Via Homo Cyberneticus ( - TopicsExpress



          

Via Homo Cyberneticus ( https://facebook/pages/Homo-Cyberneticus/551128888272489 ) "“Mon plus gros problème dans mon travail de journaliste, c’est de convaincre les gens de ce qui existe déjà, pas de ce qui est à venir. […] Quand on regarde la gamme de possibilités qu’offrent ces nouvelles technologies -robotique, génétique, informatique et nanotechnologie- et la vitesse à laquelle elles entrent dans nos vies, la question c’est: “qu’est-ce qui se passera si seulement 5% de tout ça fonctionne, ou même 10%? Cela changera ce que signifie être humain.” - Joel Garreau du Washington Post, dans ce documentaire, “Un Monde Sans Humains”. Ce documentaire traite principalement du transhumanisme, une idéologie née il y a une trentaine d’année aux USA visant à l’amélioration de l’espèce humaine voire à la modification de la nature humaine par des moyens technologiques. Une idéologie autour de laquelle tournent la plupart de mes publications - le titre de ma page, comme vous l’aviez probablement compris, est d’ailleurs une dénomination (à la) scientifique de l’espèce posthumaine. Si vous ne connaissiez pas l’existence de ce mouvement, je vous invite à visionner le documentaire avant de lire la suite. ———————————————————————————————— Vous venez de visionner le documentaire, vous êtes choqués, et à juste titre. Le documentaire est très orienté. Ma position est plus modérée: Je suis opposé à l’idéal transhumaniste tel qu’il est présenté par les tenants du mouvement mais je pense qu’il y a de bonnes choses à en retirer, et que, à très long terme et si la technologie n’apporte pas d’autre moyen, une certaine forme de transhumanisme pourrait être nécessaire pour assurer la survie des cultures humaines au-delà de la destruction inéluctable de l’habitat naturel de notre espèce: la Terre. Mes principales objections au programme transhumaniste sont d’ordre politique et social. L’implémentation des modifications à l’espèce humaine selon une logique néo-libérale -telle que décrite dans le documentaire- ne pourrait effectivement amener qu’une domination (encore plus) forte d’une “élite” sur le reste de la population. Le pire selon moi, est que cet état de fait est parfaitement assumé par les membres de l’université de la Singularité: Ils veulent apporter un changement fort dans le monde, qui doit “avoir un effet positif sur 1 milliard d’individus. Ce qui laisserait à l’heure actuelle a peu près 85% de l’humanité sur le carreau et encore plus à l’avenir. (voir populationmondiale/#sthash.3DV7dCVE.kT1xLPVu.dpbs) L’autre raison serait que leur but ne serait pas tant d’améliorer l’existence humaine que d’améliorer la productivité de chaque individu. L’idée de base n’est donc pas d’apporter plus de bien-être, de potentiel de développement personnel ou de confort, mais bien d’augmenter la compétitivité des individus entre eux, et par conséquent de renforcer le climat de compétition mondial déjà établi par l’économie capitaliste concurrentielle Ils veulent de bons (et aussi moins bons) changements, mais pour de mauvaises raisons. Je pense en effet que certains changements peuvent être bénéfiques, comme par exemple et avant tout l’extension de la durée de la vie en bonne santé. La durée moyenne de nos vies est pour moi trop courte pour réellement avoir le temps d’arriver à un degré d’accomplissement personnel satisfaisant. Nous passons de nombreuses années à nous former avant d’exercer un métier -nous apprenons d’ailleurs toute la vie durant- et tout ce savoir accumulé, cette sagesse éventuellement naissante, acquise par l’expérience… Tout ça disparaît trop vite. Si, après un rééquilibrage de la répartition des ressources au niveau mondial et après avoir assuré l’accès à l’éducation pour tous, ce qui reste LA priorité, on pouvait ralentir le rythme des décès, maîtriser le rythme des naissances pour éviter une surpopulation et une famine mondiale, l’éducation des jeunes pourrait durer plus longtemps pour ceux qui le désirent, l’expérience des anciens pourrait servir l’espèce plus durablement, et peut-être enfin l’humanité acquerrait-elle ce qui lui a toujours si cruellement fait défaut: une vision à long terme. Sans compter qu’une telle prolongation de la durée de vie est probablement une condition sine qua non pour permettre le voyage interstellaire, la colonisation d’autres systèmes et donc la survie de l’espèce -ou au moins des cultures- humaines sur le long terme: La Terre ne sera avalée par l’expansion du Soleil (préalable à sa “mort”) que dans 6 milliards d’années, mais à cause de l’augmentation progressive de puissance de la réaction de fusion de notre étoile, la surface de notre planète sera devenue