Autour de l’Aqua Bella Bar, quelques dindons flouzé(e)s végètent au soleil. Pina, sur son transat isolé, croise sévèrement les cure-dents qui lui servent de jambe. Elle décortique les joueurs de société cois devant leurs Ipad chargés. Elle s’intrigue des dormeurs sachant transformer leurs paupières en écrans 3D. Elle questionne la présence d’un cafard qui somnole à la surface de la piscine chauffée. En somme, Pina est distanciée. Glaçon dans un four à plaisirs, elle frigorifie la famille Texanne-cool qui ne demande qu’à s’éclater et agace les New-Yorkais perchés qui voudraient juste se reposer. Malaisée, elle s’apprête à quitter la terrasse de l’Hôtel. Mais soudain, le ciel se densifie. En un instant, les serviettes sont repliées et les dindons précipités vers la sortie. Pina demeure seule, immobile aux côtés des autres plantes. La pluie entame un cha-cha-cha. Le vent fait valser les parasols. Une araignée claque du cul. Le cafard se réveille. Puis un premier éclair entre en scène - et la danseuse plonge.
Posted on: Fri, 12 Jul 2013 05:51:38 +0000
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