Rien, vraiment rien, ne prédestinait Rabi de Londres au - TopicsExpress



          

Rien, vraiment rien, ne prédestinait Rabi de Londres au métier qu’il exerce aujourd’hui. S’il est un spécialiste reconnu des fourneaux, l’homme, né à Koffikro dans la sous-préfecture d’Aboisso, n’a jamais imaginé le destin qui est le sien aujourd’hui. Né dans une famille à la condition de vie «juste acceptable», Abdoul Karim Diakité (son nom à l’état civil) n’est pas venu au monde avec une cuillère d’argent dans la bouche. Son enfance, il l’a passée dans le bourg de Koffikro où il accomplit un modeste parcours scolaire, terminé en classe de Sixième. Né dans une famille musulmane, notre homme confie avoir eu une chance, un cadeau qui vaut plus que tout ce que peut offrir un père Noël en décembre: «Le plus beau cadeau que la providence m’a fait, c’est l’amour que mes parents m’ont donné. Mon père avait deux épouses, mais on n’a jamais rencontré de problèmes comme cela est courant dans certaines familles polygames. Nous avons vécu en parfaite harmonie. Mais, je retiens surtout l’éducation que mes parents m’ont inculquée. Si j’en suis là aujourd’hui, je le dois surtout aux valeurs reçues des parents», relate-til. «J’ai vendu les biens de mes parents» Mû très tôt par une volonté de voler de ses propres ailes, le jeune Abdoul Karim s’est vite jeté dans le monde bouillonnant des affaires et du show-bizness. A Aboisso, lui et ses amis se transforment en organisateurs de spectacles. «Avec des amis, on organisait des soirées, des fêtes et des spectacles. On faisait venir des artistes à Aboisso. Je me rappelle que l’un de nos spectacles a foiré. On a dû vendre des biens de nos parents pour amortir nos pertes. Ce sont des moments inoubliables. Depuis tout jeune, j’ai aimé le monde du showbiz», confie le natif de Koffikro. A côté de cette casquette d’organisateur de spectacles, Abdoul Karim s’essaye aussi à la couture. Un métier qu’il apprend pendant les vacances scolaires à Abidjan. «Quand je venais chez mon oncle pour les vacances, j’apprenais la couture chez lui. C’est un grand styliste». Un moment, Abdoul Karim a même pensé faire carrière dans le métier, ciseaux en mains. «J’ai travaillé avec plusieurs grands stylistes de la place», révèlet- il, avant de fuir un jour les carillons des machines et les doux cliquetis des ciseaux. On est au début des années 2000. «Je voulais travailler pour mon propre compte. Je me suis alors jeté dans le commerce des téléphones portables. A l’époque, c’était un marché florissant. Je démarchais des entreprises et des grands patrons, comme le Directeur du Port automne d’Abidjan, pour leur vendre mes téléphones. Ça marchait bien». Le coup d’Etat, un tournant Il y aura à jamais chez Abdoul Karim Diakité un avant et un après coup d’Etat. Car c’est après le coup de force opéré par le Général Guéï en 2002 que le destin du jeune homme a basculé. «Oui, peut-être que je ne serais pas le Rabi de Londres que vous connaissez aujourd’hui s’il n’y avait pas eu le coup d’Etat. Car, avec l’arrivée des militaires au pouvoir, on avait perdu tous nos clients. Nos affaires ne marchaient plus. Mon cousin et moi avons alors décidé de partir à l’aventure. Et nous avons atterri à Paris». La suite n’est toutefois pas rose. Le jeune Ivoirien éprouve bien du mal à intégrer le système français. Un mois seulement après son arrivée sur les bords de la Seine, il traverse la Manche pour s’installer à Londres. Au Royaume-Uni, la vie n’est pas plus facile ; surtout quand on ne comprend aucun mot de la langue de Shakespear. «J’ai connu des problèmes d’intégration en Angleterre. Je ne comprenais pas la langue. C’était super difficile pour moi. Mais je me suis accroché». Pour joindre les deux bouts, l’aventurier effectue des petits boulots, fais la plonge dans les grands restaurants et hôtels londoniens. Piqué par le virus de la cuisine au gré de ses pérégrinations dans les hôtels, Abdoul Karim s’inscrit dans une grande école pour apprendre, et l’anglais, et la cuisine. Au bout de deux ans de formation, il sort avec un diplôme de chef. «Avec mon diplôme, j’ai travaillé avec de prestigieux cuisiniers comme Alain Ducasse et dans de grands restaurants londoniens. J’ai exercé au célèbre restaurant japonais Zuma où viennent manger des célébrités telles que Didier Drogba ou des personnalités comme le prince anglais. Un jour, je me suis demandé “Et si je créais mon propre restaurant ?“ C’est ainsi que j’ai débarqué en France pour mettre mon projet à exécution ». Le nouveau roi de la restauration Après neuf longues années à Londres, Rabi de Londres est aujourd’hui installé en France. Il a retrouvé la première ville européenne qui l’a accueilli quand il a quitté pour la première fois son Afrique natale. «Je suis à Paris depuis maintenant trois ans. J’ai créé mon premier restaurant en 2011. Je sous-louais le local avec un monsieur qui a ensuite eu des problèmes. Aujourd’hui, j’ai un autre restaurant à mon compte », nous confie-til. Dénommé «Comptoir des puces au choco bar», le restaurant de Rabi de Londres est situé Porte de Clignancourt. Spacieux, le resto du nouveau roi de la cuisine excelle dans les spécialités africaines, européennes et asiatiques. Et accueille du beau monde. «On fait les plats que les Africains (et les Ivoiriens, surtout) aiment manger. En plus, tous les mercredis, on met en place notre allocodrome géant. Les gens se retrouvent pour déguster de l’alloco comme dans les allocodromes abidjanais dans une ambiance à l’ivoirienne», ajoute le chef. Des projets et Chelsea pleins la tête Ambitieux, Rabi de Londres voit grand. Le jeune restaurateur ivoirien nourrit de grands projets. L’un d’entre eux est même sur le point d’aboutir. «Je me suis engagé à ouvrir une boîte de nuit dans le 9è Arrondissement. Qui est l’un des plus grands quartiers de Paris. Le projet est avancé, mais la boîte n’est pas encore ouverte. J’ai plein d’autres projets. J’essaie de faire honneur à mon pays. Je sais d’où je viens. Aujourd’hui, je suis un homme heureux. Je ne m’imaginais pas arriver à ce niveau. J’ai également des projets pour Abidjan. Au moment opportun, je dévoilerai ce que j’ai envie de faire pour mes frères restés au pays». Si Rabi de Londres est un passionné de cuisine, l’existence de ce jeune battant ne se résume toutefois pas à ses fourneaux. L’ancien laveur de vaisselle est aussi un gros amoureux de ballon rond et un grand fan de l’équipe de Chelsea de Didier Drogba. «J’ai passé neuf ans à Londres où il y a beaucoup d’équipes anglaises de premier plan. Mais, c’est Chelsea qui m’a vraiment accroché. Je suis devenu un inconditionnel de cette formation ». Dans la vie privée, Rabi de Londres est père de deux enfants. Mais, il est… célibataire. Par Magellan [email protected] #301 / Du 1er au 07 mai 2012 10 Il s’est battu De son statut de plongeur (laveur de vaisselles), Rabi de Londres est aujourd’hui patron d’un grand restaurant parisien. Suivez l’histoire passionnante d’un ba
Posted on: Wed, 07 Aug 2013 10:29:16 +0000

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