inhabitable dans 1 milliard d’années. En étant très optimiste et en supposant que nous survivions jusque là, il nous faudra avoir quitté la planète pour avoir une chance de perdurer. Or, les lois de la physique telles qu’établies par Einstein semblent montrer, jusqu’à preuve du contraire, que tout déplacement au-delà de la vitesse de la lumière est impossible. (Certaines autres possibilités ont été avancées, comme la métrique d’Alcubierre fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9trique_d%27Alcubierre mais elles demanderaient tellement d’énergie pour être mises en oeuvre qu’elles restent largement hors de portée. Sans parler d’autres problèmes.) Si cette impossibilité théorique et jusqu’ici infailliblement prouvée par l’expérience se confirme, les déplacements entre systèmes stellaires prendront des siècles voire des millénaires. Les voyageurs devront alors soit être maintenus en état de stase artificielle, inconscients (solution retenue notamment dans le film Pandorum, que je vous recommande au passage); soit former une société autarcique qui devra vivre uniquement au sein du vaisseau, ce qui pose d’innombrables problèmes d’ordre non seulement technique mais aussi social: de tellement nombreuses générations devraient se succéder que la possibilité pour que le but du départ ou l’existence même de la Terre pourraient être oubliées, comme la technologie ou le moyen de s’en servir, ce qui condamnerait ce groupe humain avant même la fin du trajet. Une stase telle que décrite ici est a priori impossible si l’espèce reste en l’Etat, et des modifications génétiques par exemple inspirées de certaines espèces telles que turritopsis nutricula, virtuellement immortelle sur le plan biologique fr.wikipedia.org/wiki/Turritopsis_nutricula ou certaines espèces de grenouilles capables de survivre après avoir été congelées pendant plusieurs mois. On peut aussi imaginer de rendre les humains capables de photosynthèse, ce qui résoudrait beaucoup de problèmes de nutrition. Mais ça, c’est du très long terme, et peut-être trouvera-t-on le moyen de faire autrement avant d’être poussé à de telles extrémités. A plus brève échéance, les progrès de la médecine seuls devraient déjà permettre de prolonger la vie jusqu’à 100 ans pour un tiers des enfants nés actuellement ( guardian.co.uk/society/2012/mar/26/third-babies-2012-live-100 ). De plus, des études sur les causes du vieillissement semblent très prometteuses à cet égard (voir Aubrey de Grey, un membre du mouvement transhumaniste travaillant pour une “sénéscence négligeable”). Pour les autres types de transformation, la question est aussi fort complexe. Pour commencer, vous remarquerez que j’utilise le terme de transformation, et non d’augmentation. C’est que, comme le disait le professeur Jean-Claude Ameisen, médecin et président du comité consultatif d’éthique national français, Augmentation et amélioration sont des épithètes. “Ces définitions donnent déjà la réponse. Si vous dites à quelqu’un “voulez-vous être amélioré, augmenté?”, Pourquoi dire non? Si on dit “est-ce que vous voulez être modifié?” la réponse serait “avec quel(s) avantage(s)? Avec quel(s) inconvénient(s)?” (extrait du documentaire d’Arte “Le Futur par Starck”). Une fois le problème des inégalités mondiales résolu (ce qui reste, je le répète, prioritaire pour moi) et donc aussi le problème d’inégalité d’accès à ces modifications, le plus important sera de laisser un réel libre choix à tous, ensuite d’assurer la réversibilité de tels changements. De nouveau selon Jean-Claude Ameisen, cette réversibilité est la plus grande question éthique. Par exemple, si on transfère de nouveaux gènes chez des personnes souffrant de maladies génétiques, il est important de faire en sorte que les thérapies ne soient pas héréditaires, parcequ’on ne sait pas du tout dans quel environnement les enfants des enfants des enfants des enfants des enfants des enfants… vivront. Ce avec quoi je suis parfaitement d’accord. A l’heure actuelle, les technologies d’ingénierie génétique sont encore beaucoup trop récentes et expérimentales pour qu’on se lance dans de telles aventures (même si on est déjà arrivé a créer à partir de “pièces détachées” une bactérie vivante d’un nouveau type “le premier organisme vivant dont le créateur est un ordinateur”, comme dit dans le reportage). Dans un millénaire, ce serait une autre histoire. “Pourquoi se modifier?” est une autre question qui mérite d’être posée. En tant que fan de science-fiction mordu jusqu’à la moelle, ma première réaction serait de dire “mais parce que, rien que l’idée de pouvoir le faire, c’est génial!” ou quelque chose du genre, je dois bien le reconnaître. Mais passée cette première réaction, il faut