La France plaide pour un soutien rapide à la République - TopicsExpress



          

La France plaide pour un soutien rapide à la République centrafricaine mais… La France, en première ligne sur la résolution de la crise centrafricaine, est intervenue par la voix de son Président François Hollande à la tribune de la 168ème assemblée des Nations Unies pour faire un important lobbying pour obtenir un soutien massif tant financier que matériel pour voler aux secours de l’Etat centrafricain qui est au bord de la « somalisation » depuis la prise du pouvoir par la coalition Séléka le 24 mars 2013. C’est indiscutablement le sommet de la dernière chance pour la RCA. C’est ce genre de propos du chef de l’Etat français que la population centrafricaine espérait entendre plus tôt… Mais mieux vaut tard que jamais ! Il est clair que cet Etat ami est décidé à se pencher sur la crise de manière définitive. Car en toile de fond des vies humaines étaient et sont toujours en danger. Comme l’a si bien souligné le Secrétaire des Nations Unies Ban-ki Moon, des millions de centrafricains vivent une crise humanitaire et sociale sans précédent. Il faut de toute urgence voler aux secours des centrafricains qui sont exposés à la famine et à de graves problèmes de santé. Cependant, autant la France s’engage à prendre à bras le corps la destinée de la République centrafricaine, autant des zones d’ombres persistent dans cette détermination. D’abord la question relative au « nerf de la guerre » notamment l’argent. Ensuite les précisions sur les modes d’actions dans les opérations, enfin, les collaborations entre les forces étrangères et les éléments de la coalition Séléka. Même dissoute, la coalition Séléka continue d’empoisonner la vie de nombreux centrafricains… En ce qui concerne le financement, le contexte semble moins dissipé. En effet, si on se réfère aux différents accords relatifs aux engagements qui visaient la restauration de la paix en Centrafrique, il ne faut guère de doute que des écueils ont toujours prévalu. Il ne fait aucun doute également que la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) s’était mobilisée pour doter la République centrafricaine en hommes capables d’accompagner et de stabiliser le pays dans le processus de la paix, les forces susceptibles d’intervenir et mettre au pas les éléments de la coalition Séléka et imposer en fin de compte la paix. Malheureusement, tel n’a jamais été le cas, ces décisions sont restées de vains mots. On se souvient qu’au mois de mai 2013, la ville de Bangui allait être déclarée « ville sans arme », et ce, grâce à l’appui des Forces multinationales de l’Afrique centrale (FOMAC), un silence radio a suivi cette initiative combien louable. Aussi, le groupe de Contact international sur la République centrafricaine avait alors relancé une nouvelle interpellation qui demeurera sans suite. La seconde rencontre du groupe de Contact inventera à nouveau un processus ayant cette fois une large ouverture sur l’ensemble du continent africain, la Mission de soutien pour la République centrafricaine ‘la (MISCA). A ce jour, les 3650 hommes attendus début août tardent à fouler le sol centrafricain. En marge de ces considérations, on ne saurait perdre de vue les efforts de désarmement que les autorités centrafricaines de la transition tentent de faire sans réel résultat. Les débuts du ministre de la Sécurité Josué Binoua en sont une illustration éloquente. Là encore, faute de moyens tant financiers que matériels, le pasteur Binoua avance trop petitement dans le processus de désarmement des éléments de la coalition Séléka. Mais là aussi, les espoirs s’évanouissent rapidement faute de moyen, car comment conduire une opération de désarmement sur l’ensemble du territoire centrafricain sans logistique et de gros moyens ? Donc le vibrant plaidoyer de la France doit aboutir à l’engagement soutenu de la communauté internationale, car la persistance de la crise sécuritaire en RCA peut conduire à l’implosion de la sous région de l’Afrique Centrale. Le président Déby redoute que la République Centrafricaine ne se transforme en sanctuaire du terrorisme. Il y va de la sécurité de l’Eta voisin du Tchad, mais faille-t-il que les autorités tchadiennes puissent jouer franc jeu et taire les velléités expansionnistes et desseins inavoués sur son voisin du Sud. Lancer un appel ardent en vue de voler au secours de la République centrafricaine est une chose mais réunir la surface financière en vue de mener à bon port une telle opération en est une autre. Au final, la grande interrogation qui susciterait moult intervention gravitera autour du moyen financier qui faciliterait la tâche tant aux autorités nationales qu’aux Forces internationales. Si cet obstacle avait été surmonté les centrafricains eux-mêmes seront en mesure, vraisemblablement, de tenter de mettre un terme à ce conflit d’abord interne. Au cœur de la résolution de la crise, les finances. Si le premier ministre Nicolas Tiangaye ne balbutierait pas et saura étaler au grand jour les réels problèmes centrafricains qui, mine de rien, exigent pour autant un fonds conséquent, un espoir pourrait se pointer à l’horizon. En outre, une autre difficulté, non pas la moindre qui demeure consiste dans le mode d’action de mise œuvre opérationnelle du regroupement rapide des forces internationales de la MISCA. Pour plus de clarté, les forces multinationales ont intérêt à déterminer leur rôle et leur mode d’action, et dans la mesure du possible les étaler au grand dans la seule intention de jouir de la transparence puis éviter les diatribes qui n’honorent aucunement. Il serait inadmissible qu’au cours des actions à entreprendre, des conflits de pouvoir jaillissent. La situation centrafricaine est assez complexe. Car comment mobiliser les FACA qui ont déserté l’armée depuis l’arrivée de la coalition Séléka, pour se fondre dans une forme de clandestinité et les impliquer en toute confiance dans le processus de désarmement ? Les FACA ont du mal à faire confiance aux éléments de la coalition Séléka en armes, d’ailleurs sur le terrain, les éléments de la coalition au pouvoir continuent de sévir et perpétrer des violences inhumaines sur la population civile, sans se soucier que la paix n’a pas de prix… Pour aider les forces de la MISCA, il faut un mandat clair et même offensif pour espérer contenir enfin les « les généraux et les colonels » de la Séléka, seule condition pour ramener la paix et la sécurité dans le pays. Vont-t-elles s’immiscer dans une telle anarchie où les Séléka s’activent encore en dépit des dispositions des autorités qui leur interdit tout ? On est en droit d’espérer tout de même que les autorités de la transition vont s’engager fermement à voir la stricte application de la feuille de route des forces de la MISCA, surtout après la dissolution de la Séléka par Michel Djotodia, et surtout par l’envoi d’un contingent tchadien de 400 soldats rompus aux questions de désarmement. Ce dernier contingent tchadien doit s’occuper exclusivement des « colonels et généraux » identifiés comme des durs à cuir. Avec un tel dispositif, les autorités de la transition n’ont plus droit à l’erreur et au laxisme. Il s’agit d’appliquer la tolérance zéro pour aider le retour de la paix en RCA. Elie GATA
Posted on: Thu, 26 Sep 2013 06:12:17 +0000

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