Intervention de Michel Buillard. La vie humaine nest pas faite - TopicsExpress



          

Intervention de Michel Buillard. La vie humaine nest pas faite dannées, mais de moments. Jaime beaucoup cette réflexion dElie Wiesel. Encore faut-il savoir reconnaître quand les moments que nous vivons sont exceptionnels. Encore faut-il prendre conscience de la gravité de certaines situations et de notre responsabilité devant lhistoire. Nous débattons aujourdhui de lorientation budgétaire du gouvernement pour lexercice 2014. Cest un des actes législatifs les plus importants, les plus solennels. En même temps, cest un événement habituel, qui a lieu tous les ans à la même époque. Il sagit dune procédure normale. Et pourtant, cette année, la situation est exceptionnelle à maints égards : Dabord parce que, cela a déjà été dit et je ne my attarderai pas, notre Pays souffre cruellement de labandon dans lequel il a été laissé pendant trop longtemps. Lurgence est absolue dans de nombreux domaines, nous en sommes venus à colmater les brèches pour empêcher le navire de couler. Heureusement que nous pouvons encore compter sur la solidarité nationale. Nous venons dobtenir un ballon doxygène qui va nous permettre dentamer cet exercice 2014 avec une plus grande sérénité. Mais, si nous étions indépendants, de qui pourrions-nous espérer un soutien aussi fidèle ? De lONU ? Ce partenariat avec lÉtat nous est plus que jamais indispensable. Il montre en tout cas que la confiance renaît. La situation est exceptionnelle aussi parce que ce DOB est le premier de la législature et quil conditionnera tous les suivants. Et enfin parce que, pour beaucoup dentre nous, cest leur premier DOB. Ceux-là ont de la chance, car le rapport sur lequel notre débat sappuie est dune grande qualité et je voudrais dabord, à mon tour, féliciter le gouvernement pour ce travail. Complet, bien structuré, clair, il témoigne de la volonté farouche de remettre notre pays sur le bon cap dans tous les domaines conformément à nos engagements électoraux. Les enjeux de notre débat sont immenses. Il sagit ni plus ni moins que de lavenir de notre peuple. Rien de moins que du futur de nos enfants. Jévoquerai pour ma part quatre des principaux secteurs essentiels au redressement de notre pays et à la préservation de la cohésion sociale : léducation, la santé, lemploi et le logement. Éducation Le gouvernement sest engagé dans une politique éducative ambitieuse, lisible et évaluable. Il sagit à la fois de combattre la principale faiblesse de notre système, le décrochage scolaire, tout en permettant à celles et ceux qui le souhaitent de pouvoir étudier dans les meilleures conditions possibles pour des qualifications toujours plus poussées au bénéfice de notre fenua. Pour ma part, je suis optimiste. Les Polynésiens progressent dans tous les domaines. Ils ont une grande soif détudier, de connaître et dapprendre et cela quelle que soit leur origine sociale. Léchec scolaire est loin dêtre une fatalité, même dans les milieux les plus défavorisés. Prenez le collège de Taunoa par exemple. Voilà un établissement ouvert en 2001 et fréquenté par quelque quatre cents élèves issus des quartiers environnants, des familles plutôt modestes. Affublé dune image négative qui reflétait sans doute une certaine réalité, il a dû affronter de graves difficultés dans les premières années. Le taux de décrochage y était énorme, les bagarres quotidiennes et les résultats catastrophiques. Un grand nombre délèves arrivaient le matin au collège le ventre vide. Je me souviens davoir puisé dans ma réserve parlementaire de député pour financer le petit-déjeuner, des collations, lesquelles ont été pérennisées par la suite par la municipalité. Un redressement spectaculaire sest opéré grâce à aux efforts conjoints et persévérants des enseignants et de leur direction, de la commune de Papeete et des parents délèves aussi bien dans le domaine scolaire que périscolaire. Nous avons été la première commune a initier le PEL (programme déducation local) Et ces efforts ont porté leurs fruits. Les résultats sont là. En 2006, à peine plus de 40 % des élèves du collège de Taunoa obtenaient leur DNB. En 2013, ils étaient plus de 80 %. Nen déplaise à ceux