bien avouer que les interventions chirurgicales, les modifications de nature ou de mode de fonctionnement que cela suppose ont de quoi en faire reculer plus d’un, et moi en premier. Un autre problème, si on devait créer un modèle de “surhomme” technologiquement assisté, dont le statut ne pourrait être atteint que par la technologie, est que ce modèle de réussite “standard” pourrait amener un réel formatage de l’espèce. Tous pareils, tous connectés directement via le cerveau à un internet des esprits. Qui pourrait devenir une espèce d’entité externe, un super-organisme dont nous deviendrons les fourmis, à l’instar des borgs de Star Trek. Ça fait tout de suite beaucoup moins rêver. Ceci dit, une fois que tout ces dangers sont pris en compte et à partir du moment ou tout est fait pour les éviter, les potentialités offertes restent assez formidables: télépathie artificielle contrôlable et à la demande, télékinésie artificielle (contrôle d’objets, de machines par la seule pensée), accès direct à l’ensemble des connaissances humaines… De quoi créer une véritable société de la connaissance. Encore que, eu égard à ce fameux accès à l’ensemble de la connaissance humaine, on puisse s’interroger. A l’heure actuelle, des études prouvent d’ors et déjà que l’on retient beaucoup plus souvent maintenant le chemin d’accès à une connaissance (une page wikipédia par exemple) que la connaissance elle-même. Selon une logique évidente: si je suis sûr de retrouver l’information quand j’en ai besoin, à quoi bon la mémoriser moi-même? La réponse est pourtant simple: Il n’est possible d’avoir d’idées créatives, de faire des rapprochements inattendus, bref, de faire preuve de sérendipité que UNIQUEMENT en ayant ces informations quelque part dans sa mémoire, tapies dans les brumes de l’inconscient, qui se chargera de les ramener à la surface. Ne risque-t-on pas dès lors d’arriver à une civilisation de crétins assistés plutôt qu’à une civilisation de sages proches de l’omniscience? Un dernier point d’objection important par rapport aux idées véhiculées par le mouvement transhumaniste est la possibilité supposée de recréer un esprit humain in silico; de faire passer un esprit humain d’un substrat biologique -le cerveau- à un substrat artificiel -une sorte de disque dur ou plutôt un cerveau artificiel. Ils nomment ce processus “Mind uploading”, le téléchargement d’esprit. Si on en croit les neurosciences actuelles, tout semble indiquer qu’une telle chose soit possible. L’idée de base étant qu’en reproduisant le “connectome” d’un cerveau humain (la façon dont sont agencées et reliée entre elles ses cellules nerveuses), on obtiendrait une nouvelle version de cette personne, et que ces cerveaux deviendraient dès lors interchangeables. Ce qui pour eux permettrait une survie infinie à l’état de pur esprit, éventuellement dans un monde virtuel. En admettant que ce soit possible, il faut alors bien prendre en compte que ce qui survivrait par ce biais serait une copie de la personnalité et de l’expérience d’une personne, pas la personne elle-même, qui ne quitterait pas son corps de chair et mourrait donc de toute façon avec lui. La question est alors de savoir si l’on considère que l’être artificiel est bien la même personne ou un ersatz à valeur tout au plus documentaire Si je pensais cela possible, je pousserais la réflexion plus loin. Mais je suis convaincu que cette part au moins de leurs assertions relève de la dérive d’un système de pensée dominant à notre époque: le post-structuralisme. Son plus grand défaut est de penser qu’un tout peut être réduit à la somme de ses parties, alors qu’il y a évidemment quelque chose en plus. Pour reprendre un exemple de Ken Wilber à cet égard, dans un corps, “Les molécules séparées ne sont attirées l’une vers l’autre pour former une seule cellule qu’en raison de propriétés qui supplantent celles des molécules seules. la cellule est organisée holarchiquement. Et sans holarchie, vous avez seulement des tas, pas des touts.” (Une holarchie selon Wilber étant une sorte de hiérarchie naturelle; “une progression de total-ités toujours plus grandes allant par exemple des particules aux atomes aux cellules aux organismes, ou encore des lettres aux mots aux phrases aux paragraphes. Le tout d’un niveau devient une partie d’un tout du niveau suivant.” (“Une Brève Histoire De Tout”, Editions de Mortagne, 1997, pp.56-57). Le cerveau n’est donc, si l’on en croît Wilber, qu’une partie du tout qui fait de nous ce que nous sommes, et notre pensée ne peut être réduite à l’organisation factuelle de notre cerveau. Et vous, qu’en pensez vous, de tout ça?"
Posted on: Tue, 11 Jun 2013 18:42:34 +0000

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