Religion et politique : divorce ou mariage Les hommes religieux - TopicsExpress



          

Religion et politique : divorce ou mariage Les hommes religieux doivent-ils s’impliquer à la politique ? Cette problématique est plus vivante dans notre société Camerounaise car lors des dernières élections présidentielles on a vu des autorités religieuses étant comme acteur de cet événement. Que dit alors la religion. On a coutume d’analyser les rapports entre Église et pouvoir politique à partir de la célèbre formule de Jésus, interrogé sur la nécessité ou non de payer l’impôt : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ». De celle-ci découlent en effet deux conséquences : les chrétiens ne peuvent en aucun cas invoquer un prétexte religieux pour se défausser de leurs responsabilités de citoyens. D’ailleurs, dans sa Seconde Lettre aux Thessaloniciens, saint Paul ajoute : « Celui qui ne travaille pas, qu’il ne mange pas non plus » – autrement dit : celui qui ne participe pas au bien de la cité n’a pas le droit d’en profiter. En même temps, « rendre à Dieu » ce qui lui appartient signifie que Dieu ne peut être inféodé au pouvoir politique. « Si par autonomie du temporel, on veut dire que les choses créées ne dépendent pas de Dieu et que l’homme peut en disposer sans référence au Créateur », on se trompe, prévient la constitution pastorale. En plus, il est souligné par un évêque que « la mission propre que le Christ a confiée à son Église n’est d’ordre ni politique, ni économique ou social : le but qu’il lui a assigné est d’ordre religieux. Mais, de cette mission religieuse découlent une fonction, des lumières et des forces qui peuvent servir à constituer et à affermir la communauté des hommes selon la loi divine. ». Cette situation n’implique nullement que la dimension religieuse et la dimension éthique soient écartées de l’espace public. Les catholiques participent comme tous les citoyens aux débats politiques. Il est légitime qu’ils prennent la parole pour défendre leurs propres convictions chrétiennes, dans le respect de celles des autres. » L’objectif étant de participer à la « construction d’un monde plus digne de l’homme, fils de Dieu » «Soyez soumis, à cause du Seigneur, à toute institution humaine. Agissez en hommes libres, non pas en hommes qui font de la liberté un voile sur leur malice, mais en serviteurs de Dieu », recommande saint Paul. En tant que citoyens, les chrétiens sont donc, comme les autres, soumis aux autorités légitimes et doivent, comme les autres, contribuer avec les pouvoirs civils au « bien commun ». Selon le Catéchisme de l’Église catholique, « la soumission à l’autorité et la coresponsabilité du bien commun exigent moralement le paiement des impôts, l’exercice du droit de vote, et la défense du pays ». En 1988, dans son exhortation apostolique Christifideles laici, Jean-Paul II l’a réaffirmé : les laïcs «ne peuvent absolument pas renoncer à la participation à la politique, à savoir l’action multiforme, économique, sociale, législative, administrative, culturelle qui a pour but de promouvoir (…) le bien commun ». Au-delà du simple vote, les chrétiens sont vivement incités à s’engager en politique. « C’est à tous les chrétiens que nous adressons de nouveau et de façon pressante, un appel à l’action ». La politique « est une activité noble et difficile, ont aussi souligné les évêques de France en 1999. Les hommes et les femmes qui s’y engagent, ainsi que tous ceux et celles qui veulent contribuer au “vivre ensemble” méritent notre encouragement. » Mais en s’engageant dans la politique « Le citoyen chretien est obligé en conscience de ne pas suivre les prescriptions des autorités civiles quand ces préceptes sont contraires aux exigences de l’ordre moral, aux droits fondamentaux des personnes ou aux enseignements de l’Évangile » , note le Catéchisme de l’Église catholique. Il est toutefois soumis à la réalisation de cinq conditions cumulatives : en cas de « violations certaines, graves et prolongées des droits fondamentaux » , « après avoir épuisé tous les autres recours» , «sans provoquer des désordres pires » , « qu’il y ait un espoir fondé de réussite » et enfin « s’il est impossible de prévoir raisonnablement des solutions meilleures » .
Posted on: Sun, 13 Oct 2013 11:16:27 +0000

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