La dette : problème financier, socio-économique et politique 4. - TopicsExpress



          

La dette : problème financier, socio-économique et politique 4. La démesure de l’endettement des pays en développement, comme l´histoire du système monétaire et financier international, ne permettent malheureusement d’entrevoir aucune issue à la crise actuelle de la dette qui ne mobilise que les efforts et ressources de ces seuls pays. Il est nécessaire que les relations économiques, commerciales, monétaires et financières entre les pays du centre (Nord) et ceux de la périphérie (Sud) du système mondial capitaliste soient profondément réorganisées, selon des principes nouveaux. Ceux-ci devraient imposer des limites très strictes à la dynamique d’accumulation de capital dans une logique exclusive de maximisation du profit et de pillage, et promouvoir la solidarité et la coopération entre partenaires. C’est l’une des conditions sine qua non de la construction d’un ordre économique international plus juste. 5. La dette externe des pays en développement n’est pas seulement un problème financier. Dans la plupart des cas, elle a été créée dans des conditions et selon des intérêts qui étaient celles et ceux des capitalistes dominants dans les pays du Nord, en étroite collaboration avec les élites périphériques. Ces alliances ont parfois produit des situations complexes, comme les dettes dites « odieuses » (illégitimes et/ou illégales), la transformation de dettes externes privées en dettes publiques – qui sont le plus souvent assimilables à des formes de dettes odieuses –, ou encore les « dettes écologiques ». Les dettes odieuses ont été contractées par les élites locales pour être utilisées contre l’intérêt général, pour des dépenses somptuaires, pour la corruption ou pour la répression des classes populaires – débouchant souvent sur des massacres et des tortures. La substitution de dettes privées par des dettes publiques a été pour l’État une manière de gérer la crise de la dette au profit des bourgeoisies locales. Lorsque les États-Unis décidèrent d’augmenter leurs taux dintérêt – dans l’espoir de résoudre leur propre crise –, beaucoup de gouvernements de pays capitalistes périphériques ont, au début des années 1980, étatisé une grande partie des dettes externes privées des bourgeoisies locales, en faisant supporter le coût de l’opération à la population. Par ailleurs, la dette a également servi à financer les activités polluantes de transnationales qui ont causé des destructions dramatiques de l’environnement et des externalités fortement négatives, aux niveaux national et international. 6. Ces dettes représentent l’un des moteurs aggravant la misère de larges parties de la population dans les pays du Sud, tout particulièrement en Afrique. Entre 1980 et 2006, 675,3 milliards de dollars états-uniens ont été extorqués au continent africain, pourtant le plus pauvre du monde, pour financer les flux de service de la dette4. C’est plus que le montant de la dette extérieure qui était dû par l’ensemble des pays en développement au début de la crise. En moyenne annuelle sur cette période, cela correspond à 25 milliards de dollars. A titre de comparaison, selon la FAO, plus de 850 millions de personnes souffrent encore aujourd’hui de malnutrition, et cinq millions d’enfants meurent chaque année de faim dans le monde. Les richesses accumulées dans les pays du Nord se sont en partie formées par l’exploitation des travailleurs et la destruction de la nature dans les pays du Sud.
Posted on: Fri, 08 Nov 2013 08:42:59 +0000

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