BAYEKU AK MXV Loubeu loubeu Loubeu loubeu était grand dealer, cambrioleur, connu de tous. Il s’habillait toujours en cuir, des bottes au chapeau, avec toujours un cigare à la bouche. Ses idoles étaient Johnny Halliday et Al Capone. S’il n’était pas en « vacances à Reubeus », Loubeu Loubeu était un chic type, dans le quartier, tout le monde reconnaissait sa générosité et son sens de l’équité. Il n’hésitait jamais à aider les plus démunis et à prendre la défense des plus faibles. Comme tout chef de gang, il avait sa cour ; ses boys et ses girls, ce sont eux qui faisaient tourner son « entreprise ». Mais Loubeu Loubeu avait son préféré, il disait que Boy khaaf, moo tchi eupeu fit, té moo tchi geuneu nandeu ; son job consistait à gérer le groupe et à coordonner les opérations délicates. On ne parle pourtant pas d’homme de confiance, car dans ce milieu, cette notion n’existe simplement pas. Comme le dit l’adage : kou yar seu mbeur, yow léy djeukeu daan ; Loubeu Loubeu l’apprit à ses dépends. Un jour, alors qu’il était en « mission de repérage » dans un quartier huppé, Boy khaaf s’était introduit dans la piaule du chef, en fracturant l’une des fenêtres, a vidé toutes ses économies « fric, shiit et quelques fringues » et s’est fait la male. Dés le pas de la porte, le boss savait qu’il s’était passé quelque chose dans la chambre ; il avait l’expérience d’être souvent perquisitionné, soit par les flics, soit par une bande rivale en vue de représailles. Il y avait un jour qui filtrait sous la porte, alors que la pièce était sensé être dans le noir total. Un mois après les faits, Loubeu Loubeu fit kidnapper le fugitif à un black market où il essayait de liquider les habits volés. On le lui emmena à tooli bour, un de leurs refuges sur la plage. Boy khaaf avait été déjà bien arrangé avant d’arriver chez le maitre, question de lui montrer nakala. On l’attacha à un poteau, et tout le monde s’éclipsa ; l’exécution ne devait pas avoir de témoin oculaire, c’était la règle. Quelques jours après, on découvre des parties du corps de Boy khaaf sur le rivage, rejetées par l’océan. (à suivre)
Posted on: Sat, 14 Sep 2013 22:14:34 +0000
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