CE QUI DONNE UN SENS A LA VIE , DONNE UN SENS A LA MORT 6 - TopicsExpress



          

CE QUI DONNE UN SENS A LA VIE , DONNE UN SENS A LA MORT 6 novembre 2013, quinze ans après la disparition de Mohamed Taki Abdoulkarim Président des Comores. Le 6 novembre 1998, est décédé Mohamed Taki Abdoulkarim Président de la République Fédérale Islamique des Comores. Un hommage solennel lui a été rendu par les Nations unies en présence de Madame Madeleine Allbrigh, secrétaire dEtat américain. Il est le quatrième Président après Kennedy à bénéficier dun tel honneur. En hommage à lhomme, ce texte se présente en deux parties : LHomme et sa vie dune part et sa Présidence dautre part. Mohamed Taki Abdoulkarim était un homme entouré de beaucoup de mystères de telle sorte que même sa mort est sujette à controverses. Une enquête minutieuse, menée par sa fondation, conclut à un empoisonnement sur lîle de Malaga, en Espagne. Deux de ses ministres seraient complices ainsi que deux membres de son cabinet. Les exécutants seraient un franco-syrien, une franco-marocaine et un belge. Ce texte nest ni un plaidoyer, ni un document de propagande. Il laisse à chaque lecteur les soins selon ses convictions, sa conscience et son engagement dapporter un libre jugement. LHomme et sa vie. Cursus scolaire. Mohamed Taki Abdoulkarim est né dune famille aisée dans le sens comorien. Après des études coraniques à lécole Al Azhar de Foundi Charafa à Mbéni, puis à lécole dinitiation de Hadji Himidi, il a entamé ses études primaires avec Saïd Mohamed Djohar. Il a passé avec succès le concours de lécole régionale, puis entre en second cycle du Lycée à Tuléar Madagascar. Cest alors quil fait la connaissance de Didier Ratsiraka (ancien Président malgache). Ensemble, ils vont passer un bac mathelem (équivalent du bac scientifique). Il devient alors avec Amdjad les deux premiers bacheliers des îles Comores. La même année, son père lui marie et devient Notable. Cette cérémonie a été aussi la dernière de sa vie, dans le système traditionnel comorien; Il a refusé depuis, de suivre le système coutumier. Il est rentré à lécole supérieure de Cachan où il sort ingénieur de Génie civil. Cursus professionnel. A son retour aux Comores en 1964, il rentre dans la vie active. Il est affecté comme directeur régional de léquipement à Anjouan. Ses compétences couvrent aussi lîle de Mohéli. Il se remarie à Domoni Anjouan. Les trois années passées dans cette direction sont marquées par la construction des routes Domoni - Nioumakélé et Mutsamudu – Sima - Pomoni. Il a installé les réseaux de distribution deau dAnjouan et de Mohéli. En 1967, il est rappelé par le Président Saïd Mohamed Cheikh pour devenir député de Hamahamet, son canton natal. Il rentre à la chambre de députés en 1967 pour démissionner quelque temps après, et céder la place à son suppléant Mohamed Zeïna. Il a postulé alors à la direction générale des Travaux Publics. Le Haut Commissaire sest opposé à sa nomination préférant le maintien du français Malikan. Un bras de fer sest alors instauré entre les deux hommes. Mohamed Taki faisait valoir ses compétences et son titre dingénieur contre son challenger Malikan qui nétait que technicien supérieur, mais plus expérimenté. Paris a fini par trancher en créant deux divisions autonomes : une direction des TP pour Malikan et une autre de la régie des TP pour Taki. Cette victoire nétait pas du goût des expatriés qui le considéraient depuis, comme un ennemi. A la tête de la régie, Taki élabore le programme de décentralisation de lenseignement quil a fait voter à la chambre de députés. Ce programme consistait à construire dans la plupart des villages enclavés, des écoles primaires et des logements pour instituteurs. Parallèlement au programme des écoles, il planifie la construction des citernes publiques dans les petits villages et hameaux éloignés de la capitale. Avant ce vaste chantier, les écoles étaient seulement cantonnées dans les chefs lieux des cantons. Les villages qui nont pu bénéficier de ce programme, ont construit à leur compte leurs propres écoles. Cette action sest