25 octobre 2013 Ni Martelly, ni Moise ! Ni Tèt Kalé, ni - TopicsExpress



          

25 octobre 2013 Ni Martelly, ni Moise ! Ni Tèt Kalé, ni MOPOD ! Ils semblent tous logés à la même Enseigne ! Par : Georgemain PROPHETE* L’interpellation et l’élargissement controversé de Me André MICHEL, l’un des plus fougueux et remuants opposants au Président MARTELLY, toutes les (2) deux opérations effectuées dans des conditions plus que douteuses, replace la problématique haïtienne contemporaine dans sa dimension de fond. D’un coté comme de l’autre, ce sont des opérateurs des temps révolus qui ont montré leur vrai visage. C’est vraiment dommage. L’on s’explique difficilement, en effet, qu’on ait besoin d’un incident de circulation en guise d’excuse pour appréhender un citoyen sous le coup d’un mandat d’un juge d’instruction. L’on s’explique beaucoup plus difficilement que des parlementaires en fonction aient pu s’inviter dans la confusion pour élargir un prévenu qui devrait être mis à la disposition de la justice. N’est-ce pas vraiment dommage ? Mais, le drame se joue ailleurs. Le drame, c’est cette propension du pouvoir à prêter, trop souvent, le flan pour se faire accuser de visées totalitaires et de dérive dictatoriale de sorte que même quand il a raison, la maladresse ou l’incompétence de ses agents et la faiblesse de l’appareil dissuasif à sa disposition laissent trop de marge à ses détracteurs pour remettre en question la justesse de sa position ou la légalité de ses interventions. Cela peut-il suffire pour justifier l’appel au secours et à la mobilisation des forces du béton, avec les risques de radicalisation que cela comportent ? C’est vraiment dommage ! Il en est résulté l’érosion progressive du capital prestige et du niveau de confiance dont bénéficiait le régime Martelly au tout début du quinquennat et nous sommes plusieurs à nous demander ce qu’il en reste vraiment aujourd’hui. En tout cas, pas beaucoup si l’on se réfère à ce qui vient de se passer. Et si, entre temps, aucun dépôt n’est effectué pour renflouer le compte image, il y a grand risque de défaut de paiement pour insuffisance de fonds. Nous sommes déjà passés par là à plusieurs reprises. C’est le même scenario qui se répète. C’est vraiment dommage ! Mais, comment en est-on arrivé là ? Pour accéder à la Magistrature suprême de l’Etat, Martelly avait besoin de supports importants, et pas des moindres. La guerre des chefs entre Moise et Nawoon dans le Nord allait servir de prétexte pour le rapprocher de l’ancien Conseiller politique du Président Préval devenu, depuis les élections de 2009, Sénateur de la République. Le Dr Westner Polycarpe, candidat au Sénat pour le département du Nord, allait bénéficier de cette même alliance qu’il allait, lui aussi, répudier tout de suite après son élection en prenant fait et cause, par reconnaissance et par solidarité sans doute, pour son Collègue Sénateur. Mais, les relations entre le Président Martelly et le Sénateur Moise allaient se détériorer, dès le tout début de son mandat, pour des promesses de campagne apparemment non tenues. Car, après avoir travaillé pour le Candidat Martelly au détriment de Jude Célestin pour noyer la candidature de Nawoon Marcellus, pourtant Candidat INITE au Sénat pour le Nord, le refus de Martelly de composer avec le bouillonnant Sénateur en vue de préciser l’étendue des pouvoirs et privilèges qui seraient accordés à l’ancien homme fort du Régime du Président Préval a conduit l’homme de Milôt à déployer toute sa batterie pour donner le change et prendre toute la mesure du Locataire du Palais National. Pourra-t-il gagner son pari ? Nul ne le sait encore. Les problèmes de Martelly ont, donc, commencé à ce moment précis où il a engagé des tractations pour décider de la place du Sénateur du Nord dans le dispositif politique et financier de l’après-Préval et de son poids dans la balance des avantages et privilèges du Pouvoir vu que le nouvel élu, ne disposant pas de majorité parlementaire à sa disposition pour former un Gouvernement et conduire la barque du pays, allait devoir composer avec le Parlement pour parvenir à ses fins. Donc, le dilemme du Président Martelly reste toujours le même : Comment former un Gouvernement légitime et diriger le pays sans une majorité parlementaire acquise à sa cause ? Comment négocier et maintenir une majorité, sans le Sénateur Moise, dans un parlement amputé du tiers de ses membres ? Comment concilier certains antagonismes primaires que les dénonciations de Moise ne font que raviver ? Comment réussir à gouverner un pays exsangue, un pays en crise, un pays sous la menace constante de quelques