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ACCUEILEDITOPOINT DE VUEFOCUSGUADELOUPECARICREOLEINDICREOLECARAIBESSERVICE DE PRESSELYANNAJ Musique 24/5/2013 Khal Torabully Guadeloupe. Avec son 2éme CD, Kooly revient en force sur le devant de la scène musicale. Le Moule. Samedi 25 mai 2013. CCN. Robert Jasawant, alias Kooly, originaire de la ville du Moule est un artiste indo guadeloupéen autodidacte et surtout atypique qui vit depuis une vingtaine d’années à Lyon. En 1996, il sort « D’cizion » un 1er CD qui aborde volontairement et de manière assez frontale la question de l’indianité dans la société guadeloupéenne. mode impression digg0 Add inShare Le Moule. Samedi 25 mai 2013. CCN. Robert Jasawant, alias Kooly, originaire de la ville du Moule est un artiste indo guadeloupéen autodidacte et surtout atypique qui vit depuis une vingtaine d’années à Lyon. En 1996, il sort « D’cizion » un 1er CD qui aborde volontairement et de manière assez frontale la question de l’indianité dans la société guadeloupéenne. Au mois de mars dernier, à l’occasion de l’ouverture de l’année Sidambarrom, il est sur la scène de l’Artchipel, l’occasion de présenter son 2é opus » malicieusement intitulé « Colombo Show ». Pour expliquer sa démarche, et ses conceptions musicales Kooly a accepté de répondre aux questions de CCN. CCN : un retour après une longue absence ? trop longue Kooly : Une longue absence certes .. jai choisi la musique pour véhiculer un message ,un concept de rencontre novateur du frottement de la culture Indienne en terres plurielles...Je me dois de dire, que je ne bénéficie daucune aide en matière de Production/ de Promo ou de distribution ...Par ces temps de disette on doit réfléchir avant dinvestir ...Mais ne dit on pas que « la culture est ce qui reste quand on a tout oublié ..... CCN : On se souvient que votre 1er CD « D’cizion » avait suscité quelques grincements de dents en Guadeloupe…. Kooly : Le 1er CD avait suscité de lémotion car réveiller le passé nest jamais neutre ...LIndien des Antilles à beaucoup souffert des insultes et d‘un racisme primaire...Cest précisément la démarche artistique Kooly raccorder ces maux à nos rythmes dans une démarche de pardon et mettant tout le monde sur le même piédestal.. Est ce que les mentalités ont changé ? je ne sais pas ,mais beaucoup de jeunes mappellent par mon nom dartiste Kooly et ils semblent vouloir sapproprier le terme qui était rappelons le assez « stigmatisant » a l’époque.. Avec la multiplicité des identités numériques les appellations connotés ne manquent pas...Il y a une tendance à vouloir saccaparer des ces termes... je note avec satisfaction que le Comité Sidambarom a choisi d’utilisé mon 1er CD comme fil conducteur de la soirée commémorative de louverture de lannée Sidambarom pour bâtir le synopsis de la soirée ,en insistant pour que je chante en live la chanson Raggakool qui a lépoque , je me souviens avait fait couler beaucoup dencre... je dois quand même dire que la formation accoustique mise en place avec léquipe de Guy Jacquet nétait pas à mon sens , la plus adéquate pour interpréter ce titre..De plus le Comité Sidambararrom en a fait une chorégraphie avec la bande son en présence des VIP de la politique de Guadeloupe et du Ministre de loutre-mer... Je me souviens que la responsable du comité qui m’a contacté me disait : tu es le seul à avoir chanté ce que nous avons subi.. c’est symptomatique dune blessure mal cicatrisée...... CCN : Il y a eu une évolution des mentalités dans la communauté indo-guadeloupéenne Kooly : Une évolution dans les mentalités Indo-Guadeloupéennes ? Ma vision reste externe à la Guadeloupe ... Il y a là un repli communautaire utile certainement pour reconstruire une histoire complexe et souvent malmenée ... bref je ressens un besoin de la jeunesse de se retrouver dans le prolongement de notre créolité... CCN : Où