LES CRIMINELS SONT PLUS INTELLIGENTS QUE FOUS « Les criminels ne sont plus exécutés, ils sont soignés. » […] Mais pourquoi s’obstine-t-on désormais à chercher la maladie mentale derrière le crime ? Est-ce par humanité ? C’est tout le contraire ! répond Szasz. Si nous reconnaissons qu’un homme est capable de commettre sciemment un crime affreux, c’est que la nature humaine ne peut être parfaitement mauvaise. Or, tout ce que nous souhaitons, c’est que la nature humaine soit bonne. Nous ne voulons pas admettre que le libre arbitre puisse conduire au crime. Donc le crime ne doit pas être le résultat du libre arbitre, mais celui de la maladie mentale ! Jusqu’au XVIIIe, le mal était interprété comme possession par le Diable. Aujourd’hui, le mal est nécessairement le signe d’un désordre chimique. Tout cela, selon Szasz, relève de la pensée mystique, et non pas de la science. D’ailleurs ajoute-t-il, si véritablement le comportement peut s’analyser à partir de l’observation du cerveau, pourquoi ne cherche-t-on pas à expliquer les causes chimiques d’une bonne action et ne s’intéresse-t-on qu’aux mauvaises ? « En fait, la plupart des criminels sont normaux, et même suffisamment intelligents pour accomplir des crimes fort complexes. » Conclusion : rien, dans les connaissances actuelles sur le fonctionnement du cerveau, ne permet d’expliquer nos choix. Le libre arbitre n’est pas un phénomène chimique ou électrique. Il est impossible de lire nos pensées dans le cerveau. S’il est exact que certaines pensées déclenchent certaines réactions chimiques, c’est la libre pensée qui est la cause de la réaction, et non pas l’inverse. Mais, précise Szasz, la transformation des criminels en malades mentaux n’est que la pointe de l’iceberg. Ce n’est que l’expression la plus caricaturale d’un profond mouvement de médicalisation de la société moderne et du refus de considéré l’homme comme un individu libre et responsable.
Posted on: Wed, 02 Oct 2013 20:47:47 +0000
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