sénateurs frondeurs qui sont prêts à brandir la menace de la destitution contre l’homme que certains d’entre eux ont aidé à prendre le Pouvoir au détriment de leurs alliés de cœur ? Moise n’a jamais caché ses capacités de «bargainer», capacités qui ont d’ailleurs inspiré le slogan contenu dans l’une des chansons phares de l’Orchestre Tropicana d’Haïti, «Ban’m ma Ba’w» qu’il reprend souvent dans ses interventions. Ceux qui le connaissent savent à quoi s’en tenir quand on a affaire avec lui : Il faut le maintenir à l’œil. Sinon, il vous file entre les doigts. C’est, probablement, ce qui s’est passé dans ses relations avec Martelly. Il suffirait, pour s’en convaincre, de demander à l’ancien Président Préval ou au Juge d’Instruction près le Tribunal de Première Instance du Cap-Haïtien qui l’interrogeait à son Cabinet dans un passé pas trop lointain ! De Maire de Milôt au poste de Sénateur de la République, en passant par le titre très ronflant de Conseiller Politique du Président Préval, Moise est en train de nous démontrer à tous qu’effectivement tous les chemins peuvent mener à Rome. Pour y arriver, il suffit de savoir jouer la vitrine et la façade du pouvoir à un certain moment et de s’en affranchir au moment opportun. Depuis quelque temps, il n’accepte plus d’être étiqueté ou affublé du titre de façade du pouvoir. Il est en train de frapper bruyamment à ses portes. Il le fait en acculant le Président Martelly dans ses derniers retranchements. Mais, nous ne devrions pas trop nous étonner de la tournure des évènements car les fondements du Régime Tèt kalé ont été fissurés à la base, dès le départ, à cause de l’architecture politique mise en place par la Constitution de 1987. Pour gouverner en Paix, la Constitution stipule qu’il faut une majorité confortable dans les deux (2) chambres du Parlement. En l’absence de cette majorité, les risques de dérapages sont énormes et les chances de stabilité et de succès très minces. D’où, l’importance d’avoir des partenaires clés au sein du deuxième (2e) Pouvoir. Les transfuges d’INITE devaient, sous certaines conditions, garantir au Président de franchir certaines barrières parlementaires sans trop de difficultés. Si, jusquà présent, les frères Lambert ont pu honorer leurs promesses, certains autres alliés se sont révélés très légers. En tout cas, ils ne se sont pas montrés ni si surs que cela, ni à la hauteur. Quant au Sénateur Moise, lui aussi un transfuge d’INITE, on est tenté de parler de profonde inimitié entre lui et le Président Martelly autant le courant semble ne pas passer entre les deux protagonistes. Le Président Martelly doit être dans un vrai dilemme étant en train de se demander comment terminer son mandat si la mobilisation des bases populaires continue à s’amplifier comme nous avons pu le constater lors des mots d’ordre du 17 octobre dernier à Port-au-Prince et au Cap-Haïtien ? Nous nous demandons déjà où est-ce qu’il va puiser le discernement et les ressources mentales nécessaires pour éviter le défaut de paiement et prendre les bonnes décisions pour nous épargner de ce qui pointe déjà à l’horizon politique : le «remake» de ce qui s’est passé en 1985, en 1990 et en 2004. Ce serait une vraie fatalité pour la population et une grande calamité pour le Pays. Ce serait vraiment dommage pour la République ! Mais, pouvons-nous permettre que les querelles qui opposent deux amis d’occasion, deux partenaires et alliés politiques d’un moment, devons-nous permettre que cette dispute, qui devait se laver en famille, empoisonne la vie publique au point de neutraliser les initiatives des acteurs non inféodés dans aucun des camps mais porteurs, pourtant, d’une vision différente du futur et d’un développement durable pour ce pays. Non pas que ces acteurs aient été contraints hors du terrain de jeu, mais, ce qui est navrant, c’est qu’ils n’ont pas réussi, jusquà maintenant, à vendre cette nouvelle vision du futur et à mobiliser les ressources mentales, humaines et matérielles nécessaires pour initier, engager et réussir le saut qualitatif vers la modernité et le progrès. Construire cette capacité est le plus grand défi du moment. Beaucoup d’entre nous parlent souvent de Nouvelle Haïti et de nécessité de construction ou d’émergence d’un nouveau Leadership en Haïti. C’est bien et même souhaitable ! Mais pourquoi se mobiliser pour construire un quelconque nouveau Leadership en Haïti si les vrais problèmes de ce pays continuent à être masqués avec la complicité d’acteurs invisibles qui peuvent mobiliser de ressources importantes pour poser de faux problèmes sur fond de dénonciations calomnieuses qui ne peuvent