La maffia de la loupe ! RND. Benbouzid pourrait devenir secrétaire général du parti. Ça y est ! C’est reparti pour 15 ans ! Tous les journaux reprennent le même titre de dépêche : «Les contrats de Sonelgaz avec GM et Alstom sont sous la loupe des enquêteurs.» Des semaines auparavant, nous avions pu lire et continuons d’ailleurs de lire que «les contrats passés par Sonatrach sont sous la loupe». Dans le même temps, nous lisions aussi que «le domicile de Chakib Khelil était passé sous la loupe». Avant, bien avant, nous lisions déjà que «l’Affaire Khalifa était sous la loupe des détectives». J’ai même souvenance d’avoir lu un jour que «les circonstances de l’assassinat de Boudiaf étaient passées sous la loupe». J’ai alors chaussé mes grosses lunettes à double foyer et j’ai compté le nombre de loupes en question. Avant de vite renoncer. Il y en avait trop. Une chiée de loupes en veux-tu en voilà. Et je suis arrivé à la seule conclusion possible face à ce fatras de loupes qui donnent du pays l’image pas très flatteuse d’un bazar à loupes : nous avons un problème sérieux avec cet instrument, cet outil. Une loupe, jusqu’à preuve du contraire, sert à mieux voir quelque chose qui serait difficile à distinguer sans. La loupe grossit des détails qui échappent à l’œil nu. La loupe éclaire ce qui était jusque-là dans l’ombre, noyé dans la masse. Et, bizarrement, chez nous, plus y a de loupes, moins on y voit ! Ce n’est pas normal ! Et moi, dès qu’un truc ne me semble pas normal, j’essaie de fouiller. J’ai donc passé sous la… loupe le marché algérien de la loupe. En gros, nous importons trois quarts des loupes consommées sur le territoire national. Ce qui, apparemment, n’est pas un gage de qualité, puisqu’aussi bien les trois quarts des loupes achetées à l’étranger que le quart produit ici, chez nous ne semblent pas répondre aux normes. Ce qui ouvre la voie à la seule hypothèse plausible : l’Algérie serait victime d’une maffia internationale de la loupe ayant ses ramifications en Algérie. Une maffia tellement puissante qu’elle contrôle la moindre petite loupe vendue chez le plus lilliputien des quincaillers ou des marchands de fournitures de bureau. J’ai alors passé quelques appels pour tenter de vérifier cette hypothèse, et les silences gênés à l’autre bout du fil m’ont définitivement convaincu d’une chose : chez nous, avant de nous attaquer à la corruption, de dénoncer les scandales, il faut mener une guerre acharnée, sans merci, implacable et continue contre la maffia de la loupe. Après, seulement après, nous pourrons y voir plus clair ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.
Posted on: Sat, 22 Jun 2013 18:09:06 +0000
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