inscrite dans le temps, pour que léducation ne soit pas un privilège. En 1971, le nombre délèves au concours dentrée en 6ème explose. Plus dun millier denfants se sont présentés au concours. En juillet 1971, lors dun remaniement ministériel, il est passé du portefeuille de lagriculture à léquipement pendant quAli Mroudjaé arrivait au département de lenseignement. Il appuie la proposition de ce dernier de supprimer le concours pour le remplacer par un examen dentrée en 6ème. Les résultats du concours qui étaient déjà publiés, sont réexaminés. Le nombre dadmis passe de 60 élèves pour lensemble des Comores, à plus de quatre cents élèves. En deux mois, toutes les ressources disponibles à léquipement sont mobilisées pour léducation. Ainsi, dix salles de classe supplémentaires sont construites à Moroni. Les Collèges de Domoni Anjouan et Mitsamiouli Grande Comore sont également construits durant cette période; Celui de Fomboni Mohéli est construit un an plus tard. Cursus politique. Parallèlement à ses activités professionnelles, il fonde en compagnie de Mouzaoir Abdallah le parti Rassemblement Démocratique du Peuple Comorien (RDPC) dont il est désigné premier Président en 1968. Des divergences sur la composition du bureau politique vont le conduire à abandonner le RDPC pour créer la même semaine avec Ali Bazi Selim, Saïd Hassane Saïd Hachim, le président Saïd Mohamed Cheikh et dautres le parti Union pour la Démocratie aux Comores (UDC). En 1972, il dirige la fronde contre le Président du conseil, le Prince Saïd Ibrahim. Ce dernier est censuré par la chambre de députés au lendemain du limogeage de Taki et Mroudjaé du gouvernement. Les partis RDPC (blanc) et UDC (vert) fusionnent pour donner naissance au parti Unité. Le nouveau parti se fixe comme objectif de conduire les Comores à lindépendance dans les cinq ans. En 1973, Taki participe à Paris, aux négociations sur lindépendance des Comores qui ont débouché sur lAccord du 15 juin. En novembre 1973, il se rend en compagnie de Mouzaoir Abdallah aux Nations Unies pour inscrire les Comores à la commission de décolonisation. En juin 1975, alors que les tractations sur la ratification du referendum du 22/12/74 battent leur plein à Paris, il choisit de rester aux Comores. Secrètement, il préparait en compagnie de Saïd Attoumane Saïd Ahamed, le texte de la proclamation de lindépendance unilatérale en prévision dun échec sur la ratification au parlement français. Le 2 juillet 1975, le parlement français a opté pour un report sine die de la date de lindépendance des Comores. Ils lont conditionnée à ladoption dune constitution qui serait soumise par référendum île par île. Le 4 juillet 1975, Ahamed Abdallah rentre à Moroni. Le 5 juillet la Chambre des députés est convoquée pour une session extraordinaire le 6 juillet 1975 à 15 heures. Dans la journée, les députés sont conviés de toute urgence à Béït Salam, la présidence du conseil, pour une information de toute haute importance. Taki leur annonce quils nen sortiront plus avant la tenue de la session. Il leur demande à tous de rédiger leur testament car la décision quils allaient voter, était historique et de très haute importance. La France nous a trahis, ajoutait-il, notre devoir envers le pays nous amène à prendre la décision courageuse qui simpose pour lavenir de notre nation. Ahamed Abdallah surenchérit et galvanise ses troupes; Personne ne quittera cette enceinte, si nous devons mourir avant lheure, nous le serons tous ensembles. Nous avons décidé denvoyer des émissaires à Madagascar et en Tanzanie pour annoncer au monde, notre volonté de prendre notre destin en mains. Si demain 6 juillet, la radio comorienne nest pas autorisée par le Haut commissaire à retransmettre la séance en direct, nos émissaires le feront depuis de lextérieur. Saïd Mohamed Djohar senvole pour Madagascar et Rachid Mbaraka se rend en Tanzanie. Le lendemain comme un seul homme, les députés de lUnité sont arrivés groupés à la Chambre de députés où une foule immense les attendait. A 16 h, Ahamed Dahalani (Mzoungou Mwema) ouvre la séance et donne la parole au Président