Alors que le gouvernement s’apprête à prolonger de trois ans - TopicsExpress



          

Alors que le gouvernement s’apprête à prolonger de trois ans la rente des autoroutes, Marianne publie un texte signé par la droite comme par la gauche appelant le gouvernement à y renoncer. François Hollande ne le signera pas, lui qui alors candidat, avait pourtant qualifié cette privatisation « d’opération à courte vue » (voir le document). Cet appel est ouvert à vos signatures… Illustration - MEIGNEUX/SIPA Illustration - MEIGNEUX/SIPA Premiers signataires : Jean-Luc Mélenchon et Martine Billard (députés européens, coprésidents du Front de gauche), Nicolas Dupont-Aignan (député-maire de Yerres, président de Debout la République), François de Rugy (député de Loire-Atlantique, vice-président dEurope Ecologie-Les Verts) Emmanuel Maurel (vice-président du conseil régional dIle-de-France, PS), Marie-Noëlle Lienemann (sénatrice de Paris, PS), Jacques Myard (député-maire de Maisons-Laffitte, UMP). Après la vente à vil prix par lEtat du réseau autoroutier français, qui a débuté en 2002 et sest achevée en 2006, après la prorogation dun an des concessions en 2011 sous un prétexte environnemental, le gouvernement Ayrault entend finaliser son plan de relance autoroutier en prolongeant une nouvelle fois, de trois ans, la durée dexploitation de nos autoroutes par leurs actuels concessionnaires. Il reporte ainsi à 2033 en moyenne la fin des concessions dont disposent les groupes Vinci, Eiffage et Albertis. En contrepartie, ceux-là devraient prendre à leur charge une vingtaine de projets daménagement de sections autoroutières autour de grandes villes, de liaisons entre des autoroutes existantes, ou encore la mise aux normes de sections existantes. Lensemble devrait représenter un montant de 3,7 milliards deuros. Nous, élus soucieux des deniers publics mais aussi de la préservation du patrimoine national, ne pouvons accepter une nouvelle démission de la puissance publique alors que les groupes concessionnaires nont pas respecté leurs obligations. Un rapport, pour lheure « officieux », commandé à deux hauts fonctionnaires, a alerté les pouvoirs publics sur cette situation ; pourtant, les bases de lactuelle négociation restent inchangées, ne prenant pas en compte ces manquements des concessionnaires. De son côté, la Cour des comptes a dénoncé à de nombreuses reprises lincapacité de lEtat à imposer aux concessionnaires le respect de leurs obligations, constatant notamment des tarifs manipulés et une qualité des chaussées dégradée. Pourtant, les recettes générées par lexploitation des concessions autoroutières donnent lieu chaque année à de très substantiels profits : plus de 2 milliards deuros de bénéfices net pour un chiffre daffaires de 8 milliards deuros en 2012. Cest cet incroyable cadeau que sapprête à renouveler lEtat, au profit de ces grands groupes du secteur peu respectueux de leurs engagements. La quasi-totalité de leurs investissements passés sera intégralement remboursée dans les dix prochaines années. A lhorizon 2030, au rythme de lévolution actuelle des tarifs et de la progression du trafic, chaque année dexploitation devrait donc leur rapporter 10 milliards deuros, et presque autant de bénéfices. Ce sont donc entre 5 et 7 milliards deuros net dimpôt chaque année pour une période de trois années supplémentaires que lEtat sapprête à offrir, soit 18 milliards deuros dici à vingt ans. Soit léquivalent dun enrichissement immédiat de 6 à 9 milliards deuros pour les groupes propriétaires des concessions, et un appauvrissement du même ordre de lEtat. Quel est donc cet Etat stratège qui organise son propre dépouillement : faire financer par dautres 3,5 milliards deuros dinvestissements quand cela lui en coûte entre le double et le triple ? Nous, élus soucieux des deniers publics mais aussi de la préservation de lindépendance nationale, sommes alarmés par lampleur de la dette dont souffre aujourdhui la nation. Le poids de lendettement de lEtat lui interdit désormais daffecter à linvestissement les économies budgétaires quil peut dégager. Beaucoup de pays dans le monde découvrent aujourdhui que la privatisation partielle du service public de la route a souvent octroyé des rentes extravagantes aux grands groupes. Au prétexte que lEtat doit se désendetter, il se prive de recettes précieuses ! La France peut et doit récupérer le contrôle et le bénéfice de ses infrastructures de transport. Cela sera bénéfique aux finances publiques et au pouvoir dachat des automobilistes ; la seule conséquence négative se lira dans les résultats boursiers des grands groupes actuels.
Posted on: Mon, 28 Oct 2013 13:38:35 +0000

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