Abdellatif Laâbi reste incontournable dans cette phase de l’Histoire. Il était fort exigeant et, par exemple, Tahar Benjelloun n’aurait jamais eu la chance de rejoindre et de publier ses poèmes dans Souffles, si Abraham Sefaty ne l’avait pas défendu. Pour Laâbi, Tahar Benjelloun ne pouvait mériter le statut d’écrivain de « race ». L’écriture de « race » telle qu’elle est définie par Laâbi dans ses écrits théoriques (car il s’agit bel et bien d’écrits théoriques pour l’avenir de la littérature universelle, et en particulier au Maroc et au Maghreb), est esquissée dans « L’Oeil et la Nuit » et dans les œuvres contemporains de ce roman épais étrange par son obscurité à bon escient. Une écriture qui n’a rien à voir avec la facilité des écrits commis par des gens comme Tahar Benjelloun. Et je crois que, même si nous étions nombreux à avoir lu Tahar Benjelloun, ce dernier reste un auteur mineur soutenu par tout un Paris friand d’exotisme et de « curiosités » littéraires, folkloriques, en somme.
Posted on: Mon, 17 Jun 2013 19:15:00 +0000