Abdallah. Il lit la déclaration de lindépendance. Aussitôt, les députés sont passés au vote. A 16 heures pile, lindépendance des Comores dans lamitié et la coopération avec la France est votée à lunanimité moins les 4 voix des députés de Mayotte. Prochainement et la suite : Une présidence troublée. Une présidence troublée. Le 16 mars 1996, les Comoriens ont porté à près de 64% leur suffrage à Mohamed Taki Abdoulkarim. Dès la proclamation des résultats, son challenger Abbas Djoussouf reconnaît sa défaite. Il devient ainsi le premier Président comorien élu dans la transparence. Jamais dans lhistoire de notre pays, un homme na focalisé tant de haines et dacharnement, tant à lextérieur quà lintérieur du pays. La France craignait lhomme, ses intentions libérales qui pourraient compromettre ses visées pour le pays; Ses challengers estimaient que sa réussite mettrait fin à leur carrière politique et leurs ambitions pour la succession. Il a pourtant soumis aux Comoriens un programme de redressement économique assez précis pour la durée de cinq ans de son mandat. Il a pris lengagement de former un gouvernement de large coalition dès son élection. La situation qui régnait aux Comores, ne cessait-il de répéter, ne demandait pas seulement le courage dun homme, mais plus tôt une mobilisation nationale dans un seul objectif de développement. Mais, cette politique exige la participation de tous les Comoriens, sans exclusion. (Programme Taki -Page 3 § 2). Dès le lendemain de son élection, il a convié ses adversaires à un banquet. Au cours du repas, il les a invités à participer au gouvernement de coalition. Seul, Abbas Djoussouf a décliné linvitation. Il a formé un gouvernement équilibré avec cinq ministres UNDC et sept ministres de lopposition dont le Premier ministre Tadjiddine Ben Saïd Massoundi. Il a entamé le calendrier de son programme à commencer par la réforme constitutionnelle et le statut de la magistrature pour rendre la justice souveraine. Si les Comoriens maccordent leur confiance, je les appellerai à se prononcer sur une nouvelle constitution au plus tard dans les 90 jours, après mon élection. (Programme Taki- Page 4 § 6 ). La réforme constitutionnelle simposait sur des points précis. Tout dabord, il a trouvé absurde la mention de répartition des postes par îles et la multiplication des partis régionaux. Ces deux dispositions sont contraires à la volonté de construire une Nation. Le plus frappant dans la constitution de 1992, est la limitation du nombre de candidats à la présidence par le principe dune caution de 12 élus par île pour être candidat. Une notion qui imposait de fait un candidat unique à toute élection présidentielle dès lors que Mohéli ne comptait que 5 députés et 10 conseillers de lîle. Dans son projet la liberté de réunion et de constitution en association sont garanties, mais le nombre de partis politiques est limité à trois: Les trois premières formations dune élection nationale. Les micros partis se réduisaient de fait à de simples associations ou de club dopinion. Les conditions déligibilité sont simplement définies par une loi. La répartition des postes importantes est laissée à lappréciation du Président de la république garant de la cohésion nationale. La limitation à trois formations politiques dont seul le peuple devait désigner, se justifiait selon lui pour des raisons budgétaires. La démocratie se paie, répétait-il, les trois formations politiques allaient bénéficier de subvention de fonctionnement. Jentends ouvrir parallèlement à cette œuvre constitutionnelle, institutionnelle et de redressement économique un chantier novateur de reconstitution de linstitution judiciaire. Lentreprise de démolition exercée contre elle ces dernières années, la menée à la faillite. Le discrédit qui la frappe aux yeux de tous est énorme. Son état dautorité impuissante a sans doute nourri un terrain particulièrement fertile à la poussée de la criminalité et des délits de toutes natures, criminels, sociaux, économiques et financiers. (Programme Taki- Page 8 §1et 2). Dès la nomination de son premier gouvernement, il nomme