Question au Président Philippe Mvouo Médias d’Etat ou - TopicsExpress



          

Question au Président Philippe Mvouo Médias d’Etat ou médias de Sassou ? En mi-août dernier, une consœur d’une chaîne de télévision publique de Pointe-Noire a présenté le journal de 19 heures 30, habillé en camisole estampillée de l’image de Sassou. Une attitude qui a indigné beaucoup de téléspectateurs. «C’est vraiment déplorable, ce que cette femme a fait. Quand elle est apparue, j’ai pensé que c’était quelque responsable du PCT ou de l’OFC (Organisation des Femmes du Congo, organisme féminin du PCT, Ndlr) qui était invitée et que le réalisateur avait commis l’erreur de la montrer d’abord. Au fond, c’était bel et bien la présentatrice. Quelle abomination journalistique ! Qu’elle soit fanatique de Sassou n’est que légitime ! Ce sont ses convictions personnelles. Mais elle ne doit pas imposer ses convictions au public ! Où va maintenant ce pays ?», s’est interrogé un enseignant résidant à Loandjili. Commentaire de sa femme : «Ne sais-tu pas que ce sont les journalistes qui aident Sassou à asseoir sa dictature ? Mon chéri, ne t’occupe pas de ce qui se dit dans nos médias, surtout ceux de l’Etat. Tu me reproches souvent de ne pas suivre les médias d’Etat. Pour moi, ce ne sont pas les médias d’Etat. Ces organes appartiennent à Sassou-Nguesso. Et j’ai toujours eu peur de nos journalistes, car c’est un grand dans un pays lorsque le journaliste cesse d’être neutre pour devenir partisan». Quelques jours avant les festivités du 53ème anniversaire de l’indépendance, Sassou-Nguesso était allé à Oyo pour déposer une gerbe de fleurs sur la tombe de son défunt père. À Pointe-Noire, une chaîne de radio publique a ouvert son édition de 7 heures du matin sur cet élément qui a duré près d’une minute. Comme si le père de Sassou était le père de tous les Congolais. Comme si feu Nguesso avait été un responsable dans son pays ou encore il avait posé des actes utiles pour le peuple congolais comme Mandela en Afrique du Sud. Ces deux cas sont loin d’être uniques. Les exemples sont légion. Mais, il n’est pas question ici, de railler nos éminents confrères des organes de presse publics, étant donné qu’ils «sont tenus de se conformer à la ligne éditoriale du gouvernement» (?). Il s’agit plutôt de relever une pratique qui, en réalité, ne saurait honorer les médias congolais étant entendu que Philippe Mvouo, président du Conseil Supérieur de la Liberté de Communication (Cslc) tient à «l’émergence d’une véritable presse au Congo». À moins que Mvouo dise au peuple que la Charte de Munich qui a une compétence universelle, la charte de mai 1992 valable au Congo, la loi de novembre 2001 et bien d’autres textes régissant la pratique du journalisme autorisent ces genres de pratiques. Que le Grand Régulateur qui reproche à certains journalistes de s’attaquer à la vie privée des responsables démontre que le dépôt d’une gerbe de fleurs sur la tombe du président de la République est un événement d’intérêt public pour qu’on contraigne l’auditoire à sacrifier près d’une minute au détriment de l’information qui lui est vraiment utile. En attendant les explications de l’ancien membre du bureau politique du PCT, parti au pouvoir, l’on devrait retenir que les uns et les autres s’efforceraient de ne pas confondre militantisme ou propagandisme avec journalisme. À moins qu’ils aient fait des analyses de caniveau comme «les mercenaires du journalisme au Congo», des grands spécialistes de la communication ont démontré que le journaliste n’est qu’au service du grand public ou peuple. Et non d’un individu fût-il président-fondateur ou bâtisseur infatigable. Souleymane Kumba-Yala Article paru dans Econews 777 du 04 septembre 2013 à la page 3
Posted on: Mon, 09 Sep 2013 09:51:55 +0000

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