Notre Messie pense au delà de nos pensées ... Le Socrate de - TopicsExpress



          

Notre Messie pense au delà de nos pensées ... Le Socrate de notre football accouche nos esprits ... La masse ignorante & abrutie de peut suivre sa pensée ... sa parole sacrée. Malgré tout, notre sauveur se sacrifie chaque jour pour montrer LA VOIE à ceux qui entrevoient en lui un espoir pour nous sauver. Nous disciples, essayons de suivre son chemin ... Retour sur l’un des aspects de l’affaire Evra, peut-être le plus important…Celui de la fameuse légitimité. Qui sommes-nous pour « parler » ? Eléments de réponse. Qui tu es pour parler ? Qui tu es pour me critiquer ? Tu as fait quoi toi ? En trois phrases, plus justement en trois questions, voilà la substance du propos de Patrice Evra l’autre jour dans « Téléfoot ». Une charge contre les médias qui, visiblement, a trouvé un écho favorable dans l’opinion. Se payer les journalistes - en l’occurrence il s’agissait surtout de consultants - ça marche toujours. La fameuse impunité des médias battue en brèche, fissurée, ça plaît. Le leader d’opinion renversé, ça a du charme. Permettez-moi brièvement un rappel historique concernant le lien sport/média. Loin du monde culturel, même de celui moins élitiste qu’on appelle « pop-culture », le sport et le foot en particulier ont longtemps été tenus à l’écart de toute réflexion intellectuelle. Quand des journalistes/écrivains se penchaient sur la chose (Londres, Blondin) elle prenait un aspect romancé. On relatait une aventure. Une histoire d’hommes. Le vélo, la boxe se sont, par exemple, admirablement prêtés à des récits ou œuvres artistiques. Le foot, lui, a toujours été réservé aux beaufs. Beaufs qui regardent, beaufs qui tapent dans un ballon. Beaufs trop payés, en plus. « Je paye 11 abrutis pour en calmer 10 000 » comme disait le Président de Trincamp dans « Coup de tête ». Le journaliste de sport est d’abord là pour véhiculer l’émotion. Il est aussi chauvin. Car quand il s’agit de parler du sport national, c’est la patrie qui est en jeu. Thierry Roland et Roger Couderc ont été les pères spirituels de la profession. Leurs approximations sur le jeu et les joueurs importaient peu. Tout cela était dissimulé derrière l’enthousiasme en cas de victoire et derrière un arbitre malveillant en cas de défaite. Véhiculer l’émotion. Charles Biétry, autre père du métier, en a fait son credo et il a notamment crée deux chaînes de TV avec cette idée absolument respectable. La réflexion n’a pas toujours été absente. Citons la revue « Les Miroirs du Foot » par exemple. De 1960 à 1979, on y découvre une vraie idée du jeu, des joueurs. Même si c’est orienté politiquement, c’est indéniablement intelligent. Eh oui, on peut penser en regardant du foot ! Mais tout cela est vieux et puis on parle d’une époque où le foot était encore presque confidentiel. Donner son avis, émettre une opinion, n’exagérons rien, ça existait quand même. Mais dans un pays sans grande culture du sport, il fallait chercher ça dans les rares éditos du quotidien l’Equipe. Et c’est d’ailleurs - et logiquement - dans ce journal que le virage s’est opéré. C’est 1998, l’Affaire Jacquet. Histoire parfaitement décrite par Vincent Duluc dans son livre éponyme. Comment ça ? Vous avez critiqué les Bleus ? Vous n’avez pas soutenu aveuglément « notre » équipe ? Le chauvinisme l’exigeait. Le principe de précaution va désormais le commander. La Jurisprudence Jacquet va, en effet, sévir. Et parce qu’en foot, on passe très vite de « zéro à héros » dixit Gérard Houllier, mieux vaut être prudent. Signalons que la même année, le Tour de France fut gangrené par l’affaire Festina. Les journalistes, qui savaient depuis longtemps mais ne disaient rien, prennent la chose en pleine face. Alors ils racontent. La récompense ? Les insultes du public sur les routes du Tour. Fallait-il casser le rêve et dire la Vérité ? Visiblement non ! Quelques années plus tôt, on savait aussi ce que faisait Tapie à l’OM. Jeune étudiant, j’avais demandé à un grand et célèbre journaliste politique pourquoi personne ne disait rien. En réponse, j’avais eu droit à une leçon sur ce qui intéresse les gens. Et puis avec ses appuis, Tapie ne serait, paraît-il, jamais pris. C’était quelques semaines avant VA-OM… La victoire de l’Equipe de France en 1998 fait basculer le foot dans la sphère publique. Tout le monde s’y intéresse, tout le monde a un avis. Le footeux devient un modèle, récupéré politiquement. Les Bleus deviennent pour quelques années des Beatles. Véhiculer l’émotion et rien d’autre donc. On a compris. Evra ne dit pas autre chose. Contentez vous de ça ! En politique, économie, art, on critique, on débat, on parle, mais pas en sport. Les plus grands éditorialistes politiques n’ont pas été présidents, ni même ministres et pourtant ils parlent ! Dans tous les domaines, le journaliste est là pour être le relais entre l’acteur et le public, mais en foot il n’aurait pas le droit ? Surtout ne pas oublier la Jurisprudence Jacquet ! Si tu critiques, ce qui sera peut-être un futur champion, tu prends le risque d’être un con ! Et puis t’es qui ? T’as fait quoi ? C’est vrai ça. Il faut avoir été pour savoir.J’ai eu la chance un jour de croiser pendant une heure Arrigo Sacchi, l’un des grands penseurs du foot moderne. Celui qui a inspiré pratiquement tous les entraîneurs du foot actuel. Lui n’était rien. Un CV vierge. Mais selon lui, « l’intelligence n’est pas forcément une option chez l’homme » et « il n’y a pas besoin d’avoir été cheval pour être jockey ». Est-ce une bonne réponse aux questions de Patrice Evra ? Pas de chance, Evra parlait notamment de Luis Fernandez et de Bixente Lizarazu. Il ignorait, en plus, ce que ces deux-là avaient fait. Une réflexion limitée et un vide culturel, c’est donc le cocktail préféré de l’ex-capitaine des Bleus. Une faute suprême. Le joueur de Manchester Utd aurait d’ailleurs pu se souvenir du CV de joueur de son mentor, Alex Ferguson. On pourrait également lui fournir la liste de tous les grands coaches aux CV tout minus ou néants en tant que joueur. Houllier, van Gaal, Mourinho (un traducteur !), Villas-Boas, Wenger, Klopp, Roux… La liste est très longue de ces gens à qui, si on avait suivi le « raisonnement » du « t’as fait quoi ? », on n’aurait jamais confié les commandes d’une équipe de haut niveau. Notons à l’inverse, que les analyses et réflexions sur le foot de Pelé, Maradona, Zidane sont toujours attendues par les pourfendeurs du « t’as fait quoi » dont je fais bien sûr partie. Ainsi, je reste convaincu que le pauvre Evra avait évidemment le droit de s’exprimer, de se défendre des critiques. Il aurait mieux valu simplement que ce soit fait de façon intelligente avec des arguments recevables. Pas en se cachant derrière une bouillie verbale n’ayant aucun sens. Par ailleurs, les gens qui l’ont soutenu auraient également gagné à réfléchir avant de se ranger derrière lui. Dans une bagarre à défaut de pouvoir se cacher derrière le plus fort, on cherche au moins le plus intelligent… Evra s’est donc attaqué aux consultants. Un seul journaliste était présent sur sa liste « règlements de comptes ». Pour lui, c’est simple, 8 jongles ou tu te tais. En entendant cet argument minable, j’ai repensé au plus grand journaliste tennis français récemment parti à la retraite. Il n’avait jamais touché une raquette. En revanche, il branchait toujours son cerveau, lui. Vous avez certainement noté que parmi les consultants, ceux qui ont été attaqués se sont défendus. Mais parmi tous les autres, certains se sont prononcés de façon peu claire. Certains se souvenaient, peut-être, de leurs années de terrain, de ces moments où ils en voulaient aux journalistes. Peut-être que d’autres ont médité sur l’hypocrisie d’un système qui veut qu’une fois sa carrière terminée, l’ancien sportif est ravi d’être sollicité par un média pour devenir à son tour le fameux consultant. Quand je vois Wiltord sur Eurosport, j’ai du mal à ne pas me souvenir de sa haine farouche des médias. Il était une sorte de leader, de guide pour les joueurs des Bleus. Il donnait le conseil à tous, de ne pas parler aux journalistes. Je ne l’ai pas entendu sur l’affaire Evra, mais il y a quelques années, il aurait pu être son coach « mental »… Dans quelques semaines, l’équipe de France va jouer un barrage capital pour, oui ou non, aller au Brésil. La Jurisprudence Jacquet va ressurgir. Chauvin, il faudra soutenir les Bleus. Tout le monde y a intérêt. Un beau voyage pour les journalistes, des sponsors heureux, des régies publicité satisfaites. Evra ne sera qu’un mauvais souvenir. L’affaire Ribéry oubliée. Quoi ? Mais quelle affaire Ribéry ? La star des Bleus a agressé verbalement un vieux monsieur, ex-entraîneur, ex-sélectionneur, ex-DTN et alors ? Allez, pas grave. Les Bleus avant tout. Alors, on n’en parle pas. Et puis les gens en ont marre de tout ça. Le président de la FFF, celui qui face caméra dit que des agents véreux, ce n’est pas si grave, va étouffer tout ça. La qualification servira de chiffon pour tout nettoyer. Et puis, le public en a assez de ces journalistes et consultants qui donnent des leçons. Ah les fameuses leçons. On a même vu des médias, les Cahiers du Foot, So Foot, donner des leçons aux donneurs de leçons. Contrôler les médias, faire la leçon notamment à RMC, paraît que c’est « hype ». Moi, bêtement, je pensais qu’il suffisait de tourner le bouton pour ne plus les entendre ces journalistes et leur impunité. Et si le bouton tourne, si « l’impuni » n’est plus écouté, regardé, vous verrez ce qu’il adviendra de sa fameuse impunité. Véhiculer l’émotion, c’est donc cela la règle ? Il en avait de l’émotion Evra dans la voix, non ? Moi, désolé mais dans ces cas-là, je me réfugie toujours derrière Jorge Luis Borges… c’est devenu comme une devise : « Blâmer et faire l’éloge sont des opérations sentimentales qui n’ont rien à voir avec la critique ».
Posted on: Thu, 24 Oct 2013 22:18:32 +0000

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