un magistrat Nidhoime Attoumane, au poste de conseiller juridique. Il lui confie le texte de la réforme de la justice. Cette réforme est la première loi votée par les députés sous sa présidence. Les premiers crimes commis après son élection sont jugés en vertu de larticle 12 du code pénal comorien voté en 1981 alors quil était président de lassemblée. Par deux fois la peine de mort est prononcée et par deux fois il a refusé sa grâce. Cette indépendance de la justice, il la promise et la faite. LEtat comorien a ordonné un audit des sociétés dEtat. Il a remis à la justice les conclusions des rapports, et a porté plainte au nom de lEtat. Plus de deux cents véhicules étaient saisies pour abus au code des marchés publics. Là aussi, il a saisi à la justice de statuer. Dans tous ces cas, Taki sest abstenu dintervenir dans le cours de la justice. Le tribunal a jugé conforme les ventes, même sans appel doffre et avec des valeurs complaisantes; les véhicules sont remis à leurs propriétaires. Sur le plan des affaires sociales : Je ressens comme le plus grave échec de notre pays pendant ces dernières années, le grand recul enregistré dans les domaines de lenseignement et de la santé. La forte régression sociale enregistrée aussi bien dans léducation de nos enfants que dans la protection de la santé constitue un profond sentiment de désolation pour lensemble de la population. (Programme Taki -page 12 § 2 et 3). Durant son voyage dans les Emirats arabes Unis, il a obtenu de lEmir de Shardja, laide pour la construction dun hôpital de référence. Après sa mort, Abbas Djoussouf lors dune visite dans ce pays a trouvé le dossier en pleine évolution. Il a rendu hommage à Taki pour ses efforts et a réitéré ses propos à la radio nationale. Abbas a ajouté que le gouvernement préférait utiliser les fonds de lhopital pour réhabilier El Maarouf au lieu de lendroit que Taki avait indiqué. Les travaux ont commencé et se poursuivent. Au niveau de léducation, Il a négocié et obtenu du gouvernement japonais, une aide pour la réhabilitation des Lycées et de lEcole Supérieure de Nvouni. Les Fonds sont bel et bien restés au trésor après sa mort. Les Japonais sont venus sous la présidence dAzali et ont réparti ces fonds. Parallèlement aux fonds de réhabilitations des édifices, il a confié à Mouzaoir Abdallah, un programme de reforme de lEducation. Cette réforme prévoyait lintégration des écoles coraniques dans le cursus scolaire, lenseignement en parallèle du français et de larabe dès le CP. La finalité étant de prévenir une guerre de cultures entre les étudiants francophones et arabophones. Il a chargé à des experts nationaux et internationaux, de préparer les nouveaux programmes denseignement. Les manuels gîtent actuellement au bureau de lISESCO au Maroc. Oui, jinvite les Comoriens à construire ensemble lavenir pour tous. (Programme Taki - Page 13 § 4). La lutte contre les discriminations et pour légalité des citoyens était pour lui un combat permanent. Il comptait faire de son mandat lexemple dégalité de chance pour tous. A titre dexemple sur les 250 étudiants partis avec des bourses, cest la commission des bourses et les affaires étrangères qui ont défini les conditions dattribution. La présidence ne sest pas mêlée. Il en est de même pour les visas détudes en France. Il na pas hésité à convoquer lAmbassadeur de France pour lui exiger lattribution de visas à tous les étudiants inscrits dans une université sans autre condition. Il a laissé planer la possibilité de changement de programmes avec suppression du français dans les écoles comoriennes. Lenseignement et léducation ce nest pas le b-a-ba, ni le calcul, ni lécriture. Cest dabord, la formation dans lesprit des jeunes de lidée dappartenir à un même pays, à une même nation auprès desquels ils ont des devoirs et des droits, ils ont une citoyenneté à assumer. (Programme Taki - Page 13 § 6 et 7). Sur le chômage. Sans se prendre pour un prophète, il na cessé de dire que la menace qui pèse sur notre pays ne viendrait jamais de lextérieur, mais plutôt de linconscience des dirigeants. A cet effet, il voulait