ADRESSE AUX SALARIÉS DE "LEROY-MERLIN" ET "CASTORAMA" QUI VEULENT - TopicsExpress



          

ADRESSE AUX SALARIÉS DE "LEROY-MERLIN" ET "CASTORAMA" QUI VEULENT TRAVAILLER LE DIMANCHE. J’ai changé de vie. J’étais salarié, je suis des vôtres. Je suis votre semblable et votre camarade, c’est pourquoi je souhaite m’adresser à vous sans détour. Vous avez vu comme moi que ces dernières années, c’est devenu pratiques courantes pour les patrons de faire divers chantages à leurs salariés. - Il faut renoncer aux 35 heures, sinon la boite va fermer - Il faut accepter de travailler plus pour le même salaire pour éviter « un plan social » - Il faut accepter la diminution de 10% de votre salaire pour sauver des emplois - La boite déménage. Non pas de soucis, vous n’êtes pas licenciés, il faut venir vous installer en Roumanie vous serez payé au salaire local. - Etc. Profitant du contexte économique, les employeurs affichent un cynisme sans mesure. Vous comprenez que ce genre de chantage ne saurait avoir de fin avant que les salariés de notre pays, et d’ailleurs, ne soient réduits à des salaires misérables et à une existence indécente. Beaucoup d’entre nous qui travaillent pourtant à temps plein, ne pouvent plus se payer un loyer ou peinent à subvenir à leurs dépenses de chauffage, et parfois même de bouche. Vos employeurs vous font à vous le chantage du travail du dimanche. Avec l’aide d’une armée de journaliste à leur solde, ils s’efforcent de faire croire que vous faites librement ce choix, en pleine possession de votre libre arbitre, et ils en réfèrent même, toutes pudeurs bues, à « la liberté du travail ». C’est nier la réalité qui met le salarié en état de dépendance et en situation de faiblesse à l’égard de son employeur. Le travail n’est pas une liberté c’est une nécessité "alimentaire" et une aliénation. À quelques exceptions près toujours possibles, l’écrasante majorité d’entre vous qui faites « le choix » de travailler le dimanche le fait non par plaisir, par choix consenti, par « liberté », mais bien par nécessité, par défaut d’une solution plus confortable, pour améliorer des salaires insuffisants. Une bonne partie de leur chiffre d’affaires, 7 % disent, je crois, les « enseignes qui vous emploient, est réalisée ce jour-là. Ne pas ouvrir le dimanche serait perdre celui-ci, et fragiliserait les entreprises (donc l’emploi). 7 % du chiffre d’affaires le dimanche, bien sûr si les magasins sont ouverts ce jour-là. Mais s’ils ne l’étaient pas, croyez-vous sincèrement que ces 7 % de chiffre d’affaires seraient perdus ? Non, bien sûr. S’ils correspondent à une vraie demande sociale, à de véritables parts de marché, ils se reporteraient seulement sur les autres jours. Les clients qui ont besoin de fournitures, s’ils ne peuvent les acheter le dimanche le feront le samedi ou tout autre jour. La vérité c’est que les employeurs, pas seulement les vôtres, mais tous les employeurs veulent venir à bout des droits élémentaires des travailleurs, effacer de la législation du travail, le droit au repos dominical. Et la fronde actuelle de Leroy-Merlin et Castorama s’inscrit dans cette offensive générale du patronat. Alors bien sûr dans ce combat contre les droits du travail, des patrons tentent par la ruse et surtout, le poids de la nécessité dans laquelle ils vous mettent en vous payant mal, de se faire des alliés d’une partie au moins de vous-même. Le stratagème n’est pas nouveau. Il est vieux en vérité comme l’histoire du salariat et des luttes sociales. Les patrons, qui ont en main la puissance en ce sens qu’ils disposent du droit du salarié à sa propre subsistance, prétendent impudemment vouloir discuter, passer « contrat », d’égal à égal avec chaque salarié pris isolément. Il s’agit en fait d’un stratagème qui a pour effet de détourner le salarié d’une approche collective de sa relation à l’employeur, de le mettre en position de faiblesse en exacerbant sa réaction individuelle aux problèmes. En ce qui vous concerne, vos employeurs jouent sur le fait que pour certain d’entre vous, ce travail du dimanche mieux payé est un moyen, immédiat et « facile » d’améliorer leurs maigres revenus. Ils payent ce travail plus cher, car il est actuellement basé sur le volontariat, et que le plus de salaire est une incitation et le moyen précisément d’opposer la solution individuelle à la recherche de solutions collectives. Mais avez vous songez, si le travail du dimanche devient la règle, qu’il n’y aura plus besoin de volontariat et que dès lors les patrons n’auront plus de raison de le payer mieux. À ce stade, tel le corbeau de la fable, vous vous rendrez comptes, mais un peu tard, que vous avez été floués et que vous-mêmes avez joué, non seulement contre la communauté des salariés, mais contre vous-mêmes. C’est pourquoi, chers jeunes salariés, mes semblables et mes camarades, j’en appelle à votre bon sens et votre fierté. C’est le minimum que tout salarié est en droit de vous demander. Ne « jouez » pas individuel. Ne donnez pas aux employeurs qui vous exploitent, la satisfaction cynique de vous instrumentaliser, en plus, contre vos frères et sœurs, vos semblables, de les humilier en vous humiliant. Refusez de répondre aux journalistes vendus qui utiliseront vos propos contre autant d’armes de propagandes contre les salariés en général et leurs syndicats. Mais bien entendu, vous pouvez faire plus aussi. Vous pouvez en finir avec la posture individuelle qui caractérise votre démarche et vous tourner vers la recherche de solutions collective à vos difficultés. Relevez le gant. Battez-vous « tous ensemble » pour de meilleurs salaires et pour la défense des droits sociaux…. 30 septembre 2013. Patrick Seignon
Posted on: Tue, 01 Oct 2013 06:47:17 +0000

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