trouvez vous votre inspiration ? Kooly :Mon inspiration je la trouve dans mes manques de mon pays ,de mes racines, de ma famille, du colombo sur la feuille de bananier, mais aussi de mon manque de lautre, ma propre méditation, mes prières, mes rencontres en terre dailleurs... CCN : Dans votre 2é CD ,il y a cette fois du sitar, cest inhabituel dans la musique guadeloupéenne Kooly : Le sitar depuis longtemps mattire .Dès le 1er CD lidée étais déjà présente . Vous savez, ces sonorités me font rentrer à lintérieur de moi-même ...Jai souvent entendu dire par les fondateurs du Zouk quil y avait trop une absence d’inspiration et de créativité chez les artistes de Zouk et que les Angolais ou les Cap Verdiens saccaparaient du Zouk en y apportant leur coloration...J ai voulu apporter aussi ma part d’indianité et c’est à mon sens ce qui fait loriginalité artistique de Koolyzouk . Par la même occasion ..Je transgresse un tabou, car les instruments de musique en Inde servent d’abord àlouer les divinités ...Je les raccorde à la musique du monde comme lont fait de grands jazzmen , ou des musiciens occidentaux pour élargir leur horizon musical... CCN : Vous dites ne pas vouloir vous enfermer dans lindianité, sans renier vos racines ; c’est un exercice compliqué ? Kooly : C’est vrai, ni indianité , ni coolitude , ni négritude. ! ..A un moment donné cest important dapporter une idée nouvelle , une poétique pour une autre ouverture desprit une sorte de contre-culture...Mais on doit pouvoir sortir des ces idéalisations flatteuses et faciles pour êtrs universel la vie nous accable déjà du lourd fardeau de nos petites misères au quotidien...Jai tenté avec ma musique de faire le lien entre Afrique/inde/Europe , et tout cela en partant de la Guadeloupe qui est un ile culturellement plurielle CCN : Comment votre musique est elle perçue en dehors de la Guadeloupe? en France? à La Reunion… Kooly : Aucune promotion n’a encore été faite sur lalbum en France ni en Martinique en Guyane ou à la Réunion... Je le dis avec fierté, c’est une autoproduction sans moyens un album RSA : Réalisé Sans Argent...Mais avec de laudace créative.... CCN: Vous êtes à la fois zouk indien et world ? Kooly : Oui a la fois /Zouk/Indien/World...Jaimerais beaucoup donner vie sur scène à mon projet artistique et à mon concept... Hélas, Je ne bénéficie pas de la même notoriété qu’un artiste produit par une Major company qui lui organiserait ses tournées ,sa promo ..Lénergie perdue ne se retrouve pas les envies non plus ...Travailler seul et sans structure est épuisant. Jaimerais aller vers une formation acoustique...Mais déjà le joueur de sitar est très demandé et vous savez, il y en a très peu qui osent sortir du classico-religieux ...Jai envie plus que jamais daller à la rencontre du public de jouer ma musique en live jy travaille mais je suis obligé dadapter constamment suivant la formation qui m’accompagne. .Par exemple pour la prestation de lArtchipel avec léquipe de Guy Jacquet j ai mis des percussions Indo-Gwada: des matalons, des tapous , des taloms et ça na pas laissé le public insensible ... Victorin Lurel a même félicité la mixité du son. Pourtant il manquait le Sitar et les tablas.. CCN: Dans ce 2é CD à la fois un hommage à Rosan Girard ( l’un des fondateurs du mouvement communiste guadeloupéen) et à Henri Sidambarrom ? Kooly: Rosan Girard et Sidambarom ? ...Merci de me lavoir fait remarquer cétait sans doute inconscient .Souvent on entend parler des grands hommes du monde :Martin Luther King , Gandhi ...On oublie de regarder ceux qui sont chez nous...Au verso de mon 1er CD il y a une phrase de soutien de Rosan Girard :félicitations... Kooly doit utiliser son talent dartiste à rappeler ce passé. ». Je me dois de vous dire que..Rosan Girard mavait adressée une longue lettre de 4 pages manuscrites passionnante ,un témoignage politique sur le