Un seul désir Toute ma vie, j’ai dû apprendre à gérer des situations, dossiers et budgets afin de gravir les échelons et atteindre mes objectifs. Assurer le succès d’une entreprise à travers la tourmente des 23 dernières années à Thetford a nécessité une gestion serrée des finances de notre commerce familial. Parti de zéro dans un sport inconnu au Québec, le tir au pistolet, atteindre le niveau international et y exceller pendant vingt ans a demandé une détermination, une somme de travail et un dévouement hors du commun. Au terme d’une carrière si bien remplie, il m’était impossible de refuser l’invitation qui m’était proposée de prendre en charge le programme de la haute performance de ce sport au Canada et de joindre les rangs du Comité olympique. Pendant un peu plus de cinq années, j’ai mis à profit toute l’expérience acquise autant dans le monde des affaires que celui du domaine sportif afin d’aider les meilleurs athlètes au pays à réaliser leur plus grand rêve, soit de participer aux Jeux olympiques. Ce fut un travail colossal où je devais non seulement m’assurer de la bonne gestion des finances de l’équipe mais également de l’aspect des relations humaines et des performances de chacun de mes athlètes. Au fil des années, j’ai accompagné ces derniers dans plus d’une trentaine de grands évènements à travers le monde. Coupes du Monde, Championnat du monde, Jeux du Commonwealth et jusqu’au Jeux Olympiques, j’ai organisé, supervisé et accompagné tous ces athlètes dans leur quête de l’excellence. Sans doute que cette formation acquise à l’université de la vie n’est pas étrangère à ma décision de briguer le poste de maire de Thetford. Avoir passé autant d’années à parcourir le monde m’a certainement sensibilisé à ce qui se passe ailleurs. L’actualité nous apprend qu’un peu partout, des pays entiers se retrouvent acculés à la faillite suite à des gestions débridées. Plus près de nous, la ville de Détroit doit faire face à cette triste réalité. Plusieurs facteurs ont amené cette déplorable situation à commencer par une gestion qui n’a jamais tenu compte de l’inexorable déclin de l’industrie automobile. De 2000 à 2010, un quart de millions de personnes ont quitté la ville ce qui n’a pas empêché les élus de continuer à gérer sans tenir compte de la dette immense qui ne cessait de s’accumuler. Aujourd’hui après avoir dû quitter leurs postes et laisser la gestion de la ville en tutelle, les élus doivent assumer la responsabilité de la plus grande faillite aux É.-U.. Compte tenu de ce qui se passe dans notre ville, il est assez normal de faire un parallèle avec ce qui se passe au sud de notre frontière. Au cours des dernières années, notre industrie minière a lentement périclité jusqu’à son extinction. La population de Thetford Mines a subi un net recul et rien n’indique que des mesures ne furent prises pour stopper notre endettement et d’importantes hausses de taxes. Des chiffres qui parlent. Notre dette par habitant est passée de 854.00$ en 2005 à 2,045.00$ en 2013. Pourtant, plusieurs signes nous annonçaient la fin de notre industrie primaire. Sur un budget d’opération de 34M$, la ville de Thetford en dépense 17M$ pour sa masse salariale et pourtant le total de nos effectifs est passé de 230 en 2005 à 243 en 2013 et ce malgré une baisse de la population locale. L’aspect le plus troublant de cet exercice découle de l’analyse de ce qui a sans doute amené notre endettement actuel et ce coût des taxes parmi les plus élevés. Non seulement la succession de fermetures des mines a entraîné la répartition du manque à gagner sur l’ensemble de la population, mais la baisse du salaire moyen a considérablement modifié la capacité de payer d’une grande portion de notre population. Pendant de nombreuses décennies, le salaire moyen des Thetfordois se plaçait parmi les plus élevés au Canada. Au cours des dernières années, il a chuté drastiquement pour se retrouver au dernier rang au Québec avec un salaire moyen de 29,393.00$ ( source Journal des Affaires octobre 2012 ). Je ne juge pas la stratégie adoptée par l’actuel conseil municipal qui voulait sans doute nous faire croire que tout continuait à bien aller. Ce dernier a décidé de voter une augmentation substantielle du salaire du maire, le faisant passé de 55,000$ à 77,000$, soit 40% de plus. Sans doute afin de nous convaincre un peu plus, au cours du même vote, l’attribution d’une indemnité de départ pour le maire et tous les conseillers fut adoptée majoritairement, trois des conseillers ayant voté contre ces deux motions. Je ne suis pas certain que cette stratégie soit au goût d’une population qui voit son fardeau fiscal grandir sans cesse devant la soif d’un gouvernement qui n’arrive pas à stopper la croissance de la taille de l’état. Les partisans de la notion qu’il faut s’endetter afin de relancer l’économie devraient faire preuve de prudence, car partout dans le monde nous assistons à de pénibles lendemains qui font mal à des populations entières. Bien sûr il y aura toujours une certaine élite qui ne sera pas touchée et le malheur est que ce sont ces mêmes personnes qui, le moment des élections venu, travaillent le plus fort afin de conserver leurs prérogatives. Si la population de Thetford souhaite un tant soit peu profiter d’une saine gestion des deniers publics et suivre un leader qui est conscient de notre nouvelle réalité, le 3 novembre prochain il faudra voter en très grand nombre, car nombreux seront ceux qui voudront garder les avantages que leur procure le système actuel. Au plaisir, Jean-Pierre Huot jphuot.biz/fr/
Posted on: Fri, 23 Aug 2013 22:30:57 +0000