préparer les jeunes à la citoyenneté, seule condition pour garantir une Nation. Devant les évènements liés au séparatisme, il est fort probable quil sy attendait, mais pas si rapidement. Il a compris que devant une démographie galopante, un chômage effrayant et un système social rétrograde, Anjouan a atteint les limites de lexplosion. Il a donc négocié avec des investisseurs Américains (Forbes), linstallation dune usine de pêche à Anjouan capable de recruter jusquà 3000 hommes. Les dispositions internes de cet accord ont provoqué la colère de Paris. Le fonds du projet étant de confier des droits exclusifs de pêche aux Etats Unis dans les frontières maritimes des Comores cest–à-dire de la frontière malgache à la frontière mozambicaine. Ce qui posait concrètement la question de Mayotte. La France et lEurope se trouvaient devant un fait accompli. Toutes les batteries sont donc sorties contre le projet. Toutes les bonnes volontés françaises sont mises à contribution à commencer par les cadres comoriens. Taki sest montré intraitable. Acculée jusquà sa dernière demeure, La France a été contrainte dutiliser sa dernière carte : les militaires réservistes en retraite aux Comores. Avec le temps, il est possible quil lui manquait une stratégie dans cette décision. A tel point que lors de son voyage dEtat à Paris, Il a répondu instinctivement à Chirac lorsquil a évoqué laffaire de Mayotte: il ny a pas de quiproquo Monsieur le Président sur cette question. Mayotte est comorienne, vous avez la force, vous faîtes ce qui vous plait jusquau moment venu. En matière de politique étrangère. Sa seule ambition était de sortir les Comores de lisolement qui faisait que les gouvernements navaient de référence que la Banque Mondiale et la France. Il a donc saisi la chance de ladmission des Comores dans la Ligue des Etats arabes, pour développer avec ces pays de fortes relations capables dabsorber la coopération avec la France. Je conçois pour les Comores une grande ambition régionale et une ambition naturellement plus modeste au niveau international. (Programme Taki - Page 20 § 1). Au niveau diplomatique, la rapidité avec laquelle il a saisi lOUA sur la question du séparatisme, laisse croire aujourdhui quil a immédiatement compris lenjeu. Il a voulu prendre les Africains à témoin, sachant que le temps lui était compté et quil devait agir vite. Avec Mandela, il a dit lors du sommet des non-alignés : De toute manière, où vous maidez à résoudre la question de Mayotte et par récurrence la crise dAnjouan, sinon vous allez vous trouver seul, avec vos consciences, regarder se décomposer le reste du continent. Je memploierai à cultiver dans notre région lamitié, le bon voisinage et la coopération la plus riche et la plus diverse au service du redressement rapide et du développement de notre économie. (Programme Taki - Page 20 § 3). Taki na jamais considéré la COI comme une organisation sérieuse. Il a donc choisi de faire un retour aux sources des aïeux chez les bantous. Il a donc adhéré à la SADEC, lorganisation du marché commun de lAfrique australe. Cette organisation regroupe autour de lAfrique du Sud les pays anglophones et lusophones à lexception des Comores. Les changements fort heureux intervenus ces dernières années en Afrique du Sud ont crée une réalité nouvelle, régionale et internationale. (Programme Taki - Page 20 § 7). Malgré les difficultés financières du pays : six mois darriérés de salaires, une dette extérieure de plus de 100 milliards, une dette intérieure de près de 4 milliards, des finances publiques en pleine décomposition, il a préféré commencer par régler la question de la dette dans les organismes internationaux (PNUD, OMS, UNICEF, UNESCO). Il a payé des acomptes à lOUA et à lONU. Tout ceci pour préserver lhonneur et la dignité des Comores dans le monde. Toutes les volontés devront être tendues pour la restauration de notre place au sein de la communauté internationale. Car plus que les intérêts matériels et financiers que nous pouvons en tirer, cest davantage du nom des Comores quil est question. (Programme Taki - Page 21 § 