être étayées par aucune preuve irréfutable ? Comment réussir cette mobilisation pour réaliser le Rêve citoyen de la Nouvelle Haïti si, lors de la gestion des récents mouvements de masse, l’appareil sécuritaire de l’Etat a montré toute sa faiblesse, que dis-je, toute son insignifiance tant sur le plan de la prévention des actes délictueux que de la répression des troubles à l’ordre public. Cela a été vraiment dommage ! En fait, ni le Président Martelly, ni le Sénateur Moise, ne semblent enclins à prendre conscience du grave danger qu’ils font courir à la nation avec ces troubles épisodiques et sporadiques alimentés de manière désinvolte frisant la complicité. Le spectre de la résurgence des pratiques répugnantes et révoltantes qui avaient cours dans un temps que l’on croyait révolu et qui ont fait le malheur du pays pointe encore à l’horizon. Comme quoi, nous devrions nous préparer à revivre les mêmes cauchemars. Pouvons-nous souhaiter et espérer que, tous les deux, ils se réveillent pour s’occuper du Pays, enfin ? Sans quoi, ce serait bien dommage ! Car, nous savons tous déjà, comme eux d’ailleurs, comment le duel va se terminer. Même si nous n’osons pas nous interposer, nous savons déjà que la note sera salée et que nous aurons à la payer. Nous savons aussi que si les choses devaient continuer comme programmées, le problème de la succession du Président Martelly devrait être remis à l’ordre du jour très vite. Et là, nous sommes intrigués et curieux de voir ce qu’il va advenir du Mouvement Patriotique de l’Opposition Démocratique (MOPOD) qui sert de fer de lance institutionnel à la mobilisation anti-Martelly. Composé en grande partie de spécialistes en déboulonnage de pouvoir établi, ces groupuscules et partis d’opposition sont passés maitres dans la mobilisation pour renverser les régimes en place. Mais, l’expérience aura prouvé qu’il manque terriblement à ces structures la capacité de travailler effectivement pour le bien commun et de montrer une quelconque sensibilité pour la misère humaine et la précarité des conditions de vie de la population qu’ils ont appris, au contraire, à maintenir en l’état pour sauvegarder leur fond de commerce. C’est le grand dommage ! Si le Directoire du MOPOD veut vraiment propulser ses membres authentiques aux sommets du pouvoir politique, ils devraient passer beaucoup plus de temps à se préparer pour la prise du pouvoir par des élections crédibles, libres, honnêtes et démocratiques, à simuler la gestion effective du pouvoir au sein de leurs organisations et à faire des propositions beaucoup plus constructives à la population au lieu de marchander, au plus offrant, leur contribution à la déstabilisation et la chute des régimes en place, au lieu de vendre leur âme à des autoproclamés leaders qui leur ont déjà donné la preuve par neuf qu’ils ne leur serviront plus de doublure. Ces dirigeants doivent se résoudre à faciliter l’émergence au sein de leurs organisations respectives d’un leadership authentique, visionnaire, compétent, éclairé et légitime pour résoudre, pour de bon cette fois et dans le sens du passage de la société haïtienne à la modernité et au progrès, l’équation politique qui présenterait l’affrontement inévitable entre «Antênor Firmin» et «Nord Alexis» comme insoluble et inéluctable. La génération actuelle devrait s’engager à travailler pour résoudre ce dilemme de fond pour être en mesure d’apporter une solution durable à la crise haïtienne contemporaine. Mais, force est de constater qu’on est encore très loin de ce dépassement de soi chez nos chers leaders. Il est grand temps pour ces leaders traditionnels de revoir leur copie, de changer de paradigmes, de réaliser cette transformation très profonde au niveau de leur état d’esprit, d’accepter enfin de descendre de leur piédestal pour aller chercher les compétences politiques nécessaires qui leur permettront de se hisser et se montrer à la hauteur des défis sociaux, politiques et économiques du présent et du futur d’Haïti. Il ne devrait plus avoir de place dans les hautes sphères du pouvoir politique en Haïti pour des apprentis-sorciers, des inamovibles et des intouchables qui font de l’improvisation leur credo de gouvernance publique, de l’impunité leur profession de foi et de la misère du peuple leur fonds de commerce. Caveant Consules ! Ne pensez-vous pas que c’est le moment, plus que jamais, de penser à tout cela pour ne pas avoir à le regretter plus tard ? Il est encore temps d’éviter les dommages ! Georgemain PROPHETE Cap-Haïtien 25 octobre 2013
Posted on: Sun, 27 Oct 2013 23:50:43 +0000

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