qui considèrent lécole comme une fabrique de crétins, notre pays se développera grâce à une jeunesse de mieux en mieux éduquée et formée. Santé Un autre enjeu majeur de ce débat dorientation budgétaire et de lavenir de notre peuple, cest la santé. Les modes de vie se sont rapidement transformés au cours des dernières décennies. La Polynésie française présente désormais les caractéristiques sanitaires dun pays moderne et développé. Les Polynésiens ont gagné plus de vingt ans despérance de vie depuis les années 1950 pour dépasser les 74 ans en moyenne aujourdhui et même près de 80 ans pour les femmes. Les maladies infectieuses ont largement reculé. Elles ont hélas été remplacées par de nouvelles affections liées au vieillissement mais aussi à des comportements inappropriés en matière dhygiène de vie et dalimentation. Les maladies non transmissibles comme le diabète, lobésité, le cancer et les maladies cardio-vasculaires font des ravages dans la population. Les dépenses de santé publique senvolent mettant en péril notre système de protection sociale généralisée. Le rapport du gouvernement ne consacre pas moins de dix pages au secteur de la santé publique dont il présente une analyse pertinente, insistant sur limportance dune maîtrise des dépenses fondée sur une relance prioritaire de la prévention, totalement ignorée par le précédent gouvernement, et une modernisation de la gouvernance de notre système sanitaire. Nous ne ferons pas léconomie dune refonte totale de ce système. Une loi-cadre est en préparation pour définir des objectifs clairs à moyen et long termes, préciser les priorités et les stratégies, optimiser les financements. Cette loi permettra aussi au Pays de se doter doutils performants pour piloter, réguler et contrôler lensemble du dispositif. Emploi Lemploi est certainement le secteur le plus sensible, la difficulté la plus cruciale à laquelle nous devons faireface. Dans ce domaine, la situation est plus que désastreuse. Le taux de chômage atteint, voire dépasse les 20 %. Il est encore plus lourd parmi les jeunes. 8 500 emplois salariés ont été perdus en cinq ans. Il faudrait 2 500 créations de nouveaux emplois chaque année pour compenser ces pertes et accueillir les jeunes arrivants sur le marché du travail. Cette situation a des effets dramatiques à de nombreux points de vue, économique, social et même culturel. Elle menace gravement la survie de notre système de protection sociale. Il ny a certes pas de recette miracle en matière demploi. Léducation, la formation, la santé, jouent un rôle essentiel, mais, cest léconomie qui compte le plus, cest la croissance qui permet de créer des emplois. Doù lintérêt de recentrer nos politiques vers lencouragement de linitiative privée et la promotion des partenariats public-privé. Cela dit, dans une économie insulaire de très petite taille comme la nôtre, limportance de linvestissement public reste prépondérante comme moteur de croissance et dactivité. Voilà pourquoi il est si urgent de revenir à léquilibre des comptes pour se ménager des marges de manœuvre suffisantes. Je rappelle que les investissements du Pays ont atteint leur niveau historique le plus bas en 2012 avec seulement 13,5 milliards de francs CFP contre 30 milliards quatre ans plus tôt. Lobjectif du vice-président, ministre des Finances est datteindre 18 à 20 milliards de mandatements dès 2014. Faaitoito. Nous avons la chance davoir à présent un gouvernement stable, travailleur, compétent et soucieux du sort des plus faibles. De gros efforts ont déjà été menés pour redresser les finances du Pays et cest grâce à ces réformes que lÉtat nous fait confiance et nous a accordé lavance de trésorerie dont nous avions le plus cruel besoin. Soutenir lemploi par linvestissement public, cest justement ce que fait notre ministre de lÉquipement. Quand je sillonne les rues de Papeete, la nuit, je vois moins de SDF et plus douvriers au travail jusquau matin. Et je pense que pour chaque ouvrier, cest une famille dont le quotidien est assuré. Il est vrai que notre ministre a tendance à être très rapide. Quand il a lancé la construction du tunnel de Punaauia, il a été critiqué. Quand il a décidé délargir lavenue Georges-Clémenceau à Papeete, il