racisme subi par les indos-Guadeloupéens .Vous n’ignorez pas qu’il a été pendant longtemps à la tête du combat politique et culturel pour lémancipation du peuple Guadeloupéen... Cest la relecture dxec cette lettre qui a été lélément déclencheur pour sortir de ma torpeur artistique et me dire que javais pas fini le boulot...Aussi je lui ai dédicacé le titre ;Ta Moule...Jespère un jour pouvoir lire publiquement cette lettre ainsi que le discours de M. Jacques Anselme prononcé lors de louverture de lannée Sidambarrom a lArtchipel... Henri Sidambarom était un pionnier qui a refusé lexclusion et sest battu pour les droits des indiens de la Gaudeloupe, qui étaient au début du 20 é siècle alors considérés comme des sous hommes...En lui rendant hommage à travers le titreKrié jai suivi mon cœur ,sans rien attendre en retour ni aucun calcul...La chanson a été composé en 1993 et sortie sur lalbum D.CiZion en 1996...De nos jours pour célébrer la Fraternité troisième triptype de la République Française Liberté-égalité ...Les Pouvoirs publics mettent en lumière laction charismatique de ce précurseur Guadeloupéen... Je me sens proche de ces deux « patriotes » en refusant tout lexclusion, toute stigmatisation ..Quand jétais très jeune attiré par le bal de quadrille jentendais dire par mes proches : » ce n’est pas le truc des malaba...Quand je me frayais un passage pour vivre linstant du carnaval guadeloupéen les ptits jeunes me disaient : tire toi dlà le malaba cest pas ton truc. ».Je ne comprenais pas cette double exclusion que jai d’ailleurs toujours refusé...Il faut je crois un peu damour dans notre mémoire balayée par tant de cyclones.... Coolie , Kooly et Coolitude Les Coolies sont les derniers arrivés dans le concert des îles . Ils sont les derniers à prendre à la gorge les mots qui les ont étranglés . Avant eux il y eu linjure dun mot coupant : Nègre !!! que la créolité et la Négritude ont anobli … Pour les Coolies le non-dit a souvent effacé leur présence dans la mosaïque des îles ; on les méprisait de tous ces mots : coolie , malabar ,Calcutta , lascar ect… Profondes sont les marques dune chaine de signifiants pour une autre oppression . Chanter ces syllabes qui ont fouettés la dignité des engagés ; cest rappeler qua lorigine , était coolie celui qui naquit a Kula , étendue de la région Indo-gangétique , était lascar celui qui était lascar du persant signifiant soldat , était malabar celui qui venait de la côte de Malabar ; mot malais signifiant montagne de la mer … Nous sommes coolies de la mémoire . Souvent les lieux de nos départs , lhistoire de nos origines étaient devenus des tares , des stigmates , des fardeaux à porter . Beaucoup des enfants de la coolitude les portent encore de façon trouble … Est coolie aussi celui qui a mal à ses mots … A entendre ses jeux de mots interdits , on se rend compte que ses mots tranchants , sont comme machettes du mépris et de lignorance … ROBERT JASAWANT en fait son nom dartiste KOOLY et se propose de chanter ces consonances troublent dans lesprit de la coolitude , belle façon de désamorcer ses mots . De les raccorder à lhistoire , de les glisser dans le rythme dune réconciliation . A son tour il chante la part Indienne dans la rencontre des peuples de la poétique de la complexité… Des Antilles à la Réunion , de lîle Maurice à ces nombreuses terres ou débarquèrent les coolies au siècle dernier … Il brise le silence des mots de toutes moqueries . Tant que la part manquante , tant que la blessure à la mémoire nest pas porter à la lumière dun dire , dun chant , on ne peut espérer un dialogue , une destinée commune , UN PEU DAMOUR DANS NOTRE MEMOIRE EN FUSION … Khal Torabully Poète auteur de Cale dEtoiles COOLITUDE VOS COMMENTAIRES SUR LARTICLE Connectez-vous pour commenter !
Posted on: Mon, 09 Dec 2013 07:46:54 +0000

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