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Syrie : La caution arabe aux frappes militaires Pendant que des pays occidentaux expriment leur scepticisme, des pays arabes affichent leur empressement à faire subir des frappes militaires au régime de Damas comme ce fut le cas par le passé pour l’Irak et l’Afghanistan. La Ligue arabe, sous l’influence des monarchies du Golfe, apporte, à quelques rares exceptions de ses membres, un soutien diplomatique aux Etats-Unis et reste ouvertement favorable à une intervention militaire en Syrie. Au nom des Arabes. Si l’intervention militaire contre le régime syrien aura lieu, elle le sera avec la caution des gouvernements arabes. Pendant que des pays occidentaux expriment leur opposition à toute action militaire en Syrie, la Ligue arabe, elle, soutient ouvertement une action militaire contre le régime de Damas. Après sa résolution du 1er septembre appelant la communauté internationale à «assumer ses responsabilités afin de prendre les mesures de dissuasion nécessaires contre les auteurs du crime odieux dont le régime porte la responsabilité», les chefs de la diplomatie des membres influents de cette organisation panarabiste étaient très actifs, cette semaine, pour défendre l’option d’une action militaire. Plus radicaux encore. Contrairement aux objectifs avoués des Occidentaux consistant à «sanctionner», les pays arabes veulent, et avec empressement, une intervention qui aura pour but de renverser carrément le régime de Bachar Al Assad. La Ligue arabe ne s’est pas embarrassée de prononcer la sentence contre le régime syrien sans même attendre les conclusions des inspecteurs de l’ONU. Le chef de la diplomatie américaine, John Kerry, qui peine à trouver des alliés pour «frapper», se targue d’avoir rallié à sa cause les pays arabes. Kerry, qui mène une offensive diplomatique en Europe depuis la réunion du G20, affichait bonne mine, hier à Paris, au sortir de sa rencontre avec plusieurs ministres arabes des Affaires étrangères de la Ligue arabe. «Tout le monde a bien compris que la décision doit être prise dans les 24 heures. Comme nous en avons discuté aujourd’hui, nous étions unanimes à dire que le recours odieux par Bachar Al Assad aux armes chimiques qui ont tué des centaines de personnes innocentes, y compris des enfants, cela franchit une ligne rouge internationale», a-t-il déclaré lors d’un point de presse en présence du ministre qatari des Affaires étrangères, Khalid Al Attiya. Le secrétaire d’Etat américain s’est réuni avec les ministres représentant l’Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn, le Qatar, l’Egypte, la Jordanie, le Koweït et le Maroc, en présence du secrétaire général de la Ligue arabe, l’Egyptien Nabil Al Arabi. Ainsi, face à la défection des alliés traditionnels européens et l’impossibilité d’arracher un quitus du Conseil de sécurité de l’ONU, les Etats-Unis peuvent s’appuyer sur la caution «morale» des Arabes. La Ligue arabe peut ainsi servir d’alibi et paver le terrain d’une intervention militaire. Il faut dire que tous les Etats membres de l’organisation ne sont pas unanimes. L’Algérie, l’Irak et le Liban ont exprimé des réserves, mais insuffisantes pour infléchir la position de la Ligue. L’opposition assumée de l’Egypte à toute action militaire contre la Syrie n’a pas non plus réussi à peser sur la décision de l’organisation. Pour le ministre égyptien des Affaires étrangères, Nabil Fahmy, la campagne militaire «acharnée menée contre la Syrie et les projets militaires occidentaux contre ce pays s’inscrivent dans le cadre d’un plan visant la destruction des armées arabes dont l’armée égyptienne». Tombée dans l’escarcelle des monarchies du Golfe en raison de l’affaiblissement de la diplomatie de pays comme l’Irak, l’Algérie et l’Egypte, la Ligue arabe est devenue une rampe de lancement des projets politiques et militaires élaborés ailleurs. Ce n’est pas la première fois que cette Ligue appuie politiquement et militairement, au nom des Arabes, des interventions militaires dans la région. Les deux guerres contre l’Irak et l’intervention contre l’Afghanistan ont pu avoir lieu grâce aussi au soutien des Arabes. La Ligue arabe, fondée en 1945 avec l’aide des Britanniques, n’a jamais été l’expression des intérêts des peuples de la région. Elle a de tout temps été un club de despotes et de tyrans des pays du golfe Persique à l’océan Atlantique. Depuis l’affaiblissement des Etats nationaux autoritaires, la Ligue panarabiste était le prolongement de la diplomatie égyptienne avant que les monarchies féodales du Golfe ne reprennent le dessus. L’Arabie Saoudite et le Qatar sont devenus les acteurs les plus influents d’une organisation obsolète. Ce sont eux qui dictent la conduite à tenir et les autres ne font que suivre. L’Algérie, dont les positions sont souvent opposées aux orientations de la Ligue arabe adopte à chaque fois profil bas. Incapable de porter et de défendre vigoureusement la voix des Algériens au sein de ce cénacle de despotes, la diplomatie algérienne est réduite à sa plus simple expression. Elle ne pèse plus. Elle est suiviste. Malgré ses réserves timidement exprimées, l’intervention militaire contre la Syrie sera au nom de l’Algérie, tant qu’elle ne prendra pas une position ferme et claire. Mais pour ce faire, il faut une diplomatie courageuse. Ce n’est pas le cas. Hacen Ouali el watan
Posted on: Tue, 10 Sep 2013 11:37:22 +0000

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