QUI VEUT LE CHAOS EN TUNISIE ? 24 octobre 2013, 16:51 Qui veut - TopicsExpress



          

QUI VEUT LE CHAOS EN TUNISIE ? 24 octobre 2013, 16:51 Qui veut le chaos en Tunisie ? Quelle entreprise, quel réseau, semploie àdéstabiliser le pays ? La question affleure sur les lèvres après la mort de six agents de la garde nationale tués mercredi 23 octobre, visés par des tirs alors quils sapprêtaient à investir une maison suspectée dabriter un groupe armé à Sidi Ali Ben Aoun, près de Sidi Bouzid, berceau de la révolution tunisienne. Chaque tentative de parvenir à un terrain dentente entre le gouvernement dominé par le parti islamiste Ennahda et lopposition, chaque date symbolique, est désormais précédée dun attentat ou daffrontements meurtriers. Le 6 février, lassassinat politique dont a été victime Chokri Belaïd, opposant de gauche tué par balles à Tunis, a eu lieu alors que des négociations étaient engagées pour élargir la coalition au pouvoir formée par Ennahda, le Congrès pour la République, du président Moncef Marzouki, et Ettakatol, le parti du président de lAssemblée constituante, Mustapha Ben Jaafar. Une loi « dimmunisation de la révolution » était aussi en préparation. Le 25 juillet, date de la fête de la République tunisienne, alors que le chantier pour la rédaction dune nouvelle Constitution ouvert depuis plus dun an était sur le point de se refermer, un deuxième assassinat visait le député de gauche Mohamed Brahmi. CHAQUE CAMP SE RENVOIE LA RESPONSABILITÉ DES VIOLENCES Ce 23 octobre correspondait à la date anniversaire des premières élections organisées il y a tout juste deux ans après la chute de lancien régime de Zine El Abidine Ben Ali. Cétait également le jour fixé pour louverture du dialogue national censé trouver une issue à la profonde crise politique dans laquelle est plongée la Tunisie. Cest alors que la nouvelle de la mort des six agents de la garde nationaletués à Sidi Ali Ben Aoun a commencé à se répandre. Lire : Tunisie : affrontements avec des islamistes près de Sidi Bouzid Dans cette commune située au centre du pays, de nombreux salafistes se sont implantés. Deux dentre eux auraient péri lors des affrontements. Un scénario quasi identique sétait déroulé, le 17 octobre, lorsque deux agents de la garde nationale ont été tués en tentant de pénétrer dans une autre maison à Goubellat, près de Béja, a 70 km de Tunis, faisant neuf morts du côté salafistes. Chacun de ces épisodes a ébranlé le pays et attisé les tensions. Et chaque camp se renvoie la responsabilité des violences. Il faut remonter le temps comme sil sagissait dune éternité pour se souvenir que le 23 octobre 2011, les Tunisiens sétaient rendus aux urnes dans une ambiance quasi euphorique. Le paysage est bien différent aujourdhui et lanniversaire des « premières élections libres » a été célébré ce mardi dans un climat haineux. Dès le matin, près de 5 000 manifestants, dont de nombreux lycéens, se sont rassemblés sur lavenue Habib-Bourguiba, la principale artère de Tunis, à lappel des partis dopposition pour réclamer la démission dun gouvernement détesté. Dans la foule, les mots claquent comme des pierres jetées. On promet aux islamistes au pouvoir un prochain « retour en prison ». On conspue le nom du chef dEnnahda, Rached Ghannouchi qualifié d« assassin ». On jure quil faut « enfinir » avec ce pouvoir. Lire : Tunisie : Ennahda sengage à quitter le pouvoir fin octobre Cheveux courts, vêtue dun chemisier bleu pâle et dun jean, Zohra, fonctionnaire au ministère de lagriculture, ne cache pas son amertume. « Ils ont grandi dans un climat de tolérance », dit-elle en désignant des jeunes qui sépoumonent à crier « dégage » à lintention du gouvernement. « Oui, oui, je parle bien davant, reprend-elle, lépoque de Ben Ali, cétait mieux. » « Il faut que les islamistes quittent le pouvoir maintenant, sinon ils sont foutus », estime, guère plus conciliant, Nacer, un militant du parti dopposition Al Massar. Toute la journée, mardi, la chaîne de télévision Nesma, qui avait, la veille, appelé dans un surprenant spot publicitaire à manifester avec lopposition, na cessé dediffuser des nouvelles alarmistes sur des affrontements supposés dans plusieurs villes de Tunisie. Informations aussitôt démenties par le ministère de lintérieur. Partir et céder la place à un gouvernement de technocrates, Ennahda sy est engagé en signant au début du mois une « feuille de route » approuvée par les principaux partis réunis sous légide, notamment, de la puissante centrale syndicale UGTT. De plus en plus contestée, tandis que lassemblée est paralysée depuis trois mois, la coalition au pouvoir na guère dautre choix. Mais cet engagement pris sous la contrainte tarde à se concrétiser. Lire : Le premier ministre tunisien sengage sur le principe dune démission Attendue toute la journée, repoussée dheure en heure, lintervention du premier ministre a fini par avoir lieu mercredi en début de soirée. Dans une courte déclaration devant la presse, Ali Larayedh a réitéré lengagement dEnnahda « sur le principe de renoncer au gouvernement dans le cadre de la complémentarité des différentes phases de la feuille de route », tout en précisant : « nous ne nous soumettrons à personne ». Ces « phases » portent sur la démission du gouvernement sous trois semaines à compter de la date du démarrage du dialogue national en contrepartie de la promesse dachever la Constitution, derédiger la future loi électorale et de mettre sur pied la prochaine instance indépendante chargée de préparer le prochain scrutin. Mercredi soir, le dialogue navait toujours pas commencé. Et à 20 heures, sur lavenue Habib-Bourguiba, cétait au tour dun millier de militants dEnnahda dinvestir les lieux. « La révolution, jusquau bout, Allah Akhbar ! », scandaient des manifestants très remontés en dénonçant les manipulations attribuées à des partisans de lancien régime. Quelques instants plus tard, le ministère de lintérieur confirmait la mort par balle dans la soirée dun autre policier, dans la région de Bizerte. J’aime
Posted on: Thu, 24 Oct 2013 15:07:49 +0000

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