exécutif (Macky Sall), et va se positionner face à celui-ci, comme le caillou dans la chaussure. Démarche pouvant être interprêtée comme une défiance, envers le président de la République, voire un « casus belli ». Par cet acte, Idrissa Seck a implicitement décidé d’être considéré, comme son principal opposant politique. En tout état de cause, les récentes opérations de débauchage de ses partisans pour l’affaiblir, ne seront pas de nature à le tempérer. C’est pourquoi, les développements futurs, de cette forme de cohabitation, ne manqueront sûrement de nous édifier. 7. Pour quelqu’un qui souhaite se retrouver au second tour, lors des prochaines élections présidentielles, sa sortie de BBY procède d’une visée cohérente. Pour causes, à défaut de scission avant les prochaines échéances électorales (surtout présidentielles), il sera difficile voire impossible, par exemple, au Parti Socialiste (PS) d’Ousmane Tanor Dieng, de se positionner en contradicteur résolu du président Macky Sall, après avoir longtemps partagé le pouvoir avec l’Alliance Pour la République (APR). Pour dénoncer une politique qu’il a fermement soutenue et cautionnée, de plus, conduite et réalisée ensemble, pendant des années. 8. Comme relevé plus haut, à notre avis, les raisons pour que, Idrissa Seck ne soit pas le prochain Chef de l’Etat, sont et seront à rechercher dans des mobiles aux contours protéiformes, mais non sur le simple fait qu’il aurait perdu son groupe parlementaire à l’Assemblée Nationale. Toutefois, nous concédons bien volontiers, cela peut lui causer un certain désagrément, d’ici les prochaines échéances électorales. Ainsi, n’ayant toujours pas renoncé à sa volonté de retourner au sein du PDS (Parti Démocratique Sénégalais), « sa famille politique », et surtout d’en prendre le contrôle, entre autres, ces aspirations participent, des circonstances d’un probable insuccès. D’autre part, cette hypothèse le freine considérablement, pour mettre en place, de franches actions de structuration, de développement et, d’ancrage de REWMI, dans le paysage politique du pays, pour en faire un parti de conquête du pouvoir. 9. Aussi, vouloir reprendre la direction du PDS est pour nous, une démarche très atypique, aux résultats électoraux très incertains. Manque véritablement de lucidité et de discernement, son approche d’accéder au pouvoir, par le contrôle, la direction et l’administration de ce parti. Contrairement à ce qu’il pense, reprendre un groupement politique honni par la majorité du peuple, par ses errements, prévarications, et expédients, est une résolution bien étrange et, extrêmement suicidaire. Par ailleurs, les faits et méfaits du PDS sont encore, trop présents et/ou trop prégnants dans notre conscience collective, et les citoyens n’ont pas encore commencé de régler les factures des années du « wadisme ». Donc, avoir à l’esprit que le peuple lui signera un blanc-seing, parce qu’il aurait pris les rênes de ce parti politique, relève singulièrement de l’amateurisme. 10. Une fois de plus, Idrissa Seck se trompe en s’entêtant dans sa volonté de regagner le parti libéral et, d’en être le Patron, alors qu’il devrait penser, à structurer et à développer REWMI. Le parcours de l’actuel président de la République (Macky Sall) confirme notre analyse, vu qu’il a remporté les dernières élections présidentielles (de 2012), en n’ayant pas comme principal objectif ou, souci de réintégrer le PDS et, d’en être le président ou le secrétaire général. D’autant que, l’historiographie contemporaine, des faits politiques, enseigne que rarement, un parti politique, qui a connu un cinglant revers à des élections, ne vainc si aisément « le purgatoire des urnes », en si peu de temps (Ousmane Tanor Dieng et, les membres du PS confirmeront, notre constat). 11. Pourtant, nul ne peut nier qu’il soit populaire, aimé, adulé, soutenu et encouragé, dans la ville de Thiès et dans la région du même nom. Mais, cela ne semble aucunement suffisant, pour massifier son parti et, l’ancrer durablement dans tous les coins et recoins du pays. Son assise politique, dans « la cité du rail », est une indéniable référence, et devrait en principe le servir de « tête de pont », et/ou de repère, à la conquête de l’électorat national. Malheureusement, la transposition de cette implantation, hors de son fief électoral rencontre, tant de difficultés, si nous nous fions aux résultats électoraux comptabilisés, dans les autres régions. Selon nous, faute de s’y atteler très concrètement, par obssession de regagner sa famille politique, et surtout par absence de définition, et de mise en œuvre d’une réelle stratégie efficiente et, cohérente politiquement, de maillage du territoire dans sa totalité. 12. Pour bien se garder de l’effet boomrang, et ne pas être comptable, d’une future désillusion électorale, le président de REWMI (Idrissa Seck) ne peut faire l’économie d’une consciencieuse introspection, sur sa façon d’agir, de penser, et de faire de la politique. En y incluant aussi, à notre sens, une autocritique plutôt prospective, notamment, avec moins de détachement et, plus d’humilité, pour principalement (re)conquérir les futurs électeurs, censés le soutenir et, l’accompagner dans sa conquête du pouvoir. Présentement, il est urgent pour lui de réfléchir, sur des actions de massification de REWMI, et de commencer à faire le deuil de son retour dans sa famille politique. Et, à moins d’être vraiment naïf, il devrait se résoudre de croire et de penser, que l’ancien président Abdoulaye Wade avec lucidité, va rester vraiment passif ou, œuvrer de façon totalement désintéressée, pour le voir devenir le Chef du parti libéral. Daouda N’DIAYE Juriste/Analyste politique (France) * Article dédié à Cheickh Tidiane Dièye
Posted on: Wed, 30 Oct 2013 10:17:40 +0000

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