1). La crise séparatiste lui a pris de cours. Il reposait au début, sur les hommes de son entourage originaire dAnjouan et de Mohéli pour apaiser les esprits. Au début de la crise, il na pas mesuré le degré dimplication des cadres Anjouanais en poste à Moroni. Ses conseillers lui ont caché la vérité. De surcroît, la faute nest pas seulement imputable à son seul entourage, mais à lensemble de la classe politique. Ils ont cru que cétait un mouvement anti-Taki. Ils nont pas mesuré toutes les ramifications de cette affaire. Taki a commencé par le dialogue. Abdallah Ibrahim et Charicane, les deux meneurs ont été arrêtés et transférés à Moroni. Il a discuté avec eux, les a relâchés dans lesprit de continuer le dialogue. Ils sont retournés à Anjouan dans lhélicoptère présidentielle. Après léchec de cette tentative, et le versement de plusieurs millions soit disant pour faciliter le dialogue, il a compris quil ny avait pas dinterlocuteur Anjouanais valable; La question devant être traité autrement, cest-à-dire directement avec Paris. La tentative malheureuse de débarquement à Anjouan, a permis de mettre en relief la participation directe de la France officielle. La présence dans les rades de Mutsamudu du bateau de la marine française La Boudeuse, levait toute voile. Le cameramen de larmée comorienne a réussi à filmer depuis un avion de Comores Aviation les navettes entre ce bâtiment et le port. Si vous me faites lhonneur de me confier, le 6 et 16 mars prochain, la conduite du destin des Comores, je memploierai à défendre votre souveraineté, à protéger les institutions et leur stabilité, à veiller sur la cohésion de la société et son développement harmonieux et équilibré. (Programme Taki - Page 22 § 6). Sur les questions des finances publiques: Face au désordre financier de lEtat, Taki a tenté de sattaquer aux problèmes par la source. Il a supprimé toutes les caisses des régies et a ouvert un compte unique à la banque centrale où toutes les recettes de lEtat étaient déposées. Il a adressé une circulaire à tous les directeurs des sociétés dEtat quil nétait plus possible de sortir de largent sans un versement préalable au trésor public. Les bons de trésor constituaient les seules pièces comptables justifiant une dépense de lEtat, y compris pour les fonds spéciaux. Cette mesure a permis aux recettes des douanes de faire un bon de 30% pendant que les taux dans ce service baissaient de 10%. Les recettes des impôts nont jamais été aussi bonnes à tel point quen deux ans les recettes de Moroni ont augmenté de 43% par rapport à lensemble des Comores. Au moment de sa prise de fonction, la masse salariale sélevait à huit cents millions par mois soient 9,6 milliards par an. Ce qui était inférieure à lensemble des recettes soient 9,5 milliards. A sa mort, la masse salariale était ramenée à 6,7 milliards par an et les recettes de 13,5 milliards. Il a par ailleurs trouvé le moyen danticiper sur ce que la France allait faire deux ans après lui. La délivrance dune licence dexploitation du code 269 qui devait rapporter 500 millions de Fc par mois soient 6 milliards dans lannée, léquivalent de la masse salariale. Même avec un tel génie, les cadres comoriens poussés par Paris, ont trouvé à redire. La France a elle aussi suivi la libéralisation des télécoms. Elle a loué son code 33 à : Bouygues télécoms, Itinéris et SFR. Pire, il existe jusquà présent, des cadres comoriens qui nont toujours pas compris les mécanismes de cette transaction. Cette opération à elle seule a absorbé le chapitre principal du budget de lEtat comorien. En matière de communication, il a privilégié linstallation dune chaîne de télévision pour contrecarrer les cultures importées par les télévisions par satellite. Jai volontairement laissé de côté les opérations de routine: les négociations avec le FMI et la BM, les relations avec lUE, le renouvellement des projets, car, elles ne font pas parties de son programme. Il a lui-même toujours estimé que cela fait partie des affaires courantes.
Posted on: Wed, 06 Nov 2013 06:31:22 +0000

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