a aussi été critiqué. Et pourtant, on doit bien reconnaître aujourdhui lutilité de ces aménagements, entrepris avec laccord du maire. A Punaauia comme à Mamao, avant même lachèvement des chantiers, on roule déjà bien mieux. Quand le président Flosse a décidé douvrir une troisième voie de circulation sur le front de mer de Papeete dans les années 1990, ou de remblayer pour créer des espaces verts, tout cela sétait déjà fait avec laccord du maire et nul aujourdhui songerait à nier le bien-fondé de ces opérations. On ne peut pas à la fois affirmer la vocation touristique de Papeete et contester les travaux visant à lembellir et à la moderniser. Il y a des chantiers partout en ville et cela me rend optimiste. Non seulement nous préparons lavenir, nous fluidifions le trafic, nous améliorons le cadre de vie, mais, en même temps, nous soutenons lemploi et permettons à des dizaines de familles de se nourrir. La commune de Papeete est un des plus gros investisseurs en Polynésie française avec un budget annuel moyen dun milliard et demi de francs. Nous avons aussi des contrats de prestation de services avec de grosses entreprises, comme la SPEA pour leau et la TSP pour la collecte et le traitement des déchets. Et puis, nous avons cet énorme chantier de lassainissement collectif du centre-ville ouvert à linitiative de la commune et qui représente un investissement dune douzaine de milliards de francs sur dix ans, avec la participation de lÉtat, du Pays et de lUnion européenne. Tout cela soutient des centaines demplois dans le secteur privé. Nous contribuons ainsi au maintien dune forte activité économique au bénéficede la population. Lutter contre le chômage, cest aussi prendre des mesures sociales daide et de soutien à lemploi. Cest ce que nous avons fait avec la création des CAE et des CSE. Il est vraiment dommage que ces mesures aient été suspendues par un recours devant le Conseil dÉtat. Il est triste de rester enfermés dans ce petit jeu politique négatif et stérile. Cela dit, jai bon espoir que les textes que nous avons adoptés seront bientôt mis en oeuvre au bénéfice de ceux qui en ont le plus besoin. En attendant, je félicite le gouvernement davoir donné sens au Tauturu Utuafare, laide aux familles qui a permis de soulager la détresse de nombreux foyers. Pour conclure, jaimerais encourager notre ministre du Logement. Les besoins dans ce domaine sont particulièrement aigus et ils ne cessent de croître. Des retards considérables ont été pris au cours des dernières années. Lobjectif est de parvenir à terme à la construction de 1500 logements sociaux par an et 800 dès 2014. Un tel rythme sera sans doute difficile à atteindre et surtout à soutenir, mais lambition de lobjectif témoigne de la détermination du gouvernement à traiter ce problème avec efficacité. Comment pourrait-on douter de la sincérité de notre président et de ses ministres ? Je réclamais en vain depuis des années auprès du Pays un hébergement pour les SDF de Papeete. Quelques mois à peine après son élection, le président Flosse inaugurait déjà le centre daccueil de Tipaerui. Moins de six mois se sont écoulés depuis les élections territoriales. Que de chemin parcouru ! Ne nous laissons pas décourager par lampleur de la tâche. Nous avons de nombreuses raisons de craindre lavenir, mais je reste optimiste. Nous avons aussi des motifs de satisfaction, comme le rétablissement progressif de relations apaisées et constructives avec lÉtat, une stabilité politique garantede visibilité et de confiance pour les acteurs économiques et une conjoncture amorçant un timide redressement. Nous avons en outre beaucoup datouts, notre jeunesse notamment. Qui na pas été impressionné par la qualité de lorganisation de la Coupe du Monde de beach soccer et ému par les exploits des Tiki Toa ? Nous avons démontré les capacités de notre fenua de sadapter à la mondialisation et à ses enjeux. Restons surtout unis, poursuivons notre effort avec persévérance au service de notre population, noublions pas ceux qui souffrent tout près de nous. Inspirons-nous du courage et de la force de caractère de notre président.
Posted on: Tue, 05 Nov 2013 01:23:54 +0000

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